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GFMD 2018 : Le Pacte mondial pour la migration vu par des chercheurs marocains
Publié dans Yabiladi le 07 - 12 - 2018

Un collectif de chercheurs marocains, spécialisés en questions liées à la migration, a exposé jeudi soir à Marrakech les avis de ses membres quant au Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. L'occasion aussi de dresser les enjeux et les défis migratoires de l'Afrique et du royaume.
«Les défis et les enjeux migratoires du Maroc, entre l'Afrique et l'Europe». Tel est l'intitulé du travail mené par un Collectif de chercheurs marocains sur la migration, présenté jeudi soir à Marrakech dans le cadre des événements parallèles au Forum mondial de la migration et du développement.
Intervenant à cette occasion, le chercheur marocain Bachir Hamdouch a insisté sur la position géographique du royaume «enviable à certains égards mais aussi inconfortable». Après avoir été un pays de transit, «le Maroc est devenu un pays d'immigration pour des ressortissants subsahariens et arabes», a-t-il rappelé en évoquant également les vagues de régularisation de migrants.
«Avec les 50 000 migrants régularisés, la population étrangère connaît une dynamique et tend à devenir plus africaine. La migration est toujours un phénomène positif, mais elle crée plusieurs défis, compte tenu des frontières européennes fermées et malgré cela, certains régularisés tentent de partir.»
Bachir Hamdouch
Pour lui, le Maroc est dans une situation où «on reçoit de plus en plus de migrants». «Le défis est de résister à cette situation, puisque le sud continuera à donner plus de migrants alors que les populations du continent vont doubler», enchaîne-t-il.
Prenant la parole, le professeur à l'Institut national de statistique et d'économie appliquée, Mehdi Lahlou a évoqué l'approche maroco-africaine de la migration. Il s'est interrogé sur la problématique migratoire : sera-t-elle maroco-espagnole, maroco-européenne ou afro-européenne ? Avec la crise des réfugiés ainsi que l'extrême droite qui «pullulait un peu partout», la problématique de la migration devient «aussi européenne», enchaîne-t-il. «L'Afrique est le continent le plus pauvre de la planète avec 500 à 600 millions de citoyens qui vivent avec 1 à 3 dollars par jour», a-t-il expliqué.
Un pacte vidé de son sens
Le chercheur a également évoqué la pollution, le réchauffement climatique ou encore les «règles déséquilibrées du nouvel ordre financier mondial» faisant que l'Afrique soit aujourd'hui un «continent jeune, qui s'appauvrit et dont la population croît extrêmement vite».
Le Pacte mondial qui sera signé lundi à Marrakech «est vidé de son sens, puisque certains pays refusent de le signer», a estimé Mehdi Lahlou, tout en reconnaissant que ce pacte «ne va pas résoudre tous les problèmes».
Le chercheur a cité plusieurs événements ayant remis le royaume sur la route migratoire. Pour lui, «le Maroc - sous pression depuis plusieurs années - a hâtivement annoncé sa politique migratoire». Selon lui, «on ne pourra arrêter la migration que lorsque toutes les flottes de pêches européennes arrêteront de détériorer les ressources halieutiques en Afrique». Il a fait remarquer qu'«avec l'ouverture du commerce mondial, l'ensemble des activités a arrêté de créer des emplois, ce qui a aggravé la pauvreté sur le continent».
L'universitaire et chercheuse à l'Institut des Etudes Africaines de l'Université Mohammed V de Rabat, Fatima Ait Belmadani, a espéré quant à elle l'adoption du Pacte de Marrakech. «Mais il faut qu'il nous rassemble», a-t-elle ajouté.
La chercheuse a abordé la libre circulation intra-africaine, rappelant que la Charte africaine sur ce sujet est en cours de discussion, parallèlement à la future adoption du Pacte mondial. Elle n'a pas manqué de rappeler qu'«avant de décider de la libre circulation intra-africaine, aucune évaluation n'a été faite de ce qui se fait à la CEDEAO, qui connaît une libre circulation de ses citoyens depuis 1975».
Ph. Mehdi Moussahim - Yabiladi
De son côté, Abdellatif Fekkak, de la Fédération mondiale de la diversité euro-africaine (FMDEA), a évoqué les défis de l'Afrique et les enjeux de types politiques. Lui aussi s'est dit contre le Pacte mondial, qui «contient 23 articles qui protègent l'Europe». Il a, par ailleurs, dressé les problématiques de l'Afrique, affirmant qu'«aujourd'hui, on n'est pas capable de gérer l'eau, l'électricité, les barrages, les appels d'offre» et que «depuis 45 ans, on fait appel à des sociétés de gestion déléguée». le chercheur a énuméré d'autres défis, comme l'absence d'éthique politique, de transparence économique, de justice sociale, l'échec de la régionalisation et l'absence des plans financiers globaux dans les pays du continent.
Un pacte qui favorise les pays européens ?
Mohamed Khechani, universitaire et coordinateur du Groupe des recherches et d'études sur les migrations (GREM), a considéré que le Maroc «a été contraint d'adopter sa politique migratoire». Il a pointé du doigt un texte avec des «articles sécuritaires» rappelant que jusqu'en mai 2003, le Maroc appliquait un Dahir datant de 1949, donc de l'ère coloniale. Il a ajouté que le processus de régularisation «est un petit pas, mais le grand défi reste l'intégration» des migrants.
Pour Khadija Elmadmad, cheffe du Centre UNESCO «Droits et Migrations», professeure à l'Université Hassan II de Casablanca, linguiste et juriste, «le Pacte va aider les pays du Nord». «C'est une déclaration de principes qui existent déjà en Afrique», a-t-elle ajouté, en estimant que ce qui manque au continent «est de promouvoir nos droits, dont le droit de la migration, promouvoir les politiques nationales et la volonté politique».
De son côté, Abdelkrim Belguendouz, universitaire et chercheur spécialisé en migration, a estimé que «l'agenda africain proposé par le Maroc peut être considéré comme un pacte africain». Le chercheur a reconnu qu'«il y a beaucoup de lacunes sur le droit de la migration» et que le Maroc «n'a pas une loi sur le droit d'asile» ni une stratégie «pour nos MRE».
Il a rappelé que le Pacte mondial contient des «aspects dont on ne veut pas, mais déjà appliqués par l'Europe, à tendances sécuritaires», citant à cet égard les accords de réadmission, les expulsions à chaud, la mise en place des centres de rétention et de débarquement, ou encore les centres de tri pour les réfugiés.


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