Dimanche dernier, la ville d'Agadir a été le théâtre de manifestations massives devant l'hôpital régional Hassan II en raison de la «détérioration des conditions de santé». Cela a poussé le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Amine Tehraoui, à se rendre à l'hôpital mardi matin. Suite à cette visite, il a été décidé de relever de leurs fonctions le directeur régional de la santé de Souss-Massa et le délégué régional d'Agadir Ida-Outanane. À la suite des manifestations qui ont secoué Agadir dimanche dernier, en raison de la dégradation des conditions sanitaires à l'Hôpital régional Hassan II, le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Amine Tehraoui, a pris la décision de limoger le directeur régional de la santé de Souss-Massa, Lamia Chakiri, ainsi que le délégué provincial d'Agadir Ida Outanane, Khalid Rifi. Cette décision a été prise après la visite du ministre à l'hôpital mardi matin. Cette mesure fait suite à des rapports d'inspection et aux manifestations de centaines de citoyens devant l'hôpital, dénonçant la situation sanitaire désastreuse de l'établissement, marquée par un manque criant d'équipements médicaux et de personnel, ainsi que des décès tragiques parmi les femmes enceintes. Abdelaziz Sellami, président de l'Association marocaine des droits humains (AMDH) à Agadir, a déclaré à Yabiladi que la manifestation des résidents, qu'il qualifie de «mouvement populaire», est le résultat de l'exaspération des habitants d'Agadir et des provinces du sud. L'Hôpital Hassan II, unique recours pour de nombreux citoyens, notamment les plus démunis, ne répond plus à leurs besoins. Les manifestants réclament une amélioration urgente des services de santé, ainsi que la dotation en équipements médicaux et en personnel. Pénurie de personnel et d'équipements, délais interminables pour les consultations En réponse aux manifestations et au cas de la jeune fille portée par son oncle lors de la protestation, dont l'état de santé est critique, l'activiste des droits humains souligne que «la santé est un droit fondamental garanti par la constitution». Il insiste sur le fait que «les problèmes de santé ne peuvent être résolus par des actions symboliques, mais nécessitent des solutions durables et sérieuses, surtout face à de nombreux cas similaires nécessitant des soins médicaux urgents». «Cette réponse ne doit pas être vue comme une simple initiative du ministre, mais comme un droit fondamental assurant aux citoyens un traitement dans des conditions dignes. L'Hôpital Hassan II souffre de graves lacunes infrastructurelles, d'un manque de personnel médical et d'équipements. Les délais pour obtenir un rendez-vous sont inacceptables, au point que le patient pourrait décéder avant même d'être pris en charge». Président de l'AMDH - Section Agadir, Abdelaziz Sellami Le président de l'association a également critiqué la gestion des manifestations par les autorités locales, affirmant que «plutôt que de répondre aux revendications légitimes des citoyens, les autorités ont préféré déployer un dispositif sécuritaire massif», alors que «les manifestations se sont déroulées pacifiquement». Cette position est partagée par l'Espace marocain des droits humains, qui a exprimé sa vive préoccupation suite à «la répression et la violence des forces de l'ordre à Agadir le dimanche 14 septembre 2025, contre les citoyens protestant contre la qualité déplorable des services de santé dans les hôpitaux publics de la région de Souss-Massa». L'association dénonce une violation flagrante du droit de manifester, du droit à la liberté d'expression et du droit à la santé, tous garantis par la constitution marocaine et les traités internationaux dont le Maroc est signataire. L'organisation a également exprimé son indignation face à l'état lamentable du système de santé dans la région de Souss-Massa, «incapable d'offrir des services de santé dignes aux citoyens». L'oncle de la «fille d'Agadir», devenue célèbre sur les réseaux sociaux, a confirmé que le roi Mohammed VI a donné des instructions pour assurer son traitement. Il a déclaré à la presse que le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Amine Tehraoui, l'a personnellement contacté pour lui transmettre les directives royales visant à garantir que le ministère prenne en charge les frais de traitement du nourrisson de trois mois, souffrant de spina bifida, une malformation congénitale de la colonne vertébrale.