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Dangers de l'automédication : Quid du Maroc
Publié dans Yabiladi le 15 - 11 - 2017

Le magazine français 60 millions de consommateurs a dévoilé dans une publication le 14 novembre qu'un médicament disponible sans ordonnance sur deux serait «à proscrire». Un constat alarmant. Quid du Maroc, où l'automédication est très répandue ? Entretien avec Yahya Bensouda, Professeur à la faculté de pharmacie de Rabat.
D'après une «liste noire» dévoilée le 14 novembre par le magazine 60 millions de consommateurs, près d'un médicament sur deux disponibles sans ordonnance serait «à proscrire». Sur les 62 médicaments «passés au crible», seuls 21% d'entre eux, soit 13 médicaments, seraient «à privilégier». Et pour cause, «ils ont un rapport bénéfice/risque favorable», spécifie la publication dans son hors-série. Un tiers de ces médicaments a été rangé dans la case «faute de mieux» car leur efficacité serait faible ou non prouvée mais ils n'ont pas, peu ou très rarement d'effets indésirables. Enfin, près d'un médicament sur deux, soit 28 sur 62 serait tout simplement «à proscrire».
Yabiladi a interrogé le Professeur Yahya Bensouda, pharmacien hospitalier et professeur de pharmacie industrielle et hospitalière à la faculté de pharmacie de Rabat, sur les dangers de l'auto-médication au Maroc.
Des médicaments traitant la rhinopharyngite et composés de deux à trois principes actifs (molécules) : un vasoconstricteur pour le nez bouché, un antihistaminique (nez qui coule) et du paracétamol ou de l'ibuprofène pour le mal de tête, figurent sur cette «liste noire». 60 millions de consommateurs reproche à ces médicaments «tout en un» des risques de surdosage et des effets secondaires gravissimes tels que des accidents cardiovasculaires ou vasculaires cérébraux. Quid des patients au Maroc ?
L'automédication est passée par différentes étapes. Il fut un temps où le passage chez le médecin était irrévoquable. Avec l'évolution de la société, le patient ne se rend plus chez son médecin pour des «petis bobos», il peut se prendre en charge lui même. Une situation qui profite et soulage tout le monde : gain de temps et d'argent, notamment pour les organismes payeurs (assurance maladie). Toutefois, l'automédication ne doit pas se faire n'importe comment afin d'éviter tout mésusage et tout danger pour la santé du patient.
Rappelons que l'automédication se fait avec des médicaments qui sont dits «hors liste» et sans ordonnance. Le citoyen qui contribue à sa médication doit être éduqué thérapeutiquement parlant, et le pharmacien peut jouer un très bon rôle à ce sujet. En effet, l'éducation thérapeutique du patient devient l'une des principales acitivités du pharmacien d'officine. Ce dernier contribue à l'information des patients, en organisant des séances et en abordant des thérapeutiques particulières. C'est quelque chose qui s'organise de mieux en mieux.
«Rien n'est poison, tout est poison, seule la dose fait le poison.» Cette citation du médecin suisse-alémanique Paracelse démontre à quel point le surdosage du médicament peut constituer un facteur déterminant dans l'apparition d'effets secondaires qui peuvent mettre en péril la santé du patient. Pourtant le médicament est anodin au premier abord...
Oui en effet, tout est toxique et potentiellement toxique, ce pourquoi une éducation thérapeutique du patient est plus que primordiale. Cela pourrait éviter de nombreux drames. D'ailleurs, on tend de plus en plus vers la prévention.
Au Maroc, les gens ont souvent recours à leur pharmacien, plus que le médecin. Que pensez vous de cette pratique, très répandue dans le royaume ?
Je suis convaincu qu'au Maroc, le rôle du pharmacien d'officine est beaucoup plus important qu'ailleurs. Un million de personnes se rendent en pharmacie quotidiennement. Sur ce million, 15 à 20% ont une ordonnance. Derrière cet engouement, se cache en quelque sorte des appels à l'aide de la part du citoyen. Les Marocains n'ont pas de médecin traitant comme on peut en trouver dans d'autres pays, et les gens n'ont pas forcément tous les moyens d'aller consulter. Alors le pharmacien devient un véritable conseiller thérapeutique incontournable.
Face à une rhinopharyngite, de nombreuses personnes ne laissent pas le rhume se résorber au bout d'une petite semaine et choisissent de prendre ces médicaments «tout en un», risquant un surdosage potentiel et les risques que cela en découle...
C'est une autre concéption et philosophie de la vie. Il y a différentes écoles : des gens vont préférer souffrir un peu plus et laisser leur corps faire le travail, d'autres vont plus pencher vers une assistance, reprendre leurs forces rapidement pour ne pas manquer leurs engagements. Si on veut désengorger son nez, on va prendre un vasoconstricteur.
Mais à long terme, n'est-ce pas dangereux un vasoconstricteur, d'autant plus s'il est pris par voie orale et donc atteignant tout l'organisme ?
Oui, à long terme, il peut y avoir un abus de traitement ; chose que votre médecin et pharmacien vous déconseilleront. C'est vraiment une question de dosage et de bon usage, et c'est souvent le mésusage qui pose problème. Certains produits ne sont pas pris à bon escient et non pour le but initialement recherché. Cela peut être dramatique.
Vous espérez voir le Maroc aller vers une meilleure éducation thérapeutique ?
Oui, on devrait encourager l'éducation thérapeutique du citoyen. Mais ce sont des choix de politique de santé, peut-être en faisant appel au réseau de pharmaciens qui ont un bon maillage national ou d'autres acteurs encore.
Article modifié le 15/11/2017 à 10h25


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