C'est une annonce qui a électrisé les marchés. La société canadienne Aya Gold & Silver, cotée à la Bourse de Toronto, a vu son titre bondir de 7,1 % pour atteindre 11,08 dollars canadiens, propulsée par des résultats d'exploration exceptionnels issus de son gisement de Zgounder, niché dans le Haut Atlas marocain. Derrière cette progression boursière, ce sont surtout les teneurs relevées lors des dernières campagnes de forage qui font figure d'événement. Le cœur minéralisé du site a révélé une concentration de 3 279 grammes d'argent par tonne sur une section de huit mètres – un niveau qui dépasse largement les standards internationaux, même pour les gisements dits « riches ». À cela s'ajoutent des intersections de 1 123 g/t sur six mètres en zone de surface, ainsi que 1 640 g/t sur 12,6 mètres en profondeur. Des chiffres qui confirment la présence d'un corridor argentifère de très haute qualité et une continuité géologique particulièrement dense. Depuis janvier, plus de 7 100 mètres de forage ont été réalisés dans le cadre d'une campagne méthodique centrée sur la zone est du périmètre minier. Cette stratégie d'exploration ciblée permet aujourd'hui d'envisager sérieusement l'extension du gisement principal, sur des structures lithologiques jusqu'alors peu exploitées. Le croisement entre données géophysiques et résultats sur le terrain donne corps à une nouvelle phase de croissance, consolidant les perspectives à moyen terme de l'opérateur canadien. Lire aussi : Commission nationale des investissements : 191 projets approuvés pour plus de 326 MMDH Au-delà des résultats purement géologiques, c'est tout un environnement qui conforte la montée en puissance d'Aya Gold & Silver. Le Maroc s'affirme progressivement comme une place minière stratégique à l'échelle du continent, conjuguant stabilité réglementaire, ouverture aux capitaux internationaux et amélioration constante des infrastructures extractives. Le gisement de Zgounder, racheté en 2019, cristallise cette dynamique, à la croisée des ambitions industrielles nord-américaines et des atouts structurels du Royaume. Dans un contexte mondial marqué par une réallocation des investissements miniers hors des zones géopolitiquement instables, la percée d'Aya fait figure de cas d'école. L'intérêt croissant des fonds spécialisés pour les actifs marocains, notamment argentifères, s'explique par la rareté des gisements de haute teneur disponibles à l'international et par la volonté de sécuriser les chaînes d'approvisionnement en métaux précieux. Ces résultats consolidés confortent le positionnement d'Aya comme un acteur-clé du secteur argentifère nord-africain. L'entreprise, déjà reconnue pour la rigueur de ses campagnes de prospection et sa capacité à convertir rapidement ses ressources en réserves exploitables, semble désormais en mesure de franchir un nouveau palier. Dans un marché où la rareté de l'argent industriel suscite des tensions structurelles, Zgounder apparaît comme l'un des atouts les plus prometteurs du continent africain. À l'heure où l'industrie extractive se réinvente sous la pression de la transition énergétique et des exigences de traçabilité, le cas d'Aya Gold & Silver illustre comment une stratégie d'exploration disciplinée et un ancrage territorial solide peuvent transformer un projet régional en levier global.