Scènes de ménages au sommet, puis vindicte populaire de Brésiliens qu'on croyait anesthésiés à l'opium football: le mariage entre la Fifa et le Brésil s'est avéré souvent orageux et menace d'éclater en plein Mondial. A six mois du coup d'envoi, l'instance mondiale du foot et Brasilia vivent dans la hantise d'un scénario catastrophe: une répétition de la fronde sociale historique qui a ébranlé le géant d'Amérique du sud en juin, cette fois sous les yeux de milliards de téléspectateurs. Ce serait un cauchemar pour la Fédération internationale de football, qui tire environ 90% de ses revenus du Mondial en droits de retransmissions et droits marketing. Et tout autant pour le gouvernement de Dilma Rousseff, en pré-campagne pour les élections générales d'octobre 2014. Le journaliste Carlos Eduardo Eboli, responsable d'un programme sportif à la radio CBN, s'attend à un "climat très lourd pendant le Mondial, avec de très grandes manifestations attisées par le contexte électoral". Pour Brasilia et la Fifa, ce n'est pas le moment de jeter de l'huile sur le feu.