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Brexit : La longue marche vers la rupture
Publié dans L'opinion le 28 - 06 - 2016

L'histoire débute en 2009, avec la ratification des accords de Lisbonne de la part du Royaume Uni, dirigé par Gordon Brown, sans consulter les citoyens britanniques. David Cameron, alors chef de l'opposition conservatrice, prend position et promet qu'il n'y aurait plus de décision prise sans l'accord du peuple, cette trahison du parti travailliste rendra victorieuse sa campagne de 2010.
Une pétition est signée en 2011 par 100.000 Britanniques, la Chambre des communes annonce en octobre la possibilité d'un référendum sur l'appartenance à l'Union Européenne, le résultat du vote était négatif quoique 81 conservateurs aient voté pour.
En 2012 la montée du parti UKIP dans les sondages menace les conservateurs, Cameron déroule alors la supposition d'un référendum qui aurait lieu après les élections suivantes, ce qu'il transforme en promesse électorale tout en ayant l'intention de renégocier les termes de l'appartenance européenne du Royaume-Uni.
Réélu en fanfare le 8 mai 2015, il entreprend d'emblée l'organisation du référendum qui aura lieu en juin 2016. Il a un an pour renégocier les accords avec l'UE. Le 19 février 2016, il arrache des compromis concernant la politique migratoire, la souveraineté dans les décisions prises par l'UE qui peuvent être refusées par les parlements du royaume à condition d'une alliance de 55%, et il obtint des protections pour la City contre toute discrimination des pays utilisant la monnaie unique, l'UE admettait "pour la première fois" qu'elle avait plusieurs monnaies.
Le leader des conservateurs s'engage alors dans un chemin périlleux, en essayant de convaincre les Britanniques de voter pour le « maintien », car cet arrangement est satisfaisant, tout en indiquant qu'il « n'aime pas Bruxelles ». Il ne peut empêcher sa majorité conservatrice de se déchirer entre le « Remain » et le « Leave » et conserve dans son gouvernement cinq ministres « rebelles » qui font campagne pour le Brexit.
Dans un débat final mené en direct à la BBC mardi 21 juin, Boris Johnson, Sadiq Khan et leurs équipes respectives ont tenté de convaincre les 12% encore indécis.
Vendredi 24, à l'aube, les décomptes sont terminés, la victoire est donnée aux pros-Brexit à 51,9% contre 48,1%. Le matin même, David Cameron ne pouvant assumer ce choix, annonce en direct qu'il n'irait pas à Bruxelles activer l'article 50, mais soucieux tout de même de satisfaire la volonté du peuple, il annonce sa démission qui aura lieu en octobre, laissant à son successeur la charge de faire ce nouveau pas.
Sur les réseaux sociaux, les protestations ne se font pas attendre de la part des jeunes (-25 ans) surtout, qui ont voté à 75% contre la sortie de l'UE, ils se disent les plus concernés par cette décision et se plaignent du fait que « les 16-17 ans n'ont pu donner leur avis alors que le vote des « seniors » qui n'ont plus beaucoup à donner, a lui bien été pris en considération. »
Conséquences du Brexit
Les conséquences de cette décision sont encore floues pour le moment d'autant plus que la procédure durera 2 ans, néanmoins les experts sont partagés entre ceux qui pensent que ça aura un impact positif et ceux qui pensent le contraire.
L'économiste Jacques Sapir est l'un des fervents défenseurs du Brexit, trouvant qu'il y'a un véritable potentiel économique à exploiter dans la sortie, il réfute les paroles des Osborne, Cameron et Khan qui, selon lui, essayent plus de faire peur aux gens en faussant les chiffres, et qui ont exploité le meurtre de la députée Joe Cox à des fins politiques.
Dans les chiffres, le Royaume Uni est largement perdant dans sa contribution au budget de l'UE.
Il considère aussi que ce vote est une véritable leçon de démocratie et qu'il y'a une leçon à tirer. La victoire du « leave » n'a été possible en Grande-Bretagne que parce qu'une partie de l'électorat travailliste a voté à l'opposé des consignes données par l'administration du parti. Les directions des partis sociaux-démocrates refusent d'admettre que les conséquences concrètes de l'Union Européenne sont négatives pour les classes populaires. D'ailleurs, selon les statistiques, ceux qui voté pour le leave sont de classes sociales plus modestes.
La seconde remarque tient à l'importance, pour le succès d'un vote que l'on peut qualifier de « souverainiste », d'un électorat traditionnellement situé à gauche. La souveraineté de la représentation nationale britannique est sacrée chez les Anglais. Les politiques n'apprécient pas le sacrifice qu'impose l'appartenance à l'UE, d'où viendraient les 2/3 des textes de lois applicables. Ils dénoncent le déficit démocratique des décisions d'une Commission non élue. Seule la sortie de l'Union rendrait au Parlement de Westminster sa toute-puissance. Ils maudissent les décisions politiques issues de consensus à Vingt-Huit, la suprématie de la Cour de justice européenne ou de la Cour européenne des droits de l'homme sur les tribunaux britanniques.
Ça permettrait aussi de contrôler l'immigration, car plus de la moitié de l'immigration nette en Grande-Bretagne provient de l'Union Européenne, en particulier des pays de l'Est. La liberté de circulation au sein de l'UE empêche Londres d'agir sur ces flux. Pour contrebalancer, le gouvernement a durci les critères d'entrée pour les pays du reste du monde. Les eurosceptiques estiment qu'en dehors de l'UE, le Royaume-Uni pourrait enfin reprendre le contrôle de ses frontières et de sa politique migratoire.
Ajouter à cela la crise de la zone euro qui n'en finit pas, et le soutien constant de la Grèce à coups de milliards d'euros (auquel le Royaume-Uni n'a pas participé). A l'opposé du dynamisme retrouvé depuis deux ans de l'économie britannique qui les conforte dans l'idée qu'il était grand temps de se détacher de ce cadavre pour survivre et prospérer.
Les patrons de petites et moyennes entreprises se plaignent, contrairement aux multinationales, des entraves des normes et régulations imposées par Bruxelles sur leur liberté d'entreprendre. Les agriculteurs critiquent les contraintes de la politique agricole commune et les pêcheurs souffrent des restrictions imposées par l'UE. La directive sur le temps de travail (48 heures hebdomadaires) est critiquée. La City peste contre les normes financières européennes et les limitations imposées sur les bonus des banquiers.
Les eurosceptiques estiment que Londres pourrait commercialement faire mieux hors du cadre de l'UE. Londres reprendra son siège à l'Organisation Mondiale du Commerce pour signer ses propres partenariats avec des pays extérieurs, comme la Chine, l'Inde, les émergents d'Asie ou d'Amérique latine, et retrouver sa place sur la scène internationale. Le Commonwealth est un atout pour le commerce extérieur britannique post-Brexit.
Pour les anti-Brexit, cette décision aura un impact négatif dans plusieurs domaines. La City, plus importante place financière du monde depuis 2007, selon le classement Global Financial Centres Index (GFCI), serait l'une des premières affectées par ce retrait de l'Union. Car, même si la GB n'a pas intégré la zone euro, beaucoup de transactions sur les devises et obligations d'États européens sont réalisées dans la City. Londres accueille, par exemple, la quasi-totalité des « chambres de compensation » libellées en euros celles-ci, enregistrent et garantissent quotidiennement les contrats échangés sur les marchés à terme, sur les matières premières et les monnaies. Si Londres sort de l'Union, cette situation ne serait plus acceptable. Les grandes banques ont déjà prévenu des répercussions sur les emplois : la HSBC envisage le rapatriement d'une partie de ses activités et de 1 000 postes vers Paris, et la Deutsche Bank pourrait faire de même vers Francfort.
Pour les universitaires, ce départ cause aussi un problème, car il annulerait le programme Erasmus d'échange d'étudiants et constituera une perte pour les universités britanniques très prisées en raison de leur réputation et de la facilité linguistique.
En dernier lieu, la sortie de l'Ecosse de la GB est envisageable car elle a voté à 62% contre la sortie de l'UE, et avait déjà organisé en 2014 un référendum soldé par le maintien au sein de la GB, notamment à cause de la question de l'appartenance à l'UE, celui-ci pourrait être reconduit dans les prochaines années pour répondre à leur désir de rester parmi les 28.
Un effet domino n'est pas concevable pour le moment, mais tout de même certains partis nationalistes en France, en Espagne et aux Pays-Bas par exemple, soulèvent cette hypothèse nourrie par le fait que ce soit eux les plus gros contributeurs de l'UE et le sentiment eurosceptique grandissant.


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