Au Parlement européen, l'opposition au nouvel accord agricole entre le Maroc et l'Union européenne prend de l'ampleur. Après l'intervention de l'Espagnole Isabel Serra Sanchez, c'est maintenant l'Allemand Bernd Lange, membre du Groupe des Sociaux-démocrates et président de la Commission du Commerce international, qui monte au créneau. «La décision de la Cour de Justice de l'Union Européenne (CJUE) est connue depuis un an, et pourtant, la Commission semble ne pas avoir été en mesure, ou n'a pas voulu, résoudre la situation par une procédure adéquate», a-t-il déclaré ce lundi 6 octobre. Connu pour son soutien au Polisario, l'eurodéputé affirme que la «décision viole un accord-cadre récemment actualisé entre les institutions européennes, qui visait à garantir qu'aucune application provisoire ne puisse avoir lieu sans l'aval du Parlement». De son côté, l'Espagnol Vicent Marzà (Verts/ALE), membre de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb (DMAG), a accusé la Commission de maintenir les eurodéputés «dans l'ignorance» et de faire preuve d'un «niveau d'opacité» sans précédent. Pour rappel, des membres de la DMAG avaient reçu, le 28 janvier 2025 au siège du Parlement européen, une délégation du Front Polisario, consacrée à l'examen des arrêts de la CJUE du 4 octobre 2024. La semaine dernière, l'eurodéputée espagnole Isabel Serra Sanchez, du groupe La Gauche, a adressé une question écrite à la Commission européenne concernant l'«application provisoire du nouvel accord UE-Maroc au Sahara occidental», qu'elle estime «en contradiction avec les arrêts de la CJUE».