Malgré un rôle affirmé dans le maintien de la paix et l'action humanitaire, le Maroc reste en retrait sur l'éducation, la protection sociale et l'environnement. Le Rapport 2024 de « l'Indice de la Justice Mondiale » souligne un décalage frappant entre l'influence internationale du Royaume et ses défis internes. Le Maroc se classe 110e mondialement en matière d'éducation sur 182 pays, selon le Rapport 2024 de « l'Indice de la Justice Mondiale », publié le 3 septembre 2025 par l'Institut des Etudes Avancées en Sciences Sociales de l'Université Fudan à Shanghai. Cette étude globale évalue dix piliers essentiels de la justice mondiale, comprenant l'éducation, la santé, l'aide humanitaire, la protection des populations vulnérables, la lutte contre la pauvreté, le maintien de la paix et la protection de l'environnement. Si le Royaume peine à se hisser parmi les pays leaders en matière d'éducation, il brille par son engagement sur la scène internationale, notamment dans le maintien de la paix. Classé 18e sur 198 pays, le Maroc a déployé ses forces dans plusieurs missions en Afrique, de la République centrafricaine au Mali, en passant par le Congo et le Sud-Soudan. Cette présence militaire et policière reflète une stratégie cohérente visant à renforcer son influence régionale et sa crédibilité diplomatique, aux côtés de pays comme le Rwanda ou l'Egypte. Sur le plan mondial, la Chine, les Etats-Unis et le Bangladesh restent en tête, illustrant la dimension géopolitique de ces engagements. Lire aussi : Un réseau de recel international poursuivi à Casablanca Dans l'aide humanitaire, le Maroc se situe à la 56e place. Une position honorable mais qui souligne l'écart avec les leaders mondiaux : les Etats-Unis, l'Allemagne ou l'Ethiopie, qui combinent volume d'aide et efficacité en fonction de leurs ressources économiques. Cette hiérarchie montre combien la capacité d'action humanitaire d'un pays dépend à la fois de ses moyens et de sa vision stratégique internationale. Sur le plan environnemental, le Royaume se situe loin derrière, à la 135e place. Cette performance souligne un retard préoccupant dans la lutte contre le changement climatique, où des pays africains comme le Gabon ou la Guinée équatoriale montrent l'exemple grâce à des couvertures forestières conséquentes et des projets d'énergies renouvelables ambitieux. La protection des femmes et des enfants représente également un défi : le Maroc occupe la 121e place mondiale. Les violences de genre et l'insuffisance des politiques sociales restent des enjeux majeurs, révélant que les progrès internationaux en matière de sécurité et de diplomatie ne se traduisent pas nécessairement par des avancées sociales internes. Enfin, sur la lutte contre la pauvreté, le Maroc se situe à la 75e place, loin derrière les pays d'Asie et d'Amérique latine en tête de classement, qui ont mis en place des programmes massifs pour réduire les inégalités. Ce rapport rappelle que la justice mondiale ne se mesure pas uniquement en chiffres financiers ou militaires. Elle résulte de la combinaison de l'engagement éthique, des droits fondamentaux et des politiques publiques. Pour le Maroc, les résultats offrent une double lecture : d'un côté, un rôle affirmé sur la scène africaine et internationale, de l'autre, des défis domestiques persistants, notamment dans les domaines de l'éducation et de la protection sociale, qui nécessitent une attention accrue pour aligner influence extérieure et progrès interne.