C'est le 25ème anniversaire de la chaîne « 2M », née en 1989, la « nouvelle télévision » du Maroc en aura soulevé des passions, suscité des espérances, et créé bien des déceptions. Le quart de siècle de la chaîne de Aïn Sebaâ est encore trop frais émoulu, trop jeune, trop tendre donc pour être analysé, disséqué au scalpel. Les historiens, et les thésards, s'y attèlent et s'y attèleront encore pour déterminer, peut être, ce qui a été raté et ce qui a été réussi par 2M. Toutefois, aujourd'hui en hommage à cette chaîne, à ses débuts à tout ce qu'elle a véhiculé en nous et autour de nous, on va lui emprunter une formule, « sa » phrase, le titre dont elle annonçait son bulletin d'infos : « Ce soir, le monde » et donc on a intitulé cette chronique ce soir, le Gabon. L'équipe nationale du Gabon que l'on se retrouve ce soir, en match amical, aura marqué l'histoire récente du foot national, et particulièrement celle des Lions de l'Atlas. En 1996, sur la route des éliminatoires de la Coupe du Monde 98, l'équipe marocaine alors conduite par Henri Michel et avec un attaquant de feu nommé Bahja (KACM) avait à Libreville infligé une cruelle défaite à des Gabonais désemparés. Menés 4 à 0 en première mi-temps mais le match s'arrêta après le quatrième but, vu les incidents déclenchés par un public frustré et des joueurs énervés, l'arbitre préférant siffler la fin de la partie. On sait que le Maroc s'est qualifié pour la Coupe du Monde 98 alors que le Gabon allait entamer sa traversée du désert. Une traversée bien courte parce qu'un soir de 2008 (et voici pourquoi le titre de cette chronique) le Gabon allait expédier les Lions de l'Atlas et la fédération de l'époque (celle présidée par Housni Benslimane) dans une tempête dévastatrice qui, à ce jour, n'a pas fini de provoquer des dégâts. Le Gabon alors coaché par Henri Giresse (renvoyé par les FAR, quelques années auparavant) avait infligé à un onze national miné par les clans, une sèche défaite (1-2) qui précipitera le renvoi de Roger Lemerre et l'arrivée d'Ali Fassi Fihri. Les chevauchées d'Aubameyang, qu'on n'aura pas le plaisir de revoir ce soir (il a déclaré forfait comme Benaâtiya), avaient perforé les Hajri, Kerkouri, Kharja et compagnie et lézardé la demeure fédérale. Quatre ans plus tard, en CAN 2012, Aubameyang et les siens vont récidiver cette fois-ci contre Gerets avec le même Kharja et ses copains en nous éliminant de la compétition. Une génération gabonaise dorée qui a bien vengé son ainée et qui, sans le décès en juillet 2009 du président Haj Omar Bongo, aurait sûrement été en Coupe du Monde 2010 aux lieu et place du Cameroun qui a largement bénéficié du report de ses matches face au Gabon. Mais enfin, ça c'est l'Histoire et personne n'y pourra rien changer. Avec une équipe composée malgré les absences Hassan Ben Abicha compte bien présenter la meilleure opposition possible au Gabon. Au public de répondre présent et d'encourager ce dur et nécessaire travail de reconstruction. Gloire à Laaskry, le fantasque gardien de but du Raja. Heureusement qu'il était présent avec les Verts à Conakry (malgré un passeport égaré) car sans lui, le Raja aurait pu subir un 3-0 comme le MAS au Ghana en Coupe CAF. Attention à nos clubs, il faut qu'ils se réveillent. Leurs problèmes internes et leurs bisbilles interminables pénalisent leur rendement sur le terrain. Il y a deux ans le MAS était souverain en CAF... Aujourd'hui... Hélas. Quant au Raja, il doit oublier la Coupe du Monde des clubs 2013 et se remettre la tête dans le guidon pour être là en 2014. Compris ?