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Affaire Hajar Raissouni : L'heure est à l'indignation chez les ONG nationales et internationales
Publié dans Yabiladi le 01 - 10 - 2019

Un procès «punitif et inéquitable», «une condamnation pour toutes les Marocaines» ou encore un verdict «sévère» impactant l'image du Maroc. Plusieurs ONG marocaines, comme l'AMDH et l'OMDH, ou encore internationales, à l'image de RSF et Amnesty International, ont réagi à la condamnation, lundi, de la journaliste d'Akhbar Al Yaoum, à un an de prison ferme.
Moins de 24h après le verdict prononcé lundi par le tribunal de première instance de Rabat, condamnant la journaliste marocaine Hajar Raissouni à un an de prison, plusieurs ONG nationales et internationales continuent de réagir. Ce mardi, Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé avec force la condamnation de la journaliste d'Akhbar al Yaoum. «Cet acharnement judiciaire contre Hajar Raissouni est un acte profondément injuste. Instrumentaliser la vie privée des journalistes afin de faire pression sur eux est inacceptable», poursuit le communiqué.
RSF réclame l'acquittement en appel de la journaliste, rappelant que Hajar Raissouni a dénoncé des «accusations fabriquées» et une «affaire politique» liée notamment à «ses récents articles sur les détenus du mouvement social du Hirak».
Un procès «inéquitable et punitif»
De son côté, Amnesty International a affirmé lundi soir que ce verdict est un «coup dévastateur pour les droits des femmes au Maroc». «Hajar Raissouni, son fiancé et le personnel médical impliqué dans l'affaire n'auraient jamais dû être arrêtés. Au lieu de les arrêter, diffamer publiquement Hajar Raissouni, envahir sa vie privée et la condamner pour des accusations injustes, les autorités marocaines devraient annuler sa condamnation et ordonner sa libération immédiate et sans condition, ainsi que celle de toutes les personnes impliquées dans cette affaire», indique Heba Morayef, directrice régionale d'Amnesty International pour la région MENA de l'ONG internationale, cité dans le communiqué.
«En droit international, les femmes ont le droit de prendre leurs propres décisions concernant leur vie sexuelle et reproductive. La criminalisation de l'avortement est une forme de discrimination à l'égard des femmes. Les autorités marocaines doivent abroger d'urgence toutes les lois qui violent les droits des femmes, y compris celles qui criminalisent les relations sexuelles en dehors du mariage et de l'avortement.»
Heba Morayef
Pour sa part, l'initiative TrialWatch de la Clooney Foundation for Justice a dénoncé un procès «inéquitable et punitif». Tout en promettant un rapport complet rédigé par ses experts pour «évaluer ce procès au regard du droit international, ainsi que les violations potentielles de la Convention contre la torture», la même source rappelle les faits saillants de cette affaire. Le communiqué de cette fondation évoque notamment des «violations potentielles des droits des accusés au titre de l'article 14 du PIDCP, notamment le droit de garder le silence, le privilège de ne pas s'incriminer et la présomption d'innocence [qui] ont été soulevés par la défense mais rejetés par le tribunal».
Une condamnation pour «toutes les Marocains»
Même son de cloche chez les associations marocaines. Contacté par Yabiladi ce mardi, Aziz Ghali, président de l'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH), déclare que le refus des plaidoyers de la défense dans cette affaire était, déjà, «un mauvais signe». «Mais avec les arguments présentés par l'avocate du médecin, nous avons espéré que l'Etat marocain ferait preuve de sagesse et que l'acquittement de Hajar et des autres personnes soit le bout de tunnel de l'inquiétante situation des droits de l'Homme au Maroc», regrette-t-il.
«Malheureusement, la justice marocaine rate, encore une fois, une occasion avec l'Histoire. La condamnation de Hajar est celle de toutes les femmes du Maroc, de la justice elle-même et de tous les Marocains.»
Aziz Ghali, président de l'AMDH
Tout en dénonçant une «justice des directives» et un procès entaché de «violations depuis l'arrestation», le président de l'AMDH rappelle que «la plainte de la journaliste concernant les allégations de torture n'a pas encore été prise en compte». «Nous espérons qu'une enquête sérieuse sera ouverte dans ce sens», conclut-il.
De son côté, Driss Sedraoui, président de la Ligue marocaine pour la citoyenneté et les droits de l'homme (LMCDH), rappelle que cette ONG a déjà considéré ce procès comme une «vengeance due principalement aux écrits de la journaliste et ses enquêtes sur de nombreuses questions qui dérangent les autorités». «Nous espérons que cette décision sera surmontée pendant la phase d'appel et que le Maroc tournera cette page de harcèlement systématique des journalistes réticents et critiques», ajoute-t-il.
Pour lui, «cette décision porte atteinte à l'Etat marocain au niveau international dans la mesure où il présente d'une part, un Etat marocain qui poursuit les femmes et les hommes simplement pour avoir eu des relations sexuelles». «D'autre part, il est la preuve de ces démarches visant à impliquer des journalistes et les militants des droits de l'Homme dans des affaires liées aux mœurs afin de ternir leur image dans l'opinion publique nationale», dénonce-t-il.
Un verdict «sévère» impactant l'image du Maroc
Réagissant également au verdict, Boubker Largo, président de l'Organisation marocaine des droits de l'Homme (OMDH), estime que «l'affaire de Hajar n'est que l'iceberg», rappelant le nombre important de «victimes des lois qui incriminent notamment l'avortement». «La justice a fait son travail à travers un texte qui, s'avère-t-il, ne règle pas le problème. Le verdict est sévère et nous aurions espéré qu'il prenne au moins en compte les conventions internationales qui accordent plus de liberté aux personnes», ajoute-t-il.
«Hajar Raissouni a payé le prix cher, car rien que la diffamation l'ayant touché a été une action honteuse que nous avons déjà dénoncée. La justice aurait dû être plus clémente compte tenu de la campagne dont elle a été victime.»
Boubker Largo
Mohamed El Aouni, président de l'Organisation de la liberté d'information et d'expression (HATEM), dénonce pour sa part un jugement «hors contexte qui affecte la liberté de la presse et la liberté personnelle de la journaliste». «Cette poursuite judiciaire est injuste et il était clair qu'il y a eu un traitement exceptionnel depuis le début, ce qui qui porte atteinte à l'image du pays et aux luttes du peuple marocain, pour la liberté de la presse et pour les libertés en général», réagit-il.
Pour lui, «ce qu'on doit retenir de ce projet est l'image que les médias internationaux marocains ont gardé de ce procès ; celle des paradoxes du Maroc alors que le discours est celui du progrès, de la libération et du respect des droits de l'homme, tandis que la pratique tend vers le passé».
Latifa Bouchoua, présidente de la Fédération de la ligue démocratique des droits des femmes (FLDDF) déclare, pour sa part, avoir appris ce verdict avec «beaucoup d'inquiétude». «Nous le considérons comme une peine sévère, car nous avions espéré que la justice se dirigerait vers une jurisprudence en supprimant de notre code pénal ces peines très en retard par rapport au développement de la société», réagit-elle.


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