Dans un récent rapport, le McKinsey Global Institute a étudié l'évolution des flux internationaux de biens et services ainsi que des flux financiers, d'informations et de personnes. Sa conclusion pour le Maroc : l'économie du Royaume est de plus en plus étroitement imbriquée dans l'économie mondiale. En l'espace d'une quinzaine d'années, le Maroc ressort même comme le deuxième pays au monde à avoir le plus progressé en termes d'intégration aux flux mondiaux. Les flux de marchandises, de services, d'argent, d'information et de personnes irriguent l'économie mondiale. Par conséquent, leur analyse est riche d'enseignements sur les grandes tendances de la mondialisation. C'est à cet exercice que s'est livré le McKinsey Global Institute dans son dernier rapport «Global flows in a digital age» en s'appuyant sur la base de données unique du cabinet, qui couvre 195 pays sur la période de 1980 à 2012, et sur un «indice de connectivité» qui mesure pour 131 pays leur niveau d'intégration dans le réseau mondial des flux. Cette analyse met en évidence la croissance continue des flux d'échanges, malgré l'impact de la crise de 2007. Deux principales raisons à cela : le rôle croissant des classes moyennes des pays émergents et les mutations technologiques. Au-delà des enseignements globaux, l'examen de la situation du Maroc révèle une progression fulgurante. Le Royaume a en effet gagné 26 places au classement des économies les plus intégrées aux flux mondiaux, avançant de la 79e à la 53e place mondiale entre 1995 et 2012. Après l'Ile Maurice, c'est la deuxième progression la plus rapide au monde. Mourad Taoufiki, directeur général de McKinsey pour le Maroc, estime «qu'il s'agit d'un indicateur très positif, dans la mesure où l'étude établit aussi le lien qui existe entre le degré d'intégration d'un pays aux flux mondiaux, d'une part, et la croissance de son PIB, d'autre part. L'ouverture du Maroc sur l'économie mondiale contribue donc au développement et à la prospérité du Royaume». L'ouverture du Maroc sur l'économie mondiale s'apprécie aussi en termes relatifs. Si l'on rapporte les flux à la taille de l'économie nationale («l'intensité» des flux), le Maroc peut se comparer avantageusement à la plupart des économies régionales, ainsi qu'à de nombreuses économies matures. Mais «l'inclusion du Maroc dans la mondialisation implique aussi des défis pour le Royaume, note Mourad Taoufiki. Ainsi, nous devons être attentifs à la résilience de l'économie marocaine, notamment à sa diversification, pour permettre au pays d'absorber les cycles de l'économie mondiale à laquelle il est lié. Par ailleurs, on observe qu'au niveau mondial, la croissance des biens et services intensifs en "capital intellectuel" est aujourd'hui beaucoup plus rapide que celle des biens et services intensifs en main-d'œuvre. Cela traduit un virage vers une économie du savoir mondialisée qui nécessite des efforts d'éducation et de formation importants pour rester dans la course».