Fin de règne ? Oui celle du Monde 1/6 Le Monde a trouvé son filon et son fonds de commerce : ressasser l'éternel scénario d'un Maroc prétendument à l'agonie, d'un « trône chancelant », d'un Roi « épuisé » et d'une monarchie à bout de souffle. La rengaine est connue, l'obsession palpable. On croirait lire un mauvais feuilleton, rédigé par des scribes en mal de clics, où chaque épisode recycle les mêmes clichés et la même cible qui est, cette fois encore, Mohammed VI, le Monarque d'un Royaume qu'ils n'ont jamais compris et qu'ils ne comprendront jamais. Toujours les mêmes ingrédients avec une dose de fantasme orientaliste, deux cuillerées de clichés éculés et, en guise de piment, le sempiternel « fin de règne ». C'est devenu une rubrique fixe, un feuilleton monotone pour abonnés en manque de sensations fortes. C'est à croire que dans les Rédactions parisiennes, le raccourci clavier doit être bien rodé : Ctrl+C / Ctrl+V / « fin de règne ». Et ça fait vendre. Le 24 août 2025, fidèle à ce théâtre d'ombres, le quotidien a lancé une « série » pompeusement titrée « L'énigme Mohammed VI ». Premier épisode : « Une atmosphère de fin de règne ». Rien que ça ! Dès l'intitulé, tout est dit … faire trembler le lecteur en lui murmurant qu'au Maroc, la couronne chancelle. L'information ? Secondaire. L'objectif ? Semer le soupçon et monnayer du drame. On appelle ça une « enquête », et quelle enquête ! La haute couture du journalisme parisien… Photos volées, silhouette amaigrie, canne brandie comme symbole d'un Royaume en déclin… Voilà de quoi bâtir une théorie fumeuse sur l'avenir d'une Nation de plus de 37 millions d'âmes. C'est du storytelling journalistique exotique, où la rumeur remplace le fait et où l'image supplante la réalité. Pourtant, quiconque observe la scène marocaine sait qu'il n'y a ni vide du pouvoir ni suspense shakespearien au sommet de l'Etat. La vérité, bien sûr, est autrement plus ennuyeuse pour les amateurs de drames. Sur le terrain, Le Roi continue de signer les grandes décisions, de mener une diplomatie active, et d'orienter les chantiers structurants du pays. Pas de vacuum, pas de chaos, encore moins de tragédie. Or pourquoi s'embarrasser de faits quand on peut vendre du sable chaud et du frisson anxiogène ? Chez Le Monde, on ne fait plus de journalisme, on fait du tourisme littéraire avec ce genre d'articles. Et comme tout bon touriste, on se contente d'acheter des clichés. Laisser entendre que l'Institution monarchique vacille parce que le Souverain a perdu du poids ou marche avec une canne relève de la pure caricature. LIRE AUSSI : Mohammed VI : La révolution silencieuse Le feuilleton psychiatrique contre le Maroc Il faut croire que Le Monde n'a plus de service international, mais une cellule psychiatrique, unité spéciale « obsession marocaine ». Jadis journal respectable, le quotidien parisien s'est transformé en machine à produire du ressentiment chronique. Fini le journalisme, place à la fixation maniaque avec le Maroc comme unique monomanie, la Monarchie comme cible obsessionnelle. Chaque papier devient épisode d'une série maladive : rumeurs ressassées, clichés exotiques, ragots de comptoir germanopratin, et, pour saupoudrer le tout, un titre pompeux. Et hop ! Le tout empaqueté sous le label « grand reportage ou enquête », alors que ça ressemble surtout à un roman-feuilleton rédigé entre deux cafés crème sur le Boulevard Saint-Germain. Une soupe rance qu'on réchauffe ad nauseam, jusqu'à sentir plus la pathologie que l'investigation. Depuis des années, c'est le même cirque, la même parade foraine. La spécialité maison ? Tirer à boulets rouges sur la Monarchie marocaine avec la régularité d'un métronome. Les titres claquent comme des slogans militants, les insinuations dégoulinent de sous-entendus lourdauds, les caricatures se succèdent. Mais jamais, au grand jamais, on ne se donne la peine de regarder le Maroc tel qu'il est : un pays stable, modernisateur, réformateur, et désormais incontournable sur l'échiquier mondial. Trop plat, trop normal, pas assez croustillant pour leurs fantasmes de tragédie orientale. Ce qu'il leur faut, c'est du drame sur papier glacé avec complots des services, secrets de palais, silhouette amaigrie, canne transformée en sceptre funèbre. Le reste ? Sans intérêt. Et que reproche-t-on au Roi Mohammed VI, au juste ? D'avoir prié assis ? Sacrilège ! D'avoir fait du jet-ski ? Crime d'Etat ! On dirait une chorale de pères-la-vertu qui rêvent secrètement de le voir en linceul – que Dieu l'en préserve – juste pour nourrir leurs fantasmes nécrophages. S'il s'accorde une respiration, c'est « Roi invisible ». S'il prend des vacances, c'est « Monarchie vacillante ». Mais la réalité, c'est qu'il gouverne, réforme, construit, impulse tout en assumant sa condition humaine, avec ses forces, son rythme, sa vie. Et cela, visiblement, Le Monde ne le pardonne pas, ne le supporte pas. Alors, quand l'argumentaire s'effiloche, la vieille rengaine revient comme un réflexe pavlovien : « fin de règne ». On l'a servi pour Feu le Roi Hassan II, on la ressert pour le Roi Mohammed VI. Peu importe que le Maroc avance, bâtisse, s'impose, une certaine presse française reste figée dans son fantasme, guettant l'effondrement de ce qu'elle ne peut influencer. À croire que l'avenir du Royaume devait s'écrire dans les colonnes jaunies d'un quotidien lui-même en chute libre de crédibilité. Quand Le Monde se prend pour Nostradamus... et rate son couplet Voilà donc la « grande enquête » que nous vend Le Monde. Une soi-disant « atmosphère de fin de règne » bricolée à coups de clichés photographiques, sortis de leur contexte et d'angles de canne métamorphosés en thèse politique. Comme si l'avenir d'un Royaume millénaire institutionnalisé et solide, pouvait se résumer à un cliché volé entre Rabat et Paris ou lu dans les rides d'un visage ou dans une posture de prière. Pathétique mise en scène, digne d'un mauvais soap opéra. La vérité, la seule, se mesure ailleurs. Dans un pays métamorphosé depuis 1999, début du règne du Roi Mohammed VI qui a profondément transformé le pays. Premier TGV africain, Tanger Med hissé au rang de hub mondial, Noor Ouarzazate parmi les plus grandes centrales solaires au monde, stratégie hydrique pionnière... Sur le plan social, réforme de la Moudawana, Constitution de 2011, généralisation de la protection sociale, INDH… Sur le plan diplomatique, réintégration de l'Union africaine, reconnaissance américaine du Sahara, alliances renforcées d'Europe à l'Asie, du Golfe à l'Afrique. Bref, un Maroc moderne, stratège, confiant, reconnu. Mais cela, Le Monde n'en parle pas ; trop positif, trop solide, pas assez vendeur. Or fort heureusement, le Maroc est salué par le monde, le vrai. LIRE AUSSI : Le paradoxe marocain : Entre Vision Royale et inertie de gouvernance Pourtant, ce n'est pas nouveau. Depuis des décennies, une partie de la presse occidentale s'acharne à regarder la Monarchie marocaine à travers le même œilleton poussiéreux, et ressasse le même couplet. Tout y passe : « intrigues de palais », « santé du Roi », « succession », « factions » imaginaires, « amis encombrants », « rumeurs persistantes » ... Un inventaire de clichés à la Prévert servi comme « analyse politique », alors qu'il ne s'agit que d'un roman de gare parfumé à l'orientalisme. Le hic, c'est que le Maroc n'est pas un décor d'opérette pour journalistes en quête d'exotisme. C'est une nation millénaire, gouvernée par une Monarchie de XVII siècles qui a résisté à toutes les tempêtes. Elle continue, aujourd'hui, d'incarner l'unité, la stabilité et l'avenir du Royaume sous la conduite de son Roi. Ce qui est comique au fait, c'est que chaque photo du Roi devient matière à scénarios dignes de stagiaires en mal de pitch. À ce rythme, la météo de Rabat pourrait devenir un indice de stabilité politique. Mais réduire une Monarchie séculaire, colonne vertébrale de l'Etat et garante de l'unité nationale, à des anecdotes people est plus qu'une faute professionnelle, c'est un naufrage journalistique. Chaque apparition Royale est traitée comme un épisode de téléréalité, chaque sourire décortiqué, chaque pas déchiqueté, chaque silence dramatisé. Et toujours les mêmes titres en série B : « inquiétudes », « incertitudes », « fin de règne ». Parce que ce qui dérange vraiment, ce n'est pas la prétendue fragilité du Roi, mais la vitalité d'un pays qui avance sans demander la permission à Paris. Et c'est bien là que le bât blesse. Voir un pays du Sud, dirigé par une Monarchie millénaire, tracer sa voie, bâtir ses succès, s'imposer sur la scène internationale... voilà ce qui fait mal à certains ego hexagonaux. Alors, faute d'avoir encore de l'influence, ils se vengent par la plume. Et pendant que les plumes parisiennes brodent des fables, que lit-on dans leurs colonnes ? Rien, ou plutôt, tout ce qui brille par son absence. Pas un mot sur la résilience du Maroc face aux crises régionales. Silence sur son rôle stratégique dans la lutte contre le terrorisme et la gestion des flux migratoires. Silence sur son positionnement dans la transition énergétique mondiale avec l'hydrogène vert. Silence sur la Coupe du Monde 2030 … Et comble du comble, six papiers annoncés pour disséquer les postures du Souverain, zéro pour analyser les succès tangibles du Royaume. Voilà la dramaturgie que Le Monde ose baptiser « enquête ». Un procès à charge, des informations consommées et consumées, une fiction qui révèle surtout une chose : leur obsession maladive. Quand Le Monde renie son propre testament Il fut un temps où Le Monde, sous la houlette d'Hubert Beuve-Méry, incarnait la noblesse du métier : rigueur, indépendance, nuance, probité intellectuelle. Un quotidien qui servait de boussole, un phare pour le journalisme mondial. Aujourd'hui ? Ce phare n'éclaire plus, il clignote comme une enseigne de néon fatiguée sur le Boulevard Saint-Germain. La rigueur a cédé la place au racolage, l'analyse au sensationnalisme, la nuance à la caricature. Jadis temple de l'indépendance, Le Monde s'est mué en bazar journalistique, où l'on vend de l'opinion déguisée en information et du fantasme empaqueté en « enquête ». On imagine Beuve-Méry, l'homme des principes, se retourner avec fracas dans sa tombe, effaré devant la déchéance de son héritage. Au fond, l'acharnement contre le Maroc n'est plus une surprise. On y recycle sans relâche la même rengaine : « atmosphère de fin de règne », « secrets de palais », « luttes de clans »… La ficelle est usée, mais on continue de la tirer, faute d'imagination. Et, ironie de l'histoire, l'un de ces journalistes s'était déjà illustré en tentant de blanchir l'indéfendable, comme lorsqu'il s'évertuait à transformer un certain Mehdi Hijaouy en « héros ». Défendre la supercherie et attaquer l'institution, voilà le nouveau code moral. Un timing révélateur Comme par hasard, l'offensive médiatique s'accompagne d'un déferlement numérique. Vidéos montées au scalpel, rumeurs frelatées, intox en série faisant croire à une guerre de clans et à une fracture au sein de la Cour du Roi, allant même jusqu'à insinuer des conflits dans la famille Royale. Une convergence de récits qui nous donne à voir une machination pure et dure. Le procédé est grossier, mais tout est là : intox, ragots, manipulations, dans l'espoir malsain de fissurer la cohésion nationale et de faire croire à de prétendus conflits entre institutions. Rien d'innocent. Rien de spontané. Tout s'imbrique dans un projet concerté, méthodique, soigneusement huilé pour fragiliser la Monarchie et salir l'image d'un Royaume qui dérange. Pris séparément, chacun de ces signaux pourrait sembler anecdotique, presque risible. Mais alignés, ils dessinent la cartographie claire d'une entreprise de déstabilisation. Ce n'est plus du hasard, mais du ciblage. On ne parle plus de bruit, mais de stratégie. Alors, faute de faits, on invente des feuilletons dont les mots clés sont « clans », « rivalités », « complots », « fin de règne ». Une dramaturgie de seconde zone qui ne trompe plus personne. Car la seule véritable « fin de règne » n'est pas à Rabat, mais dans les colonnes d'un quotidien en perte de crédibilité. Quand Le Monde prophétise la chute... et signe la sienne Le Maroc n'est pas parfait, nul pays ne l'est d'ailleurs. Oui, le Maroc affronte des défis comme le chômage des jeunes, les disparités régionales, les réformes sociales encore inachevées. Mais réduire vingt-six ans d'histoire et de progrès à l'image d'un Roi s'appuyant sur une canne, pendant quelque temps, relève de la parodie la plus grossière. Réduire le Maroc à des « luttes de clans » ou à des « complots», c'est mépriser la réalité d'un peuple en marche et d'un Etat modernisateur. C'est nier la profondeur des transformations. C'est insulter l'intelligence d'une Nation. Un grand quotidien aurait dû chercher la nuance. Le Monde, lui, choisit le sensationnel : transformer l'information en mise en scène, la réflexion en procès à charge. Et pourtant, les faits s'imposent, le Maroc a su gérer avec efficacité la pandémie de Covid-19 et le séisme de 2023, il engrange des succès diplomatiques historiques autour du Sahara, et il se prépare à accueillir la Coupe du Monde 2030, symbole d'un pays ouvert, moderne et respecté. Force donc est de souligner que les attaques médiatiques, les rumeurs numériques, les narrations à charge ne changeront pas cette réalité. Elles révèlent seulement qu'il existe un grand projet de déstabilisation. Mais elles échoueront, car l'attachement des Marocains à leur Monarchie et à leur unité nationale est plus fort que toutes les manœuvres orchestrées depuis l'étranger. Par ailleurs, l'ironie est cruelle, en croyant annoncer le crépuscule du Royaume, Le Monde ne fait que révéler le sien. Ses pages, jadis respectées, s'effritent comme des feuilles mortes. Son héritage se consume dans le feu de la facilité. La véritable énigme n'est donc pas Mohammed VI. C'est Le Monde lui-même. Comment un journal de cette stature a-t-il sombré dans la petite propagande et le sensationnel de pacotille ? Ce n'est pas « l'énigme Mohammed VI » qu'il fallait traiter. C'est « l'énigme du Monde ». Et au fond, c'est cela le plus triste : devoir parler du Monde comme on parle d'un monde qui s'effondre. Désolant paradoxe pour un quotidien dont le nom promettait l'universalité, mais qui ne reflète plus que ses propres obsessions.