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Maroc : A Oulad Ziyane, les migrants ne peuvent plus accéder à leur camp
Publié dans Yabiladi le 05 - 07 - 2019

Au lendemain d'un nouvel incendie qui a ravagé le terrain regroupant des migrants sans-abris, près de la gare routière d'Oulad Ziyane à Casablanca, ces derniers sont empêchés d'accéder au lieu. Alors que des riverains se seraient plaints de la présence de ces ressortissants, des associatifs soupçonnent que l'opération soit motivée par un plan d'aménagement qui concerne l'espace.
Depuis l'incendie de dimanche dernier, le camp d'Oulad Ziyane à Casablanca est interdit d'accès aux migrants, qui y ont jusque-là trouvé un refuge de fortune. En effet, le lieu connaît une forte présence policière, dissuadant ces ressortissants étrangers d'y replanter des tentes ou même de chercher des affaires dans les débris de l'incendie.
Dans un reportage depuis les lieux, Les Echos décrit en effet des forces de la police fortement déployées pour empêcher les migrants de rentrer au terrain de sport, tandis que les concernés ne trouvent toujours pas où pouvoir reloger. Cette mesure serait prise sur la base de plaintes de certains riverains pointerant du doigt «les tensions entre ces migrants».
Le camp d'Oulad Ziyane accueillera-t-il encore des migrants ?
L'incendie de dimanche dernier n'est pas le premier du genre. Après chaque drame, les tentes sont replantées, les documents partis en fumée reconstitués malgré les longues procédures administratives. Mais cette situation a changé. A la question de savoir si les concernés pourront accéder une nouvelle fois au camp, les associations de défense des migrants restent dubitatives et ne s'aventurent pas à prédire un scénario. Pour elles, c'est une solution viable qui doit être envisagée, en coordination avec les autorités locales.
Patrick Qitboumis, président de l'Association lumière sur l'émigration clandestine au Maroc (ALECMA), nous explique en effet que «les 1 500 migrants hébergés sur les lieux avant l'incendie, dont une dizaine de femmes et des mineurs, sont confrontés à une situation extrême puisqu'ils sont contraints de passer la journée à errer loin de la gare routière, à défaut d'être poursuivis ou chassés par la police». «Avant, l'ALECMA a proposé un lieu d'hébergement avec le soutien de Caritas, mais faute de ressources financières pour garantir sa viabilité, nous avons été contraints de le fermer», déplore le militant.
Pour s'être rendu sur les lieux, celui-ci affirme que «les tentes, ou du moins ce qui en restait, ont complétement été rasées par de gros engins après les faits, ce qui fait que les migrants n'ont même pas pu revenir sur les lieux et récupérer ce qui peut l'être dans leurs affaires parties en fumée». Face à la traque policière, «ils attendent la tombée de la nuit pour revenir aux abords de la gare routière et dormir à même le sol ou du côté des lieux de déchargement des autocars».
«La situation humanitaire de ces migrants est considérablement déplorable, encore plus qu'avant car désormais, s'ils restent dans le secteur en journée, la police les poursuit, les obligeant à s'en éloigner.»
Patrick Qitboumis
Le camp serait dans la ligne de mire d'un plan d'aménagement
La problématique de ce camp et la situation de ses sans-abris pose la question de leur prise en charge humanitaire, politique et sociale, notamment médicale et psychique. Par ailleurs, le traitement auquel les ressortissants sont soumis actuellement est symptomatique du développement urbain d'un tissu dense et voulu comme un nouveau pôle au cœur de cette partie de la ville.
C'est ce que nous explique une source ayant requis l'anonymat, sur la base des études réalisées par la ville à propos du développement urbain des quartiers qui ont été jusque-là en retrait des centres névralgiques de Casablanca, mais qui représentent une importante partie de l'activité socioéconomique de la métropole marocaine. Dans ce sens, notre source évoque les plans d'aménagement qui incluent la gare routière d'Oulad Ziyane, son enceinte, ou encore l'extension des lignes de transport en commun à cet ensemble.
Le projet est rarement évoqué en lien avec la situation des migrants sur place. Mais Patrick Qitboumis en a lui aussi pris connaissance. «Il faut véritablement être sur le terrain pour toucher cette évolution des choses, sans cela, beaucoup de choses se passent sans que les gens n'en soient au courant», explique-t-il.
«J'ai cru comprendre que l'espace ayant accueilli jusque-là les migrants est prisé pour de futurs projets d'urbanisation, notamment une éventuelle extension de la mise à niveau du tissu urbain à ces quartiers.»
Patrick Qitboumis
Ce projet fait effectivement partie de ceux de l'Agence urbaine de Casablanca. Sur son site, l'AUC inclut justement «le boulevard Mohammed VI et la route des Oulad Ziyane» à un territoire où «les enjeux de déplacements, de stationnement et de transport sont cruciaux» sur un périmètre «confronté au problème des transports collectifs et de stationnement pour les habitants, et pour les usagers des zones commerciales».
Est ainsi envisagée, selon la note de l'AUC à ce propos, une restructuration des abords de la gare, la création de plusieurs espaces verts, des «projets urbains structurants au niveau des friches urbaines et industrielles et aux abords de la gare routière». Ce plan d'aménagement est présenté par la ville comme «une mutation de ce secteur en zone d'immeubles destinés à l'habitat mais qui peut recevoir des bureaux, des hôtels et commerces avec un front bâti le long de route Oulad Ziyane, pouvant recevoir des immeuble à l'alignement dans le prolongement d'un centre commercial déjà réalisé».
«Je pense que c'est surtout pour cela que les autorités sont pressées de déloger les migrants d'Oulad Ziyane», nous confie Patrick Qitboumis. Celui-ci considère que «c'est peut-être même à cause de cela que la situation est arrivée au stade où elle en est aujourd'hui à Oulad Ziyane». Si les autorités de la villes sont tenues par des échéances concernant ces plans d'aménagement, «ils ne voudront plus que les migrants squattent les environs d'un espace sur lequel ils veulent les mettre en place», s'inquiète le président de l'ALECMA.


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