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Humeur : L'hospitalité des riches
Publié dans Albayane le 17 - 08 - 2012

Chers lecteurs, aujourd'hui je suis de bonne humeur et quand je le suis, je trouve un plaisir fou à raconter des blagues ou des anecdotes, histoire de défier ce siècle cruel et ce monde immonde. Alors, je vais vous raconter une anecdote. Je vous certifie qu'elle est vraie : Il était une fois un petit patelin sur la route nationale qui mène à Tiznit, appelé étrangement «Sidi Bibi» (il y a des centaines de «Sidi Quelque chose» au Maroc, pourquoi priver le dindon d'en être un?) Et dans ce patelin, il y a un collège appelé, lui «Abdellah Chefchaouni».
Vous avez deviné ; les personnages de notre histoire sont des professeurs de premier cycle condamnés à l'Echelle 10 et aux Echelons de 1 à 10 à perpétuité et le protagoniste ne peut être que leur directeur. C'est la fin du premier semestre, Si Brahim, le directeur, rassemble ses professeurs et leur dit avec son arrogance et sa vanité habituelles : «Demain, nous ferons les conseils de chasses de huit heures à midi et les cours reprendront normalement à quatorze heures.
Je sais que vous habitez très loin de l'établissement et pour éviter les problèmes de l'année dernière, vous prendrez le déjeuner au collège au compte de la direction. Tout le monde est d'accord? Pas d'objection? Alors, à demain !». Le lendemain, les conseils se déroulent dans les normes. A midi, Si Brahim rassemble ses professeurs et leur dit: «Le déjeuner nous attend chez le père d'un élève. C'est un richissime propriétaire de la région. Il nous invite à un festin dans sa propriété privée».
Ce n'est pas la peine de vous dire que l'imagination fertile des professeurs se met immédiatement en marche: Ils voient déjà les succulents plats qui les attendent chez leur hôte: des poulets dodus, rôtis à petit feu, le méchoui alléchant... Et pourquoi pas «la maîtresse des tables», la célèbre «Pastilla» qui, à peine est-elle servie que les doigts de la main deviennent plus longs! Et en guise de dessert, on dégustera des cerises, des prunes, des poires, des pêches juteuses (ne me dites que ce sont des fruits estivaux; ne savez-vous pas que les riches ont des merveilles dans leur frigo et qu'il leur suffit de dire «Sésame, ouvre-toi» ?)... Enthousiasmé, le professeur d'arabe dit à ses collègues : « Même à Bagdad, la «Zérda» (le festin) n'est pas loin, allons-y !»
Arrivés chez le richissime propriétaire, ils sont accueillis froidement par un serviteur qui les fait entrer dans un salon et les abandonne à leur sort... On attend en silence, le ventre bien éveillé, le festin promis par Si Brahim... Enfin, leur hôte entre en trombe et sans même dire le «Salamou Alikoum» traditionnel, s'adresse au directeur en gesticulant:
«Qu'est-ce que c'est que ce «travail», Si Brahim? Nous étions d'accord pour cinq et toi tu «m'apportes» quinze! Comment je vais faire maintenant pour «nourrir» quinze professeurs? Ce n'est pas raisonnable ça, ce n'est pas raisonnable!» Et Si Brahim, d'habitude arrogant, draconien et même impoli avec ses professeurs, devient maintenant, devant son hôte furieux, comme un élève de 1ère année que le professeur gronde en lui faisant des remontrances. Il bredouille des excuses incompréhensibles tel un enfant qui n'arrive pas à justifier une bêtise. Le hôte mécontent ne le laisse même pas parler et dit non sans dédain: «Ce qui est fait est fait! Je vais essayer de voir ce que je peux faire... Mais ne répète plus ça, ce n'est pas raisonnable!» Et il quitte le salon.
Paf! Quelle gifle! Les pauvres professeurs qui ont assisté à la scène, se réveillent amèrement de leur rêve culinaire. La honte! Ils n'ont plus envie de déguster le méchoui ni de siroter le thé à la menthe. Ils n'ont plus qu'une seule envie: disparaître! Ah si la terre pouvait s'ouvrir et les engloutir! Voilà comment on traite les professeurs à présent: On les marchande, on les compte pour les «nourrir»! Ils sont indignés; ils viennent d'être blessés dans leur amour propre, bafoués, méprisés, traités comme des mendiants! Les secondes deviennent des siècles. Les convives s'enferment dans un mutisme mortel. L'atmosphère devient pesante et suffocante. Pour finir en apothéose, Si Brahim s'excuse auprès de son hôte très hospitalier en disant que le devoir l'appelle et qu'il doit être au collège à quatorze heures précises. Et il s'enfuit lâchement en abandonnant ses professeurs chez un homme qui ne les a pas invités et qu'ils ne connaissent même pas!
Je crois que vous êtes impatients de savoir ce que notre hôte très hospitalier et très généreux a servi, à nos convives embarrassés. Je préfère vous laisser sur votre faim. Epargnez-moi la description du festin sinon vous serez rassasiés à vie! Aux «pauvres» professeurs, je dirais : «Mais que diable êtes-vous, allés faire dans cette galère? Vous auriez dû sortir de chez ce «monsieur» en écoutant ses propos assassins. Question d'honneur!
Au richissime propriétaire, je dirais: Les professeurs qui éduquent et enseignent à votre fils vous remercient de votre accueil chaleureux et de votre hospitalité «marocaine» et vous disent: «Allah Ikhlef !».
A Si Brahim, je dis: De quel droit avez-vous mis vos professeurs dans cette situation désobligeante? Au moins, apprenez le calcul monsieur le directeur! Cinq n'a jamais été quinze! Pourquoi avez-vous multiplié cinq par trois? Faites gaffe! A la moindre récidive, je raconterai (fidèlement) la «chose» aux lecteurs d'Al Bayane!
Je vous ai à l'œil, Si Brahim !».


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