C'est un contexte de rapprochement diplomatique et économique, le Royaume-Uni entend jouer un rôle majeur dans la transformation du paysage marocain, avec un intérêt marqué pour les investissements dans les provinces du Sud. Lors d'une visite officielle au Maroc, le secrétaire d'Etat britannique aux Affaires étrangères, David Lammy, a annoncé que la valeur des contrats gouvernementaux visés par les entreprises britanniques devrait dépasser 410 milliards de dirhams (38 milliards d'euros) d'ici à 2028. Une ambition qui s'inscrit dans un partenariat renforcé, consolidant les assises commerciales et stratégiques entre Rabat et Londres. Les échanges commerciaux annuels, qui franchissent déjà le seuil de 49 milliards de dirhams (environ 4 milliards de livres sterling), témoignent de cette dynamique. Mais au-delà des chiffres, les engagements britanniques revêtent une dimension stratégique, notamment à travers la participation aux grands projets d'infrastructures liés à la Coupe du monde 2030. Des villes telles que Marrakech, Casablanca et Rabat s'apprêtent à accueillir ce rendez-vous planétaire, offrant des opportunités considérables pour les entreprises britanniques, désormais mieux positionnées dans les appels d'offres publics marocains. Le soutien britannique à l'essor économique du Maroc se manifeste également par des accords de coopération dans des secteurs clés. Dans le domaine portuaire et de la gestion de l'eau, un partenariat d'une valeur de 2,4 milliards de dirhams (200 millions de livres sterling) a été conclu. Cet accord met en avant les technologies durables et la logistique intelligente, deux axes stratégiques pour les ambitions marocaines, notamment dans les provinces du Sud, où les infrastructures portuaires et les ressources hydriques constituent des leviers essentiels de développement. Lire aussi : Sahara marocain : M. Lammy réitère devant le parlement britannique le soutien du Royaume-Uni au plan d'autonomie marocain La santé figure aussi au cœur de ces partenariats. Du matériel médical britannique viendra prochainement équiper les établissements hospitaliers marocains, accompagnant la réforme ambitieuse du système de santé national. Cette coopération sanitaire s'ajoute à une série d'accords politiques et sécuritaires, traduisant la vision partagée des deux royaumes sur les défis globaux. Migration, lutte contre le terrorisme, sécheresse et changement climatique figurent en tête des priorités communes. Sur le plan géopolitique, la visite de David Lammy a été l'occasion de réaffirmer la position britannique sur le dossier du Sahara. Le secrétaire d'Etat a réitéré le soutien de Londres à la proposition marocaine d'autonomie, qualifiant le Maroc de « partenaire stratégique pour les investissements et le commerce en Afrique ». Cette reconnaissance de la vision marocaine et l'appui aux investissements dans les provinces sahariennes confortent le Royaume chérifien dans sa politique de développement régional intégré. Douglas Alexander, secrétaire britannique au Commerce, a pour sa part souligné l'importance de ces liens économiques renouvelés, porteurs d'emplois et de croissance pour les deux nations. Selon lui, ces partenariats stratégiques ne se limitent pas à l'expansion commerciale : ils témoignent d'une volonté partagée de renforcer la résilience économique et de soutenir un modèle de croissance durable et inclusif. Ainsi, le Maroc et le Royaume-Uni esquissent les contours d'une coopération ambitieuse, qui conjugue diplomatie, commerce et investissement pour répondre aux défis de demain. Dans les provinces du Sud, où les projets d'envergure tels que les ports, les infrastructures touristiques et les énergies renouvelables sont appelés à s'accélérer, les entreprises britanniques entendent s'imposer comme des acteurs incontournables. Cette dynamique, qui s'ancre dans une vision à long terme, confirme le Maroc comme un hub régional incontournable pour les ambitions globales de Londres.