Une nouvelle étude nationale révèle que près d'un Marocain sur trois souffre d'insomnie, les femmes étant deux fois plus susceptibles d'être touchées que les hommes. Les chercheurs avertissent que les troubles du sommeil sont devenus un problème de santé publique croissant au Maroc, appelant à des mesures de prévention et de soins sensibles au genre. Une étude nationale a révélé des taux alarmants de troubles du sommeil au Maroc, en particulier chez les femmes, soulignant l'insomnie comme une préoccupation croissante de santé publique. Menée à travers sept régions et impliquant 1 010 participants, la recherche, «Prévalence des troubles du sommeil au Maroc», a révélé que près des deux tiers des répondants ont signalé au moins un problème de sommeil. Alors que 30,2% des participants souffrent de symptômes d'insomnie, 17,9 % ressentent une somnolence diurne excessive. Les résultats montrent en outre que 33,4% des femmes ont signalé des symptômes d'insomnie contre 18,9% des hommes, tandis que 19,8% des femmes souffraient de somnolence diurne excessive, soit près du double du taux masculin (11,3%). «Le sexe féminin était un facteur de risque significatif», ont conclu les auteurs, notant que les femmes étaient deux fois plus susceptibles de souffrir à la fois d'insomnie et de somnolence diurne. Le niveau d'éducation influençait également la prévalence des troubles du sommeil, bien que l'âge ne soit pas un facteur déterminant pour l'insomnie. Les auteurs de l'étude ont souligné le fardeau social et psychologique d'un mauvais sommeil, le liant à «une diminution des performances, la dépression et une qualité de vie globalement médiocre». L'insomnie, un défi de santé publique mais sous-évalué Réalisée entre mars 2022 et avril 2024 par un centre d'appels professionnel, l'enquête a utilisé des échelles standardisées, l'échelle d'insomnie d'Athènes et l'échelle de somnolence d'Epworth, adaptées aux contextes culturels et linguistiques marocains. Elle a couvert des régions telles que Fès-Meknès, Casablanca-Settat, Marrakech-Safi et l'Oriental, révélant des disparités régionales frappantes. La région de Fès-Meknès a enregistré la prévalence la plus élevée (23,7%), suivie de Béni Mellal-Khénifra et de Marrakech-Safi, tandis que Rabat-Salé-Kénitra a rapporté le taux le plus bas (0,29%). Les auteurs décrivent les résultats comme «la première évaluation quantitative des troubles du sommeil au Maroc», et notent que l'insomnie est «un défi de santé publique significatif mais sous-étudié» affectant la productivité, le bien-être mental et le fonctionnement quotidien. L'article conclut par un appel à des interventions ciblées et sensibles au genre, un meilleur accès aux diagnostics, et des campagnes de sensibilisation publique promouvant l'hygiène du sommeil et les soins de santé mentale.