Le représentant républicain Joe Wilson, a dans une déclaration virulente publiée sur X, accusé le Polisario d'être une milice marxiste soutenue par l'Iran, le Hezbollah et la Russie. Il annonce le dépôt d'une proposition de loi bipartisane visant à inscrire le mouvement séparatiste sahraoui sur la liste noire des organisations terroristes étrangères des Etats-Unis. C'est une déclaration qui risque d'irriter Alger et de redessiner les lignes diplomatiques autour du dossier saharien. Le membre du Congrès américain Joe Wilson, élu républicain de Caroline du Sud et président de la sous-commission des Affaires étrangères pour l'Afrique, a annoncé, mercredi 26 juin 2025, avoir déposé une proposition de loi visant à faire reconnaître le Front Polisario comme organisation terroriste étrangère (Foreign Terrorist Organization, FTO) par les Etats-Unis. Sur son compte X, le représentant a justifié cette initiative par des accusations particulièrement lourdes : « Le Polisario est une milice marxiste soutenue par l'Iran, le Hezbollah et la Russie, offrant à l'Iran un avant-poste stratégique en Afrique et déstabilisant le Royaume du Maroc, allié des Etats-Unis depuis 248 ans. » Lire aussi : Camps de Tindouf : Des accusations documentées pointent l'impunité du Polisario Aux côtés de son collègue démocrate Jimmy Panetta, Wilson affirme avoir soumis un projet de loi bipartite, marquant une volonté rare de convergence entre républicains et démocrates sur un sujet aussi sensible. Cette sortie s'inscrit dans un climat de plus en plus tendu autour du rôle du Polisario dans la région sahélo-saharienne, où les accusations d'implication dans des trafics illicites et de collusion avec des groupes armés circulent depuis plusieurs années. Washington avait jusqu'ici évité toute désignation officielle, préférant un positionnement diplomatique prudent sur un dossier complexe. Mais la déclaration de Joe Wilson franchit un seuil politique inédit. Elle lie explicitement le Front Polisario à des acteurs majeurs de l'axe anti-occidental – l'Iran, le Hezbollah, et la Russie – et le présente comme un levier d'expansion stratégique de Téhéran en Afrique du Nord. Cette ligne d'attaque n'est pas sans rappeler celle défendue ces derniers mois par plusieurs think tanks conservateurs américains, qui voient dans les camps de Tindouf un « angle mort sécuritaire », où prospéreraient des réseaux proches de groupes jihadistes ou de puissances hostiles à l'Occident. En dénonçant les menées déstabilisatrices du Polisario, Joe Wilson réaffirme également l'alliance stratégique des Etats-Unis avec le Maroc, qu'il qualifie de « U.S. ally for 248 years », en référence à la reconnaissance du Royaume comme premier pays au monde à avoir reconnu l'indépendance américaine en 1777.