Un groupe de séparatistes s'en est violemment pris, jeudi 18 juin, aux membres d'une ONG marocaine à l'issue d'un débat sur "les droits de la femme au Sahel et en Afrique du Nord", organisé au siège européen de l'ONU à Genève. Après moult manœuvres pour empêcher le bon déroulement de cette conférence organisée par l'ONG "Jossour", en marge de la session du Conseil des droits de l'Homme, les séparatistes se sont d'abord attaqués à l'issue de la rencontre à la présidente de l'association, Oumaima Achour. Les agitateurs, encadrés par des éléments des services algériens, ont ensuite tenté d'intimider les représentants de la société civile sahraouie, mais aussi les expertes venues du Cameroun et du Mali discuter de la problématique de la femme, y compris dans les camps de Tindouf. "Irritées face à l'attitude discrète de la majorité des participants, des femmes séparatistes ont usé de la violence physique en particulier contre des sahraouies unionistes", a déclaré la militante associative Maimouna Essayed. La présidente de la municipalité malienne de Konda a été elle-aussi prise à partie, pour la simple raison qu'elle a dressé un tableau sombre des conditions de vie des habitants de Tindouf, en Algérie, ainsi que dans d'autres contrées du Sahel en proie à des conflits. Dépôt de plainte contre les agresseurs La responsable locale malienne n'a fait que dévoiler les conclusions d'une visite de terrain qui l'a inspiré à faire le parallèle entre le drame des femmes déplacées au Mali et celui des Sahraouies qui souffrent le martyre dans les camps de Tindouf, en Algérie depuis des décennies. Au cours du débat, la présidente de l'association "Jossour Forum des femmes marocaines" a lancé un appel à la communauté internationale pour intervenir d'urgence en vue de mettre un terme aux souffrances continues des femmes séquestrées et des enfants innocents au sud-ouest algérien. Mme Achour a déploré que la femme reste "la première victime et le maillon faible des conflits interminables qui déchirent la région sahélo-saharienne, notamment au Mali, au Niger et à Tindouf". Les intervenants ont, dans ce contexte, appelé à une application pleine et rigoureuse de la convention internationale relative à l'élimination de la violence contre la femme "parce ce que sans une participation pleine de la femme, il n'y aurait guère de développement". A la suite de cet incident, les membres de l'organisation marocaine, forts de la solidarité de différents acteurs nationaux et étrangers, ont déposé plainte auprès des services concernés de l'Office des Nations unies à Genève pour prendre les mesures nécessaires contre les agresseurs. L'ONG "Jossour, Forum des Femmes Marocaines", est une organisation accréditée par le Conseil économique et social de l'ONU (ECOSOC) auprès duquel elle est dotée du statut consultatif.