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Selon le cabinet Serrati Group, le Maroc entre dans un nouveau cycle minier et amorce l'ère post-phosphate
Publié dans Barlamane le 07 - 08 - 2025

Le Maroc, dont la renommée repose depuis longtemps sur l'immensité de ses réserves de phosphates, entreprend une réforme d'ensemble de son secteur minier, à l'initiative du ministère de la transition énergétique et du développement durable, sous la conduite de Leïla Benali. Comme le souligne un rapport du cabinet spécialisé Serrari Group, «cette réforme stratégique œuvre à faire du secteur minier un levier de souveraineté économique et de développement territorial». Elle repose sur une triple orientation : la révision du cadre juridique, l'édification d'une infrastructure numérique inédite et la relance de zones minières prioritaires.
Un secteur ancien, mais encore peu exploré en dehors des phosphates
Bien que le Maroc dispose d'un héritage minier plurimillénaire, les richesses souterraines hors phosphates demeurent largement sous-exploitées. Certes, le secteur représente près de 10 % du produit intérieur brut et environ 30 % des exportations nationales, tout en fournissant un emploi direct à quelque 40 000 personnes. Cependant, comme le rappelle Serrari Group, «le secteur reste dominé par les phosphates, qui concentrent près de 70 % des réserves mondiales connues et sont essentiels à la production d'engrais». C'est pourquoi les autorités entendent mobiliser d'autres ressources, en vue de dégager 1,4 milliard de dirhams de revenus supplémentaires d'ici 2030, à partir des minerais non phosphatés.
Un projet de loi pour rendre les procédures plus accessibles et plus lisibles
Au centre de cette réforme se trouve l'amendement de la loi n° 33.13 relative aux mines, actuellement soumis à l'examen du gouvernement. À ce sujet, Serrari Group précise : «le texte facilite l'accès du secteur privé aux ressources minières nationales, en simplifiant l'octroi des permis de prospection et d'exploitation». En effet, de nombreuses sociétés, en particulier les plus spécialisées, étaient jusque-là découragées par les lenteurs administratives. Dorénavant, les démarches seront allégées, ce qui devrait raccourcir les délais de lancement des projets.
En outre, l'accent est mis sur les ressources dites critiques, c'est-à-dire indispensables aux technologies industrielles de pointe, aux infrastructures énergétiques et à la sécurité nationale. Même si la liste officielle n'a pas encore été publiée, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a identifié 24 substances essentielles. «On y retrouve notamment le cobalt, le cuivre, le nickel, le lithium ou encore les terres rares, tous fortement convoités pour les chaînes de production de batteries électriques», rappelle Serrari Group.
Une redevance environnementale en substitution de l'ancienne garantie
Afin de mieux encadrer l'après-exploitation, le projet de loi remplace la garantie de conformité environnementale par une redevance de réhabilitation. Cette dernière permettra de restaurer les sites affectés, par la revégétalisation, la stabilisation des sols ou encore la reconstitution de la couverture végétale. Serrari Group insiste : «La responsabilité environnementale devient désormais une composante centrale de l'exploitation minière marocaine».
Un registre numérique pour accroître la transparence et réduire les délais
Parallèlement à l'effort législatif, le Maroc s'apprête à créer un registre minier national numérique, véritable pivot du nouveau dispositif. Ce portail centralisera les données relatives aux permis, aux opérateurs, aux normes réglementaires et aux données géologiques. Il aura pour fonction première d'éclairer l'ensemble des parties prenantes. «Ce registre permettra une transparence accrue, un accès simplifié aux données, une meilleure supervision des activités et une lutte renforcée contre l'exploitation illégale», détaille Serrari Group.
De surcroît, la numérisation devrait encourager une meilleure coordination entre les administrations, tout en accélérant les procédures d'instruction. Il s'agit d'un instrument fondamental, conforme au Plan d'action national pour un gouvernement ouvert.
Un accent fort sur l'économie locale, la formation et la sous-traitance
Loin de réserver ses effets aux grands groupes internationaux, la réforme prévoit des retombées directes pour les territoires. D'une part, elle encourage la sous-traitance locale, de façon à insérer les entreprises régionales dans la chaîne de valeur minière. D'autre part, elle impose une embauche prioritaire dans les bassins d'exploitation, assortie de programmes de formation. Selon Serrari Group, «le développement du secteur doit bénéficier en priorité aux populations riveraines, par la création d'emplois, le renforcement des compétences et l'intégration des petites entreprises».
Les premiers résultats sont déjà palpables : 277 permis miniers retirés ont été réattribués à 78 sociétés, majoritairement marocaines, qui se sont engagées à investir deux milliards de dirhams et à créer près de 6 000 emplois directs. En outre, les autorités ont délivré 264 permis de recherche et 13 licences d'exploitation supplémentaires.
Des territoires ciblés pour une relance à échelle régionale
Dans une logique d'équité territoriale, plusieurs régions bénéficient d'un traitement prioritaire. Il en va ainsi du Tafilalet, de Figuig et de l'Oriental, où les préparatifs pour de nouveaux appels d'offres sont en cours. Serrari Group indique : «179 lots, couvrant 2 195 km2, seront proposés dans le Haut Atlas oriental, tandis que 149 lots s'étendant sur 1 100 km2 seront ouverts dans la région de Tafilalet-Maïder».
Cette démarche vise à structurer l'activité artisanale existante, en l'intégrant à un cadre technique, juridique et environnemental plus rigoureux. Des campagnes d'information seront organisées pour garantir la participation des communautés locales et des petits exploitants.
Jerada : d'un passé charbonnier à un avenir durable
Cas emblématique, la province de Jerada, ancien bassin houiller en déshérence, fait l'objet d'un programme de reconversion complet. «L'objectif est de transformer les défis sociaux et écologiques en nouvelles perspectives économiques, conformément aux orientations royales», rappelle Serrari Group. Trois volets sont prévus : le développement d'activités alternatives (agriculture, artisanat, tourisme de mémoire minière), la valorisation des déchets miniers à des fins de construction durable, et l'autonomisation sociale par l'inclusion des femmes et la rénovation des quartiers dégradés.
Une stratégie parfaitement synchronisée avec les attentes mondiales
Enfin, cette réforme coïncide avec une conjoncture mondiale marquée par une forte demande en minerais essentiels à la transition énergétique. Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), «la demande en minerais critiques devra tripler d'ici 2030 et quadrupler d'ici 2040 pour atteindre les objectifs de neutralité carbone». Or, comme le fait observer Serrari Group, «le Maroc dispose de réserves abondantes et développe un environnement favorable à l'investissement».
Son engagement en faveur d'une exploitation écologique, respectueuse des normes européennes, renforce son attractivité. Il convient d'y ajouter une stabilité politique reconnue, un réseau d'accords de libre-échange, notamment avec les Etats-Unis depuis 2006 et des programmes d'investissement ambitieux. En 2023, le Maroc a annoncé une filière intégrée de batteries et de véhicules électriques actuellement en chantier. En mars 2024, un million d'hectares ont été alloués à la production d'hydrogène vert.


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