Une mission de l'ONU se trouvait au Sahara, à Laâyoune, en début du mois de juin, pour négocier avec le autorités marocaines le retour des 74 membres de la composante civile de la Minurso, expulsés par Rabat en mars après la visite controversée du Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. Le Maroco-britannique Jamal Benomar faisait partie de la délégation onusienne, et il semblerait que les choses avancent. Le Maroc a donc, selon l'agence Reuters, proposé le retour de 25 des ces personnels civils et politiques de la Mission de l'ONU. « C'est exact que le Maroc a soumis à l'ONU l'offre de retour au Sahara de 25 fonctionnaires internationaux, mais cela est toujours encours de négociation », a expliqué une source anonyme à Reuters. Diverses sources diplomatiques affirment que les deux parties, Maroc et ONU, souhaitent régler le différend, et les Marocains veulent que Ban Ki-moon, en fin de mandat, vienne au royaume en novembre pour la COP22. Cela passerait alors par un réchauffement des relations entre le patron des Nations-Unies et Rabat, après une crise aussi violente que brutale suite à la visite du SG dans la région, visitant Alger, Tindouf, Bir Lahlou, mais pas Rabat. En effet, indique une autre source de l'ONU à l'agence Reuters, mais sous condition d'anonymat, « si cette affaire n'est pas résolue, je ne peux imaginer la présence du SG à Marrakech ». Lors d'une séance du Conseil de sécurité, le SG-adjoint (français) aux opérations de maintien de la paix Hervé Ladsous a informé les 15 membres que les discussions avec le Maroc se déroulent dans un climat positif. Mais quelques jours auparavant, au Comité de décolonisation, un sérieux clash a opposé le représentant du Venezuela, président la séance, à l'ambassadeur du Maroc à l'ONU Omar Hilale. Ce dernier a refusé que le délégué du Polisario prenne la parole et le président a suspendu la séance. « Vous faites ici ce que votre gouvernement fait à Caracas. Honte à vous ! », lui a alors lancé Hilale, en allusion aux troubles politiques à Caracas. On attend donc les prochains jours pour être fixés sur le sort de la Minurso, et l'effectif qu'autorisera le Maroc à revenir au Sahara. Le 29 avril, le Conseil de sécurité avait adopté la résolution 2285 qui donnait au Maroc un délai de 90 jours pour accepter le retour des personnels onusiens expulsés. Il reste moins d'un mois et demi avant la fin du délai. Mais si la proposition marocaine est acceptée, avec l'aide effective de la France, il s'agirait d'une victoire diplomatique d'envergure pour Rabat et Paris. En effet, les effectifs politiques de la Minurso sont chargés du référendum d'autodétermination, dont le royaume ne veut plus entendre parler ; aussi, passer de 74 à 25 serait un recul de cette option. Dans cette affaire, selon des sources diplomatiques autorisées, Paris se bat pour défendre le Maroc, et l'intervention de Ladsous va dans ce sens. C'est la France qui avait empêché le vote d'une résolution menaçante contre Rabat pour le rétablissement immédiat de la composante civile de la Minurso dans ses fonctions.