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Bouteflika contre Toufik : La guerre des clans fait rage à Alger
Publié dans L'opinion le 06 - 02 - 2014

Encore plus féroce que le vieux film western « Règlement de compte à Ok Corral », l'affrontement sur la place publique à Alger entre le clan Bouteflika, mené par Saïd, le frère du président, et représenté par le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, et l'homme le plus dangereux d'Algérie, le tristement célèbre Toufik, patron du renseignement militaire, la DRS. Les tirs d'obus de gros calibre se font par organes de presse aux ordres interposés. Le niveau de bassesse atteint est vraiment désolant pour le pays voisin, dont le peuple mérite bien mieux.
Tout a commencé quand Amar Saâdani, le contesté secrétaire général du FLN, s'en est pris ouvertement et vertement au tout puissant manitou de la DRS, le Général de corps d'armée Mohamed Mediene, alias Toufik, ou encore « Si Ali », dans le contexte de la candidature de Bouteflika pour un quatrième mandat. Dans un entretien publié par le journal « Tout Sur l'Algérie » (tsa-algérie.com) daté du 3 février, Saâdani a osé franchir le Rubicon. « Toufik aurait dû démissionner », a-t-il carrément déclaré ! Demandez la démission de celui qui dirige d'une poigne de fer, depuis près d'un quart de siècle, les services de renseignement militaires algériens et toute l'Algérie... il faut que Saâdani se sente vraiment couvert pour courir un tel risque.
Mieux encore, c'est le grand déballage public quand Saâdani avoue franchement ; « J'ai dit et je le répète, ce département a interféré dans le travail de la justice, des médias et des partis politiques », en parlant du département de la sécurité intérieure du DRS. « La présence de la sécurité intérieure dans toutes les institutions laisse une impression que le pouvoir en Algérie n'est pas civil. Les agents de ce département sont partout : dans les APC (NDLR : Assemblées Populaires Communales), la présidence, au sein des partis politiques ». Mais qui a douté un jour que le pouvoir à Alger n'était pas entre les mains de caporaux ?
Il y a, toutefois, quelques sous-entendus très dangereux dans les déclarations de Saâdani. « Ce département avait failli dans la protection et la sécurité du président Mohamed Boudiaf. Il n'a pas su protéger Abdelhak Benhamouda, ni les moines de Tibhirine, ni les bases de pétrole dans le Sud, ni les employés des Nations Unies en Algérie, ni le Palais du gouvernement. Cette direction n'a pas su bien protéger le président Bouteflika à Batna, où il avait été la cible d'une tentative d'assassinat. A mon avis, Toufik aurait dû démissionner après ces échecs »...
Il est à rappeler que la commission d'enquête sur le meurtre du président Boudiaf, en 1992, avait écarté la thèse de l'acte isolé d'un militaire ayant des sympathies islamistes, mais sans jamais désigner qui étaient les commanditaires du sous-lieutenant qui l'a assassiné. Alors que la décapitation des sept moines de Tibhirine par une bande du GIA, en 1996, laisse penser à une opération de manipulation de la DRS qui aurait mal tourné, à en croire les aveux d'officiers déserteurs de l'ANP et de la DRS réfugiés à l'étranger.
Bien des experts des questions de sécurité se sont posé la question de savoir comment est-ce que les terroristes d'Al Qaïda ont pu atteindre le très protégé Palais du gouvernement, en 2007, à Alger, alors que la capitale toute entière est placée sous très haute surveillance des services de sécurité. Les experts militaires s'interrogent, pour leur part, sur la manière dont la quarantaine de terroristes du groupe de Mokhtar Belmokhtar, renvoyé d'AQMI, « Les signataires par le sang », fortement armés et montés à bord d'une dizaine de véhicules 4x4, ont pu franchir, en janvier 2013, les 66 Kms qui séparent les frontière libyenne du site gazier de Aïn Amenas, pourtant lui aussi placé sous haute surveillance de l'ANP, et ce, sans se faire repérer. Et ce ne sont là que les affaires douteuses sorties de l'ombre, celles qui ont suscité l'attention des observateurs étrangers de par leur importance.
La descente aux enfers d'une voyoucratie
La réaction ne s'est pas fait attendre. Du journal « Le Soir d'Alger » à « El Watan », les critiques de la presse estampillée DRS ont plu sur Saâdani comme de la pluie. Mais le comble de la dérive journalistique revient au journal le « Jeune indépendant », qui a vulgairement titré en une, à propos de cette affaire : « Quand un homo provoque un homme » ! Pour les personnes qui ont de la peine à s'imaginer ce que pourrait être une voyoucratie, c'est là un exemple frappant. Les insultes les plus ordurières en guise d'argumentaire pour « pimenter » le débat politique.
Pauvres voisins de l'Est...
Alger est en train de perdre même la confiance de ses plus proches voisins. Les Nords Maliens, en conflit avec le gouvernement de Bamako, ne veulent plus entendre parler de l'Algérie comme médiateur entre eux et les autorités centrales maliennes. La rencontre d'Alger à ce sujet, qui s'est déroulée le 19 janvier dernier, a été un fiasco total. Le Mouvement National de Libération de l'Azawad, dont SM le Roi Mohammed VI a reçu le secrétaire général, Moussa AG Attaher, à la fin du mois écoulé, a catégoriquement refusé d'y prendre part, échaudé par l'inapplication des accords d'Alger de 2006 et les relations étranges entre les dirigeants du pays voisin et Iyad AG Ghali, le chef du groupe armé affilié à l'AQMI, Ansar Eddine. Toujours ces fameux liens sombres entre la DRS et les terroristes jihadistes, d'abord avec les GIA, en Algérie même, puis avec l'AQMI, au Nord Mali...
Les Touarges et Arabes du Nord Mali semblent de plus en plus fascinés par une solution politique que le Maroc a déjà en projet pour ses provinces du Sud. L'autonomie... qui a des supporters même en Kabylie !
A Ghardaïa, les quelque 600 Kms qui les séparent de la capitale suffisent à mettre cette commune de la vallée de M'zab à l'heure d'un autre pays arabe. Les tensions entre Arabes Châambas Malékites et les Amazighes Mozabites Ibadites font littéralement dériver la situation vers un scénario... à la syrienne, mais à l'envers ! Là, c'est le régime, qui se veut d'obédience sunnite malékite, comme au Maroc, qui soutient une partie de sa population contre une autre. Celle qui manifeste dans la rue sous le slogan « le Malékisme est une force nationale ! », contre celle qui a le malheur d'appartenir à un autre courant religieux. Les Amazighs mozabites sont, en effet, Ibadites, un courant religieux de l'Islam qui n'est ni sunnite, ni chiite. Comme les Omanais ! La confrontation entre les deux communautés de Ghardaïa, entamé sur fond de bêtise raciste, est en train de tourner carrément au cauchemar de la guerre de religion.
Pendant ce temps, et en attendant que le duel d'accusations et d'injures entre le clan Bouteflika et celui de Toufik finisse par désigner qui sera président de l'Algérie au cours des cinq prochaines années, les élections ne valant que pour ceux qui veulent bien y croire, on fait tourner la sibylle au parlement algérien ! Les députés ont été « priés » de mettre la main à la poche afin de donner l'aumône aux Polisariens. Il n'a pas été toutefois précisé si l'argent collecté allait servir à fournir des aliments aux séquestrés des camps de Tindouf, en pleine révolte, ou plutôt pour l'acquisition d'encore plus d'instruments de répression pour les faire taire une fois pour toutes.
Le plus fin analyste politologue du monde donnerait sa langue au chat à Alger, où le « Political technology » a été porté au sommet de l'art.


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