C'est tout ce qui manquait pour mettre pleinement en œuvre un projet important pour le Maroc : le Code d'efficacité énergétique dans le bâtiment, le secteur qui consomme le plus d'énergie dans le pays. Un programme qui n'est pas sans exigences. Le premier décret d'application de la loi 49-09 relative à l'efficacité énergétique est quasi-prêt. Sa promulgation prochaine représente une avancée certaine pour le programme Code d'efficacité énergétique dans le bâtiment [CEEB], visant.«Nous avons déjà travaillé sur la réglementation technique. Elle consiste à mettre en place des exigences techniques en matière de construction durable et efficiente en énergie», indique Mohamed El Houari, directeur du pôle des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique à l'Agence nationale pour le développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique [ADEREE], l'institution qui chapeaute le programme, rapporte La Vie éco. Ces exigences techniques porteront notamment sur une meilleure orientation des bâtiments, le recours à une isolation thermique ou encore la prévision du double-virage. Ce qui permettra «de limiter, voire de supprimer le besoin en appareils de production de froid ou de chaud», explique M. El Houari. Et d'ajouter que les agences urbaines auront la responsabilité «de vérifier si le bâtiment à construire est conforme ou pas aux exigences techniques». Réduire la consommation, une urgence Pour rappel, la loi 47-09 relative à l'efficacité énergétique a été adoptée depuis novembre 2011, mais l'absence de décret empêchait son application. Lancé en 2010, le programme CEEB devait s'étaler sur quatre ans. Pour un budget global de 30 millions de dollars, il vise la réduction d'énergie consommée dans le secteur du bâtiment, le plus grand consommateur d'énergie, avec 36% de la consommation énergétique nationale. Ce dernier pèse actuellement jusqu'à 20% de la facture énergétique. Pour garantir la fiabilité du programme, 9 projets de démonstration sont en cours de réalisation, dont cinq sont portés par Al Omrane, deux par des hôteliers et les deux autres concernent des sièges d'entreprises. La rédaction du décret s'est faite en concertation avec les promoteurs immobiliers, les fédérations nationales de construction, les architectes, les bureaux d'études ainsi que l'Etat. En outre, un deuxième décret d'application de la loi 47-09 relatif à l'équipement des bâtiments est en cours de préparation. «Ce texte devrait être finalisé d'ici 2 à 3 mois. Il faudra ensuite patienter pour sa transcription juridique et sa validation», souligne M. Houari.