Engagé pour présenter au reste du monde la richesse de la cuisine marocaine et ses épices parfumées, Mehdi Boujrada, Marocain installé aux Etats-Unis, est à l'origine de Villa Jerada. La société importe, distribue et fabrique des épices et des sauces typiquement marocaines. En tant que Marocain résidant à l'étranger, Mehdi Boujrada a lui aussi ce désir de faire parvenir la touche authentique du royaume jusqu'aux quatre coins du monde. Après avoir immigré à Seattle, aux Etats-Unis, il a eu l'idée d'importer des épices du Maroc et de les distribuer sur la côte ouest. Une idée qui s'est concrétisée avec la création, en 2011, de Villa Jerada, son entreprise qui commercialise des épices et des sauces purement marocaines. Tout a commencé lorsque Mehdi, natif de Casablanca, était adolescent. Fasciné par les voyages en mer avec ses amis, les plats de poissons, l'ambiance estivale et la culture américaine, il a eu la chance de visiter Seattle à l'âge de 18 ans lors d'un voyage avec son père pour rendre visite à ses deux demi-frères installés dans cette ville. Chakchouka marocaine vendue par Villa Jerada. / Ph. Facebook Old world deli Quelques années plus tard, il réalise son rêve en rejoignant ses proches outre-Atlantique et commence à travailler en tant que serveur dans le restaurant italien de son frère, «La Vita è Bella». «J'ai toujours senti que notre culture et la cuisine marocaine était mal représentées», déclare le jeune entrepreneur au média local Seattle Times, expliquant que cette conclusion émane de son observation. «Lorsque vous voyez ce que font les gens (quand ils prétendent préparer des plats marocains, ndlr), vous vous dites : 'oh mon Dieu, ce n'est pas comme ça !'», s'exclame-t-il. De la harissa purement marocaine aux Etats-Unis Sur la base de cette idée, Mehdi a décidé d'introduire la version traditionnelle et artisanale des épices marocaines. Il a commencé par importer «l'une des meilleures huiles d'olive au monde et au Maroc», a-t-il rappelé dans l'interview accordée au média américain. L'huile d'olive importée est exportée par un voisin casablancais qui plantait «600 000 oliviers» dans le royaume. Ayant commencé avec un petit projet, il conduisait son scooter et frappait aux portes de chaque restaurant à Seattle pour promouvoir ses produits. «Au début, je n'étais pas entrepreneur. J'avais ma Vespa et je réalisais mon rêve de la manière la plus basique», confie-t-il. Des épices, à l'instar de Ras El Hanout, sont également venues par Villa Jerada. / Ph. Facebook Martha's Vineyard C'est alors que des chefs distingués comme Renee Erickson et Matt Dillon, basés à Seattle, ont commencé à s'intéresser à son huile d'olive marocaine. «Comme par hasard, mon voisin au Maroc s'est avéré être membre de la famille Aqallal, les producteurs d'huile d'olive les plus primés au Maroc», indique Mehdi sur le site officiel de Villa Jerada. Cependant, les choses ont été un peu difficiles pour Mehdi, notamment parce que l'importation de produits de son pays d'origine est réglementée par les normes de la Food and Drug Administration (FDA), l'agence fédérale du Département de la Santé et des services aux Etats-Unis. Mehdi a finalement trouvé un fournisseur pour la harissa, l'huile, le vinaigre et le piment épicé. Une manière de relancer Villa Jerada, qui s'illustre aujourd'hui comme le fournisseur de restaurants spécialisés dans les saveurs du monde. La Chermoula marocaine, mais aussi le Ras El Hanout sont acheminés vers ces établissements. Actuellement, Villa Jerada est célèbre notamment pour sa Chakchouka épicée, un plat inspiré de la famille de Mehdi Boujerada. «Je le considère comme un plat très bon marché, facile et sans efforts», commente Mehdi. Le jeune Marocain âgé aujourd'hui de 35 ans a finalement réussi à impressionner les adeptes des cuisines du monde en proposant une combinaison entre la richesse culinaire du Maroc, le patrimoine de sa famille et son amour pour les plats. D'ailleurs, Mehdi confie qu'il prépare la Harissa avec l'aide de sa mère en y apportant les meilleurs ingrédients du monde.
