Le rapport 2025 sur la liberté économique dans le monde, publié par l'Institut Fraser, met en lumière des écarts significatifs dans la région nord-africaine. Si le Maroc consolide sa position de référence régionale, plusieurs pays voisins peinent encore à hisser leurs performances économiques. L'Institut Fraser, centre de recherche économique basé au Canada, a publié son rapport annuel 2025 sur la liberté économique dans le monde. L'étude, qui évalue 165 pays et territoires, classe le Maroc au 94e rang mondial avec un score de 6,38 sur 10, faisant de lui le seul pays d'Afrique du Nord à intégrer le Top 100. À l'opposé, l'Algérie occupe le 162e rang mondial avec un score de 4,24 sur 10, se classant parmi les pays les moins performants au monde. Le classement repose sur cinq catégories fondamentales : la taille de l'Etat, le système juridique et les droits de propriété, la solidité monétaire, la liberté du commerce international et la régulation des marchés. De plus, chaque pays est évalué selon 44 variables tirées de sources internationales telles que la Banque mondiale, le Forum économique mondial ou l'International Country Risk Guide. Le Maroc, avec un score global de 6,38, se classe également au 10e rang africain. Il dépasse nettement la moyenne de la région nord-africaine. Ses performances concernent la liberté du commerce international avec un score de 7,09, ce qui le positionne au 89e rang mondial. Le pays enregistre également un score de 6,88 pour la taille du gouvernement, ce qui lui vaut le 70e rang mondial, et un score de 6,24 pour la régulation des marchés, le classant 95e à l'échelle internationale. Lire aussi : Hausse des IDE : Le Royaume renforce son attractivité économique Cependant, le Maroc affiche des marges de progression dans deux domaines. Le système juridique et les droits de propriété obtiennent un score de 5,36, soit le 75e rang mondial, et la monnaie saine atteint 6,35, ce qui ne le place qu'au 128e rang mondial. Sur le plan continental, le Maroc figure parmi les dix premiers pays africains aux côtés de Maurice, classée 21e mondiale avec un score de 7,76, des Seychelles, 31e avec 7,58, et du Cap-Vert, 44e avec 7,44. L'Ouganda, le Kenya, l'Afrique du Sud et la Namibie complètent ce classement africain de tête. Selon des experts, ces résultats permettent au Maroc de consolider son attractivité auprès des investisseurs étrangers. De plus, le pays bénéficie d'un large réseau d'accords de libre-échange et d'une politique active de simplification administrative. La stabilité monétaire et le développement d'un secteur financier compétitif sont également des facteurs qui soutiennent son rôle de plateforme économique régionale. En Afrique du Nord, l'écart est marqué entre ses voisins. La Mauritanie occupe le 111e rang mondial avec un score de 6,09, la Tunisie est 124e avec 5,88, l'Egypte 149e avec 5,08, et la Libye 157e avec 4,80. L'Algérie se situe dans les dernières places, au 162e rang mondial, ne devançant que le Soudan, le Zimbabwe et le Venezuela. En effet, l'Algérie enregistre ses plus faibles performances dans la liberté du commerce international avec un score de 2,59, soit le 164e rang mondial. La régulation des marchés est évaluée à 4,12, classant le pays au 160e rang, tandis que la taille du gouvernement reçoit 4,30, soit le 163e rang mondial. Seule la stabilité monétaire obtient un score légèrement meilleur de 6,38, ce qui la situe au 125e rang, grâce à une stabilité entretenue par l'intervention de la Banque centrale. Cette situation illustre les difficultés structurelles de l'économie algérienne, fortement dépendante des hydrocarbures qui représentent 95 % de ses recettes d'exportation. Elle met également en évidence un climat d'investissement défavorable marqué par la lourdeur administrative, un marché parallèle des devises, ainsi qu'un cadre réglementaire contraignant.