Le taux de croissance de l'économie marocaine serait de 1,6% en 2016, sous l'effet d'une baisse de 8% de la valeur ajoutée agricole, a estimé, vendredi à Rabat, le ministre de l'Économie et des finances, Mohamed Boussaid. «Sur la base d'une prévision de production céréalière de 33,5 millions quintaux au titre de la campagne 2015/16 contre 115 M.Qx l'année précédente, la valeur ajoutée agricole aurait connu une baisse importante de 8% par rapport à 2015», a expliqué M.Boussaid lors d'une conférence de presse dédiée à la présentation des indicateurs macroéconomiques en 2016. La baisse de 70% de la production céréalière a été partiellement compensée grâce aux très bonnes performances d'autres filières agricoles à plus forte valeur ajoutée, notamment la production oléicole (+24%), la production agrumicole (+7%), l'élevage (+4 à 5%), les cultures maraichères (+4 à 5%) et les cultures industrielles (+5%), a souligné le ministre. Au niveau des autres secteurs, M.Boussaid a fait état d'évolutions globalement positives des indicateurs sectoriels, mettant l'accent sur le bon comportement des exportations des métiers mondiaux du Maroc (+9,2%) notamment l'industrie automobile, l'aéronautique et l'électronique ainsi que le textile et l'agroalimentaire. Sur un autre registre, le ministre a noté une baisse du taux de chômage de 10,1% à 9,6% sous l'effet d'un recul plus important de la population active (‐1,1%) que celui du volume de l'emploi (‐0,7%). Concernant les réserves de change, M.Boussaid a indiqué qu'elles se situent dans un niveau confortable, permettant de couvrir près de 7 mois d'importations de biens et services et ce, malgré le recours limité du Trésor à l'emprunt extérieur. «Malgré l'aggravation de la balance commerciale liée à l'accélération des importations des biens d'équipement et des produits alimentaires, le niveau du compte courant de la balance des paiements reste dans un niveau soutenable», a indiqué le ministre, notant qu'il devrait augmenter en 2016 pour atteindre près de 3,9% du PIB contre 2,2% du PIB en 2015. Par ailleurs, le ministre a relevé une baisse des flux nets des IDE de 28,5% attribuable à la diminution des recettes de 17,5% et l'augmentation des dépenses de 25,7%. «Les recettes des IDE ont porté notamment sur les secteurs de l'immobilier et construction et de l'industrie automobile en provenance de la France, des Emirats Arabes Unis et de l'Arabie Saoudite», a-t-il précisé. Le déficit budgétaire à 3,9% du PIB Le déficit budgétaire du Maroc aurait atteint 3,9% du produit intérieur brut (PIB) en 2016, contre 4,2% en 2015, a annoncé, vendredi à Rabat, le ministre de l'Economie et des finances, Mohamed Boussaid. «Malgré un contexte international défavorable, un faible niveau de croissance, le coût de certaines mesures fiscales et la non réalisation des prévisions au titre des dons du Conseil de coopération du Golfe (CCG), le déficit budgétaire a poursuivi sa trajectoire baissière pour se situer autour de 3,9% du PIB», a précisé M.Boussaid lors d'une conférence de presse dédiée à la présentation des indicateurs macroéconomiques en 2016. «Cette évolution du déficit a pu être réalisée grâce à la poursuite de l'effort de maîtrise des dépenses courantes et de mobilisation des recettes fiscales», a expliqué M.Boussaid. Ainsi, les recettes fiscales ont connu une hausse de 4,1% à 189,6 milliards de dirhams (MMDH), tandis que celles non fiscales ont atteint 26 MMDH, en hausse de 1,7%, a souligné M.Boussaid. Au niveau des dépenses, elles ont accusé une baisse de 0,1% pour se situer à 200,6 MMDH, a-t-il ajouté, notant que le taux d'émission au titre des investissements a atteint le niveau exceptionnel de 75%. L'effort d'investissement a été renforcé, notamment au profit des infrastructures et des secteurs sociaux. La maîtrise du déficit budgétaire a été possible malgré la baisse des dons en provenance des pays du CCG à 7,2 MMDH, contre 13 MMDH prévisionnels et la hausse du Remboursement du crédit TVA à 10,7 MMDH, contre 6,5 prévisionnels, s'est félicité le ministre. Le taux de croissance de l'économie marocaine serait de 1,6% en 2016, sous l'effet d'une baisse de 8% de la valeur ajoutée agricole. Stabilisation du rythme de progression du taux d'endettement à 0,6 point du PIB Le rythme de progression du taux d'endettement s'est stabilisé à 0,6 point du Produit intérieur brut (PIB), malgré le ralentissement de la croissance économique, a annoncé, vendredi à Rabat, le ministre de l'Economie et des finances, Mohamed Boussaid. «Hors effet PIB, le ratio d'endettement aurait baissé de 0,7 point du PIB pour s'établir à 63,4%», a précisé M.Boussaid, lors d'une conférence de presse dédiée à la présentation des indicateurs macroéconomiques en 2016. Concernant la dette du Trésor, M.Boussaid estime qu'elle reste soutenable et devrait s'inscrire dans une trajectoire baissière à partir de 2017. Ainsi, le coût moyen de la dette du Trésor est passé de de 4,3% en 2015 à 4% en 2016, a indiqué le ministre, relevant une baisse du ratio des charges en intérêts de la dette du Trésor par rapport aux recettes ordinaires passant de 13,3% en 2015 à 12,5% en 2016. M.Boussaid a fait également état de la poursuite de l'amélioration des conditions de financement du Trésor sur le marché domestique, notant que les taux des bons du Trésor retenus ont baissé de près de 48 points de base (pb) en moyenne par rapport à fin 2015. Le déficit budgétaire du Maroc aurait atteint 3,9% du produit intérieur brut (PIB) en 2016, contre 4,2% en 2015, alors que le taux de croissance économique serait de 1,6% en 2016, sous l'effet d'une baisse de 8% de la valeur ajoutée agricole. Le passage au régime de change flottant se fera d'une manière «maitrisée, rationnelle, graduelle et concertée» Le passage d'un régime de change fixe à un régime de change flottant se fera d'une manière «maitrisée, rationnelle, graduelle et concertée», a affirmé, vendredi à Rabat, le ministre de l'Economie et des finances, Mohamed Boussaid. Le passage au régime de change flexible se fera en étapes graduelles. La première, qui va s'étendre sur plusieurs années, sera consacrée à l'estimation du coût de cette transition et elle va s'accompagner par une politique de communication importante, a précisé M.Boussaid lors d'une conférence de presse dédiée à la présentation des indicateurs macroéconomiques en 2016. Ce passage s'avère nécessaire aujourd'hui, eu égard aux indicateurs économiques rassurants, notamment le bon niveau des réserves de changes, une politique budgétaire soutenable et système bancaire solide, a estimé le ministre. «Nous travaillons en concertation avec Bank Al-Maghrib pour lancer ce chantier dans les règles de l'art», a affirmé M.Boussaid. Le ministère de l'Economie et des Finances et Bank Al-Maghrib avaient décidé de fixer les pondérations des devises du panier de cotation du dirham à 60% pour l'euro et 40% pour le dollar US contre respectivement 80% et 20% auparavant.