Quelques jours à peine après avoir réitéré le point de vue officiel, clair et inébranlable de l'Espagne sur la question du Sahara, qui repose sur un soutien total au processus de l'ONU, la ministre espagnole des Affaires étrangères Arancha Gonzalez Laya a réaffirmé que Madrid prônait une solution «politique et juste» à la question du Sahara sur la base des paramètres de l'ONU. "Nous défendons la recherche d'une solution politique et juste qui réponde à tous les paramètres fixés dans les résolutions des Nations Unies", a souligné Gonzalez Laya dans un entretien au journal ABC, publié dimanche. Evoquant l'intervention de l'armée royale marocaine au point de passage du Guerguarat pour dégager la route des bandits du Polisario qui bloquaient le trafic entre le Maroc et la Mauritanie, le haut diplomate espagnol a souligné l'importance du respect du cessez-le-feu. Elle a également appelé à la nomination d'un nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU afin qu'il «puisse fournir un canal négocié» pour une solution à la question du Sahara. Concernant les relations de l'Espagne avec les parties concernées par cette question, Gonzalez Laya a noté que ses contacts avec ses homologues marocains, mauritaniens et algériens sont permanents. Ils font partie d'un cycle de contacts hebdomadaires très fluides. Concernant le tweet de Pablo Iglesias, secrétaire général du parti Podemos, qui participe au gouvernement de coalition espagnol, et dans lequel il a exprimé son soutien aux thèses du Polisario, Arancha Gonzalez Laya a rappelé que la position officielle de l'Espagne sur cette question est fixée par le ministère des affaires étrangères. La bévue du dirigeant de Podemos avait également déclenché une réponse du ministre espagnol de la Défense qui a précisé que toute déclaration d'un membre du gouvernement qui n'est pas conforme à la position officielle espagnole est simplement une «opinion personnelle». La ministre de la Défense, Margarita Robles, a déclaré que la position officielle de l'Espagne sur la question du Sahara était décidée par le ministère des Affaires étrangères et la présidence du gouvernement. Toute autre déclaration sur cette question n'est que «l'opinion personnelle» de son auteur. «La politique étrangère d'un gouvernement est définie par son président et son ministre des Affaires étrangères. Cela doit être très clair », Margarita Robles. «Tout membre du gouvernement peut avoir ses propres opinions, mais le gouvernement est un organe collégial et doit être au premier plan des positions prises», a-t-elle insisté. «Faire partie d'un gouvernement exige également des responsabilités», a déclaré Robles, précisant que les différends doivent être réglés au sein de la coalition au pouvoir et qu'une fois les décisions prises, tous les membres de l'exécutif doivent être «unis» et défendre ces décisions.
