Un casque bleu marocain et un interprète congolais employé par les Nations unies ont perdu la vie dans un accident de la route survenu dans l'est de la République démocratique du Congo, a annoncé mercredi la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (Monusco). L'accident s'est produit à environ 13 kilomètres au sud de Kitchanga, dans la province du Nord-Kivu, une région instable marquée par la résurgence du groupe armé M23. Selon le communiqué officiel de la Monusco, un véhicule de la mission a glissé dans un ravin, quittant la route avant de se renverser. L'accident a coûté la vie à un casque bleu marocain, membre du bataillon de déploiement rapide (MORRDB), ainsi qu'à un assistant linguistique congolais. Quatre autres casques bleus marocains ont été blessés et évacués vers l'hôpital des Nations unies à Goma. Cette tragédie intervient dans un contexte sécuritaire extrêmement tendu dans le Nord-Kivu. La ville de Goma, capitale provinciale, est partiellement sous contrôle du M23. Fin janvier, la prise de Goma par le M23 avait été marquée par de violents affrontements qui ont causé la mort de milliers de personnes, parmi lesquelles deux casques bleus sud-africains et un uruguayen. Depuis la résurgence du M23 en 2021, les forces onusiennes restent mobilisées dans les zones instables, malgré les critiques quant à leur efficacité. De nombreux soldats congolais s'étaient réfugiés dans les camps de la Monusco à Goma pour éviter qu'ils soient capturés. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a d'ailleurs récemment entamé l'évacuation de ces militaires vers Kinshasa. Présente en RDC depuis 1999, la Monusco reste l'une des plus importantes missions de l'ONU, avec près de 13 500 militaires et 2 000 policiers. Plus de 400 membres de la mission ont perdu la vie depuis sa création, soulignant les risques permanents auxquels font face les soldats de la paix.