Les deuxièmes rencontres MoviesMed, qui se sont déroulées les 20 et 21 courant à Ouarzazate, ont clos leurs travaux vendredi soir avec une cérémonie officielle de remise des trophées aux lauréats en lice lors de cet événement dédié à la promotion des initiatives de ciné-tourisme dans les six pays partenaires à cette initiative méditerranéenne. Ainsi, dans la catégorie de la "Bourse ciné-tourisme produits", le prix coup de coeur du jury est revenu au projet "Le cinéma dont vous êtes le héros" du Français James Chabert, alors que le prix "ciné-tourisme" dans la même catégorie a été attribué à son compatriote Remy Algava pour son projet "Allocap". Cinq projets étaient en lice pour ce prix. Dans la catégorie "Bourse MovieMed pour les projets de films", le prix Coup de cœur du jury est revenu au projet marocain "Ahansal, prince des sables" de Abdelialh Zirat, tandis que le projet français "Croisières" de Gilbert Hus a remporté le prix MovieMed. Quatre projets étaient en compétition dans cette catégorie. Cette deuxième édition MovieMed a été marquée par la participation de près de 300 professionnels des secteurs du tourisme, du monde du cinéma et de la culture des pays partenaires de ce projet, des comités du tourisme et des commissions de film, des sociétés de production et des professionnels des deux filières, venant du Maroc, de l'Egypte, d'Espagne, de la France, du Liban, et de Tunisie. Les participants aux deuxièmes rencontres MovieMed, dont les travaux se sont ouverts, jeudi, ont consacré une première table-ronde à l'examen de la thématique des " partenariats ciné-tourisme", dans l'objectif de débattre des moyens d'attirer les tournages vers les territoires méditerranéens. Cette rencontre, à laquelle ont pris part une palette d'experts et de professionnels méditerranéens des secteurs du tourisme et de l'audiovisuel, ont souligné l'importance d'impliquer l'ensemble des intervenants dans le cadre d'un programme collectif et concerté pour faire aboutir toute initiative portant sur le domaine du ciné-tourisme, en favorisant la conjugaison des efforts et des synergies. Plusieurs intervenants ont relevé l'importance de mettre en place une instance juridique qui serait chargée de statuer sur les travaux de tournage et des différents métiers de l'audiovisuel y afférents, en vue d'en faire un interlocuteur unique et habilité à se prononcer sur les procédures d'obtention des licences nécessaires au tournage, qui relèvent actuellement d'une myriade d'autres administrations concernées par la production audiovisuelle. Ils ont aussi mis l'accent sur l'impératif d'optimiser les territoires ayant pour vocation de drainer tournages et productions, de mettre en place des commissions chargées de la promotion à l'international de ces sites, en mettant à profit les nouvelles technologies en la matière, et de renforcer la présence régulière et permanente de ces mêmes territoires dans les forums et les festivals spécialisés. A cet effet, ils ont noté l'impératif de doter les territoires de tournage des infrastructures nécessaires (routes, aéroports, hôpitaux, etc.), de mettre en place des studios de production offrant les prestations de base à tout travail de production audiovisuelle et d'optimiser les fonds de soutien alloués aussi bien aux productions nationales qu'étrangères. Une étude sur les retombées financières de la production audiovisuelle en France, dont les résultats ont été présentés lors de cette rencontre, a révélé que chaque euro dépensé dans un projet audiovisuel en rapporte, en moyenne, l'équivalent de huit autres pour le site de tournage. Faisant observer que les retombées économiques de la production audiovisuelle sur le secteur touristique se sont chiffrées, en 2009, à quelque 23 millions d'euros, la même étude a préconisé que les intervenants dans le domaine du ciné-tourisme accordent davantage d'intérêt à ce créneau porteur à plusieurs égards. La deuxième table-ronde organisée vendredi, a été consacrée à l'examen des moyens de valoriser les territoires méditerranéens à vocation ciné-touristique par le tournage des films et la production audiovisuelle. Les intervenants ont ainsi mis l'accent sur la corrélation étroite entre le cinéma et le tourisme et souligné que la mise en rapport entre ces deux secteurs ne peut être que porteuse de développement et d'avancée, une fois ce tandem est intelligemment mis en harmonie. Ils ont préconisé l'implication du "touriste passif" en vue d'en faire un acteur agissant, de telle sorte à ce qu'il puisse percevoir la cité à travers un prisme alliant tourisme et cinéma dans une perspective culturelle intégrée. Ils ont, également, souligné l'impératif de faire prévaloir le paramètre de la qualité et la pertinence de l'image, dès lors que c'est de l'image projetée que dépend le positionnement d'un territoire sur les marchés touristiques. Les participants ont évoqué l'obligation de mettre en place un ensemble de mesures afin d'adapter les services touristiques aux besoins spécifiques du tournage. Ils ont, à cet effet, relevé l'importance d'établir une stratégie publicitaire pour faire connaître la destination touristique en tant que site de tournage, notant que c'est de la synergie et de la coordination réussie entre les acteurs des deux secteurs que dépend le succès de cette démarche. Ils ont estimé que si Ouarzazate, actuellement auréolée du surnom flatteur de Hollywood de l'Afrique, a certes réussi à se positionner sur les marchés émetteurs de touristes à la faveur de sa richesse culturelle, il n'en demeure pas moins que la ville et sa région devraient se pencher sur l'élaboration d'une stratégie intégrée faisant la part belle au secteur cinématographique. Sur la même lancée, les différents intervenants ont mis en exergue l'importance de mettre à profit l'apport des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) aux efforts de promotion des sites de tournage et de production audiovisuelle.