Alors qu'il ne figurait déjà pas dans la classe des bons élèves l'an dernier, le Maroc a régressé dans l'indice mondial du respect de loi, fraichement publié par l'organisation américaine World Justice Project (WJP). Détails. Sur 102 pays classés cette année, le Maroc est 55ème de l'indice mondial 2015 du respect de la loi publié ce mardi par l'organisation américaine World Justice Project (WJP). C'est en effet une régression par rapport à l'an dernier où le royaume figurait déjà parmi les moins bons au 52ème rang sur 99 pays. Il est vrai que trois pays se sont ajoutés au classement, mais la régression du Maroc montre qu'il ne fait vraiment pas le poids par rapport à certains pays. Pour mémoire, l'indice du respect de la loi est déterminé à partir de huit indicateurs à savoir les contraintes sur les pouvoirs du gouvernement, l'absence de corruption, l'ouverture du gouvernement, les droits fondamentaux, l'ordre et sécurité, l'application de la réglementation, la justice civile et la justice pénale. Cette année encore, le Danemark reste le pays le plus respectueux de la loi au monde, suivi de la Norvège, la Suède et la Finlande, quand les Pays-Bas bouclent le top 5. La France et l'Espagne affichent un statut quo, respectivement aux 18ème et 24ème rangs. En dépit de sa mauvaise performance sur le plan mondial, le Maroc avance d'un rang au niveau de la zone MENA, passant de la 5ème à la 4ème position devant le Liban et derrière la Tunisie. Ici, les Emirats Arabes Unis (EAU) restent leader, tandis que l'Algérie n'est toujours pas incluse dans l'étude qui a été menée auprès d'un échantillon représentatif de 100 000 ménages à travers le monde. Les mêmes faiblesses Au Maroc, l'enquête a été essentiellement menée à Casablanca, Rabat et Marrakech. Et les agents de WJP ont pu constater les mêmes faiblesses que l'an dernier. Les plus manifestes concernent toujours les droits fondamentaux et la justice pénale. Le rapport note en effet un très «faible» respect du droit à la vie privée, du droit à la vie et à la sécurité, de la liberté religieuse notamment. Les auteurs relèvent en outre une «mauvaise influence du gouvernement» sur la justice pénale alors que celle-ci devrait être totalement indépendante. La «faible» efficacité du système correctionnel est également mise en évidence, ainsi que l'insuffisance des investigations menées dans le cadre des affaires pénales. L'un des rares points positifs : la pratique de la corruption a tendance à reculer, selon le rapport. En effet, l'indicateur «absence de la corruption» continue sa hausse. Toutefois, les systèmes judicaire et policier restent les plus corrompus au Maroc selon la même source. World Justice Project a coutume de dire que son rapport devrait servir, entre autres, aux gouvernements pour l'amélioration de leur politique et le renforcement de l'Etat de droit. La régression du Maroc dans le classement 2015 attirera peut-être davantage l'attention sur Rabat.