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Projet de loi organique relatif à l'officialisation de l'amazigh : Des acteurs culturels et de la société civile appellent à en corriger «les dysfonctionnements»
Des acteurs culturels et de la société civile ont appelé, jeudi à Rabat, à corriger les "les dysfonctionnements" que comporte le projet de loi organique relatif à la mise en oeuvre du caractère officiel de l'amazigh en conformité avec les dispositions de l'article 5 de la Constitution de 2011. S'exprimant lors d'une conférence de presse, les intervenants ont estimé que ces dysfonctionnements concernent essentiellement la signification attribuée à la langue amazigh, à savoir "les expressions linguistiques amazigh courantes dans les différentes régions du Maroc", énoncées dans le premier article du deuxième paragraphe du projet de loi organique examiné le 3 août dernier par le Conseil de gouvernement. Ils ont ainsi plaidé pour la suppression de ce paragraphe du projet de loi organique "eu égard à son grave impact en matière d'application", estimant que cette signification est contraire à la Constitution, vu que ce projet de loi n'a pas pas pris en compte le quatrième paragraphe de l'article 5 relatif à la langue mais le cinquième paragraphe relatifs aux dialectes, surtout après l'adoption de la langue amazigh comme une langue standard unifiée. Les intervenants à cette conférence ont également mis l'accent sur la nécessité d'enseigner la langue amazigh à tous les Marocains sans exception, ce qui impose une modification du 3ème article du projet de loi organique qui prévoit le droit d'apprendre la langue amazigh sans obligation. Parmi les amendements proposés figurent aussi l'impératif pour la langue amzigh de remplir toutes ses fonctions en tant que langue officielle au lieu d'être limitée à la fonction de communication, et l'adoption de la graphie tifinagh comme caractère de l'écriture de l'amazigh tout en facilitant son expansion dans l'enseignement, les médias et les nouvelles technologies. Les intervenants ont également préconisé de déterminer les phases d'intégration de l'amazigh dans l'enseignement (avec ses différents niveaux) et dans la vie publique en abaissant la durée de mise en vigueur des dispositions de l'article 31 dudit projet de loi. Ils ont mis en garde que l'adoption du texte présenté par le gouvernement est de nature à "vider l'officialisation de l'amazigh de son contenu et annihiler les acquis réalisés dans le domaine de promotion de la langue et de la culture amazigh, notamment depuis le discours d'Ajdir en 2001, l'intégration de l'amazigh dans le système d'éducation et de formation en 2003 et la création de l'Institut royal de la culture amazigh (IRCAM). Par ailleurs, les participants à cette conférence ont proposé des amendements portant sur le projet de loi organique relative au Conseil national des langues et de la culture marocaine, ayant trait à la suppression du sixième paragraphe de l'article 14 portant sur "l'étude des expressions scripturales susceptibles de faciliter l'apprentissage de l'amazigh", étant donné l'adoption du tifinagh comme graphie officielle la langue amazigh et le début de son usage dans l'enseignement et la vie publique depuis 2003. Ils ont, de même, mis l'accent sur l'importance de la pérennité des missions de l'IRCAM à travers la poursuite de la réalisation d'études et de recherches dans les différents secteurs scientifiques, dont la traduction, l'histoire et les différentes sciences humaines et sociales.