La réforme des admissions en master, fondée exclusivement sur l'examen des dossiers, suscite de vives résistances au sein des universités. Entre la contestation des étudiants, l'opposition des syndicats et la persistance de concours écrits et oraux dans certains établissements, la rentrée universitaire 2025-2026 s'annonce particulièrement tendue. Malgré la publication, au Bulletin officiel du 14 août 2025, du décret ministériel établissant une procédure unique d'admission aux masters basée exclusivement sur l'examen des dossiers, plusieurs universités et facultés continuent de recourir aux concours écrits et oraux. Une décision qui alimente la colère des étudiants, qui réclament l'application stricte du nouveau cadre réglementaire garantissant une sélection transparente et fondée sur des critères objectifs. La réforme confie désormais la sélection à une commission composée du président de l'établissement, du chef de département, du responsable de la filière, du coordinateur pédagogique du master et d'autres membres désignés par la présidence. Cette instance est chargée d'évaluer les candidatures, d'établir la liste des admis et celle des candidats en attente. Lire aussi : Recherche marocaine : L'équation complexe du doctorat à rallonge Autre nouveauté majeure : les titulaires d'une licence d'excellence se voient accorder un accès direct aux masters accrédités de leur université, sans passer par une quelconque sélection supplémentaire. Or, plusieurs établissements ont choisi d'ignorer ces nouvelles dispositions en maintenant l'ancienne formule mêlant épreuves écrites et orales. Parmi ces établissements figurent la faculté des lettres et des sciences humaines de Marrakech, la faculté des sciences techniques de Beni Mellal, l'Institut des sciences du sport de Settat et l'Institut national des beaux-arts de Tétouan. Cette disparité d'application suscite une vive frustration parmi les étudiants qui dénoncent une inégalité de traitement entre établissements et estiment que le maintien des concours va à l'encontre de l'esprit de la réforme. De son côté, le Syndicat national de l'enseignement supérieur (SNESup) a exprimé son rejet de la démarche ministérielle. Dans un communiqué, il reproche au ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation d'avoir agi de manière « unilatérale » en écartant les enseignants-chercheurs du processus d'élaboration du décret.