Comme attendu, Bank Al-Maghrib a maintenu le taux directeur stable à 3% pour les deux prochains trimestres. Le Maroc s'apprête à entamer un cycle d'investissement intense, tandis qu'une désinflation est prévue dans le Royaume. À court terme, la baisse du taux directeur est déjà intégrée dans les taux obligataires, avec une réduction de 25 points de base (pbs) envisageable d'ici la fin de l'année. Attijari Global Research se fonde sur des conditions de financement de l'économie qui restent adéquates dans le contexte actuel. Les nouvelles projections d'inflation de la BAM (Banque Al-Maghrib) améliorent la visibilité quant à la fin du cycle de resserrement monétaire. Plusieurs facteurs contribuent à cette dynamique positive, notamment des températures plus douces au 1er trimestre 2024, des mesures de soutien au pouvoir d'achat et des restrictions à l'exportation de certaines denrées alimentaires, allégeant ainsi les pressions sur les prix à la consommation au Maroc. L'inflation au Maroc devrait observer une tendance baissière dans les prochains mois et pourrait même retomber en territoire négatif avant de repartir légèrement à la hausse au deuxième semestre 2024. Les mesures budgétaires déflationnistes de l'Etat en faveur du soutien du pouvoir d'achat des ménages, associées à la mise en place en 2023 du programme d'urgence d'environ 10 milliards de dirhams en faveur du secteur agricole, ont contribué à cette décélération de l'inflation. Lire aussi : Conseil de BAM : un nouveau statu quo attendu Concernant la rémunération de l'épargne nationale, Attijari Global Research souligne que les taux réels sont repassés en territoire positif, compte tenu d'une inflation qui a baissé de 3% à 2,3% en février 2024. Cette évolution atténue fortement les pressions sur l'épargne nationale. Malgré la hausse du taux directeur à 3%, les conditions de financement de l'économie demeurent adéquates dans le contexte actuel. Le démarrage d'un cycle intense d'investissement à travers l'opérationnalisation du FMVI, la mise en œuvre du programme de 120 milliards de dirhams pour la réhabilitation de la région du Sud et l'attribution de la co-organisation de la Coupe du Monde 2030 sont pris en compte dans le scénario d'Attijari Global Research. L'inflation est en nette baisse dans le monde au cours des 12 derniers mois. Au Maroc, elle est passée d'un record de 10,1% en février 2023 à 2,3% à fin janvier 2024. Ces signaux encourageants surviennent à quelques jours de la première réunion du conseil de Bank Al-Maghrib, qui statuera sur le taux directeur le 19 mars 2024. Le statu quo de la BAM est maintenu, avec un taux directeur resté à 3%, bien que certaines incertitudes persistent concernant l'inflation, notamment sur le plan géopolitique. À l'international, la FED devait initier son desserrement monétaire en mars 2024, mais a reporté cela à mai ou juin. La FED et la BCE font preuve de prudence et attendent que l'inflation se stabilise avant d'amorcer une détente monétaire. Il est probable que le Maroc suive les grandes banques centrales du monde (BCE, FED) lorsqu'elles amorceront leur pivot monétaire. Une baisse du taux directeur au Maroc est plus vraisemblable en septembre ou décembre de cette année. Au niveau national, une hausse de l'inflation alimentaire sera observée au mois de Mars dû au ramadan et à la forte demande des ménages en denrées. Les conditions de financement de l'économie demeurent actuellement assez stables. Les taux obligataires sur le marché reflètent totalement les anticipations d'un statu quo de BAM et sont dans une zone stable, voire légèrement baissière du fait de la baisse des exigences de rentabilité des investisseurs. Une autre source du marché affirme cette version qui considère que le marché a anticipé une baisse du taux directeur cette année. Le marché dans sa globalité pense qu'une baisse surviendra cette année.
