Dans le cadre du renforcement de la coopération économique entre Rabat et Riyad, une importante délégation d'investisseurs saoudiens a entamé, dimanche 29 juin 2025, une visite stratégique au Maroc. Conduite par le président de la Fédération des Chambres de Commerce saoudiennes (FSC), Hassan Al-Huwaizi, cette mission ambitionne de franchir un nouveau cap dans les relations bilatérales en matière de commerce et d'investissement. Composée de plus de 30 entreprises représentant différents secteurs économiques, la délégation saoudienne multipliera les rencontres avec des responsables marocains et des acteurs économiques du Royaume. L'objectif est clair : identifier des opportunités concrètes de partenariat, renforcer les échanges commerciaux, et explorer les incitations à l'investissement dans des domaines jugés prioritaires par les deux parties. En effet, cette initiative, largement relayée par les médias saoudiens, s'inscrit dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite, une stratégie nationale ambitieuse qui vise à diversifier l'économie du Royaume et à renforcer ses partenariats économiques internationaux. Dans cette optique, le Maroc apparaît comme un partenaire naturel, en raison de sa stabilité politique, de son positionnement géostratégique et de ses infrastructures modernes. Selon la Saudi Press Agency, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays avoisine les 5 milliards de riyals saoudiens (environ 1,3 milliard de dollars) en 2021, avec une proportion d'importations évaluée à 13 %. Bien que ces chiffres témoignent déjà d'un certain dynamisme, les potentiels restent largement sous-exploités. Lire aussi : L'Arabie Saoudite et le Maroc renforcent leur coopération en e-gouvernement Le Maroc, terre de promesses pour les investisseurs saoudiens De surcroît, les échanges commerciaux bilatéraux ont enregistré une nette progression ces dernières années, passant de 5 milliards de riyals (13,38 milliards de dirhams) en 2021 à 16,4 milliards de riyals (43,87 milliards de dirhams) en 2022. La valeur des exportations saoudiennes vers le Maroc a ainsi connu une hausse de 234 %, tandis que les exportations marocaines vers le Royaume d'Arabie saoudite ont augmenté de 153 %. Selon les médias, bien que le Maroc occupe la 26e place parmi les partenaires commerciaux de l'Arabie saoudite en matière d'exportations, il se classe au 23e rang pour les exportations non pétrolières et au 38e pour les importations, selon les déclarations de Hassan Al Huwaizi, président de la FSC, lors du Conseil d'affaires saoudo-marocain tenu en janvier 2024. Plusieurs secteurs stratégiques pourraient bénéficier d'un afflux d'investissements saoudiens, notamment les énergies renouvelables, l'agro-industrie, le tourisme, la santé, l'immobilier ou encore les infrastructures de transport. Les réunions prévues avec les agences gouvernementales marocaines permettront d'exposer aux investisseurs les incitations fiscales, juridiques et logistiques mises en place par Rabat pour attirer le capital étranger. Par ailleurs, cette visite constitue un moment charnière dans la volonté commune de diversifier les échanges au-delà des produits traditionnels. Les deux pays souhaitent désormais bâtir des partenariats industriels durables, favoriser le transfert de technologies et stimuler la co-entreprise, avec une perspective gagnant-gagnant. Il convient de souligner que cette dynamique s'inscrit dans un contexte régional où le Maroc aspire à devenir une véritable plateforme économique vers l'Afrique subsaharienne, une ambition qui n'échappe pas aux investisseurs saoudiens en quête de relais de croissance hors de la péninsule arabique. De même, cette visite pourrait marquer le début d'un cycle de coopération plus structuré et institutionnalisé entre les deux royaumes, dans une logique de développement partagé. Ainsi, à la lumière de cette visite, le Maroc confirme son attractivité en tant que destination d'investissement privilégiée dans le monde arabe, tandis que l'Arabie saoudite démontre sa volonté d'ouvrir ses capitaux à des marchés prometteurs. Une synergie qui pourrait bien redessiner les contours des relations économiques bilatérales pour la décennie à venir.