La baisse cumulée de 50 points de base du taux directeur s'est traduite par un recul de 54 points du taux débiteur moyen, reflétant une réduction de 60 points pour les crédits de trésorerie et de 66 points pour l'équipement. Le Maroc est bien positionné comparativement aux pays de la région MENA en matière de financement de la TPME. La part des crédits accordés à cette catégorie d'entreprises dans l'encours global du crédit bancaire a atteint 37% en 2014. Selon une enquête de la Banque Mondiale, réalisée en 2011, cette part est de 8% pour la région MENA et avoisine 13% hors pays du Golfe. S'agissant des défis et perspectives de l'économie, M. Jouahri relève que la politique d'ouverture est un choix stratégique qu'a fait le Maroc depuis les années 80. Un choix récemment confirmé avec l'ambition d'ériger Casablanca en tant que hub financier régional, une ambition qui est en train de se concrétiser. Il occupe désormais la 44ème place selon l'indice de compétitivité des centres financiers mondiaux GFCI. Ce choix exige le renforcement de la résilience de l'économie et sa capacité d'absorption des chocs. Pour ce, une des réformes cruciales reste la transition vers un régime de change plus flexible. Cette transition va de pair avec celle vers un cadre de politique monétaire de ciblage d'inflation et la définition d'une nouvelle ancre (inflation au lieu du taux de change). Cette flexibilisation, qui ne peut être que graduelle, nécessite un certain nombre de prérequis dont : -des équilibres macro-économiques maîtrisés de façon permanente, en particulier budgétaire ; -un niveau suffisant des réserves de change ; - un secteur bancaire solide ; - des opérateurs bien préparés en matière de gestion des risques de change ; - une stratégie de communication appropriée pour accompagner la transition, notamment afin de préparer les opérateurs, en particulier les entreprises exportatrices. Au niveau de Bank Al-Maghrib, a dit le wali de cette institution, nous avons inscrit depuis 2013, la préparation à cette transition parmi les priorités de notre plan stratégique, à travers: a. la mise en place d'un nouveau dispositif d'analyses et de prévisions inspiré des meilleures pratiques des banques centrales et adapté à cette transition, avec : un modèle central de politique monétaire et plusieurs modèles satellites pour la prévision à moyen terme (horizon de 2 ans) ; un modèle structurel pour l'analyse d'impact des politiques publiques. b. l'amélioration et le renforcement de la communication : refonte des documents de communication de la politique monétaire, notamment le Rapport sur la Politique Monétaire et développement d'une stratégie de communication pour accompagner la transition. En guise de conclusion, M. Jouahri a déclaré que toutes ces actions ont pour but final de concourir à soutenir la compétitivité du pays et, en fin de compte, à améliorer la croissance et la création d'emploi, mais restent nécessairement subordonnées au maintien de la confiance des opérateurs économiques, en particulier les investisseurs.