Les députés français ont adopté samedi soir la partie « recettes » du projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2026, ouvrant la voie au débat très attendu à l'Assemblée nationale sur la suspension de la réforme des retraites contenue dans la partie « dépenses ». Grâce à un vote très serré en faveur du texte largement remanié par rapport au projet du gouvernement (176 voix pour et 161 contre), les députés peuvent passer à l'examen de la partie « dépenses », et notamment l'article-phare suspendant la réforme des retraites, avant un vote sur l'ensemble du texte prévu mercredi. Vendredi, le gouvernement avait appelé les députés à voter « ce week-end » la partie « recettes » du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), afin que la discussion sur les dépenses puisse avoir lieu, prévenant qu'à défaut « cela signifierait concrètement que les débats sur les autres mesures du PLFSS ne pourront pas se tenir. C'est-à-dire sur les sujets de santé, de prévention, d'hôpital et sur la suspension de la réforme des retraites, pourtant demandée par plusieurs groupes d'opposition ». Lire aussi : France-Algérie : l'Assemblée nationale adopte un texte opposé à l'accord franco-algérien de 1968 Un rejet du texte aurait interrompu les débats au niveau de l'Assemblée nationale pour un examen du projet de loi au Sénat dans sa version initiale. La suspension de la réforme de la retraite de 2023 est l'un des engagements forts du nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu pour éviter la censure de son gouvernement, et faire adopter le budget 2026, dont l'adoption a pris du retard sur fond de crise politique, à l'origine déjà de la chute du précédent gouvernement de François Bayrou. « Je proposerai au Parlement, dès cet automne, que nous suspendions la réforme de 2023 sur les retraites jusqu'à l'élection présidentielle » de 2027, avait-il promis mi-octobre dans son discours de déclaration de politique générale, précisant qu' »aucun relèvement de l'âge n'interviendra à partir de maintenant jusqu'à janvier 2028 ». Le nouveau locataire de Matignon qui s'est également engagé de ne pas recourir à l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter des textes sans vote, avait néanmoins mis en garde que cette suspension coûtera « 400 millions d'euros en 2026 et 1,8 milliard en 2027 », ce qui devra « être compensé par des économies ».