Comme en 2009, une caravane humanitaire à destination de Gaza a permis à nouveau l'ouverture de la frontière maroco-algérienne. Un évènement de taille. Mais d'autres urgences doivent également pousser à l'ouverture de cette frontière… de façon définitive. Et de deux depuis sa fermeture en 1994. La frontière maroco-algérienne a été rouverte ce week-end rapporte le quotidien algérien El watan. Un grand évènement ! Mais de très courte durée. Car ce ne fut que le temps du passage d'un convoi à destination de la bande de Gaza, «La caravane de l'espoir» avec ses 29 véhicules et 67 participants. Cette caravane humanitaire en provenance de Londres compte apporter son aide à la population de Gaza, sous blocus israélien depuis 2006. Répartie en deux groupes, elle a quitté la capitale britannique le 10 octobre dernier, traversée la France et l'Espagne avant de passer par le Maroc. Ses participants, essentiellement des britanniques espèrent entrer dans la bande de Gaza par la frontière égyptienne. Dénommée "Ligne de vie pour Gaza", elle avait pu, l'année dernière aussi, obtenir des autorités des deux pays, l'ouverture temporaire de la frontière maroco-algérienne. La cause du peuple palestinien a été, en 16 ans, la seule exception permettant d'ouvrir les portes frontalières. A première vue, on serait tenté d'en être fier. Les souffrances d'un peuple frère conduisant à l'oubli de l'inimité existante depuis plus d'une décennie. Mais à y voir de près, c'est plus que décevant. Il est grand temps de revenir à la raison La situation des gazaouis est en partie due à la faiblesse des Etats arabes face à Israel, qui ne cesse de martyriser les résistants palestiniens. Et qui dit faiblesse des Etats arabes, pense assurément à leurs divisions. Comme c'est le cas entre le Maroc et l'Algérie. Une réalité consternante qui est loin d'être la seule hélas. Ces divisions qui fragilisent déjà leurs économies, risquent fort de compromettre leur futur. En attendant, les anciennes puissances coloniales elles, profitent bien de la situation. Une donne regrettable qui doit impérativement changer. Depuis 2008, Rabat ne cesse d'appeler à une réouverture de la frontière avec le voisin algérien. Cette main tendue ne doit pas continuer d'être ignorée de l'autre côté. Il est grand temps qu'Alger aussi se rende compte des coûts de ce différend et son impact sur le non Maghreb. Les raisons de son refus, motivées surtout par la question du Sahara n'ont plus leur raison d'être. La résolution de cette question serait même facilitée par une entente entre les deux pays. Une entente qui faciliterait également la lutte contre le trafic de drogue, autre motif du refus de l'Algérie d'ouvrir la frontière. Le convoi passe la frontière