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Humeur
Publié dans Albayane le 08 - 11 - 2012


Le flemmard
Sans rougir de honte, j'avoue ma flemme que j'aime. Pour moi, ce n'est ni un défaut ni un vice ni une maladie chronique ni un handicap. C'est une attitude et une façon d'être tout simplement. Je ne comprends pas pour quelles raisons énigmatiques les hommes s'amusent à cataloguer, répertorier, trier et classer leurs semblables dans une catégorie ou une autre. Pourquoi diable toutes ces dualités qui nous font que nous partager tandis que nous avons tellement besoin de nous unir ? Qualités et défauts, bien et mal, mauvais et bons, noirs et blancs, petits et grands, hommes et femmes, riches et pauvres, athées et croyants...
Pourquoi ne pas voir l'autre comme il est l'accepter tel quel dans sa différence et sa singularité qui font justement sa richesse, sa valeur et son importance? Pourquoi craindre ceux qui ne nous ressemblent pas? Pourquoi les refuser, les rejeter, les mépriser et leur fermer la porte au nez? D'ailleurs, ils ne sont pas obligés d'être comme nous et c'est mieux ainsi, sinon nous serions tous des clones, des sosies façonnés dans le même moule! Notre existence n'aurait plus de sens sans nos différences. Imaginez que vous voyez votre photocopie où que vous alliez; quelle horreur!...Moi, je refuse d'être classé dans une série, une liste, un groupe, une catégorie, une classe, une espèce, une race. Je ne suis pas un numéro! Je ne suis rien de tout cela et n'appartiens à aucune secte, à aucun parti, à aucune partie. Je suis moi-même, un point c'est tout!...Je ne sais plus qui a dit cette phrase que je trouve intéressante et pertinente et qui me va, ma foi, comme un gant: " Je ne suis ni l'aile droite ni l'aile gauche; je suis l'oiseau!"...L'oiseau est libre d'aller où il veut et je suis libre d'être comme je veux, comme bon il me semble. Je n'ai de compte à rendre à personne et je n'ai rein à cacher, rien à me reprocher. Tant que mon attitude n'influence personne, ne nuit à personne, ne dérange personne, je ne sais pas pourquoi je serais contraint de la changer.
Après ce préambule obligatoire et indispensable, en guise d'introduction, sur l'importance de la différence et l'appel urgent et imminent à la tolérance, revenons à nos moutons!...Pourquoi pas à nos brebis? Et pourquoi a-t-on toujours d'autres chats à fouetter et non des chattes? Et pourquoi pose-t-on un lapin à quelqu'un et non un lièvre, par exemple? Je ne comprendrai jamais ces expressions figées de la langue française, qui me laissent toujours perplexe et figé! Pourtant, j'adore écrire en français; et cela aussi est un choix et une liberté...Vraiment, la langue de Molière est bizarre!...Alors, comme je l'ai dit au début de ce texte que personne ne lira... et même si on le lit, on ne lui prêtera aucune attention littéraire et artistique et on le jettera sûrement comme un torchon... comme je l'ai dit au début, je l'avoue sans gêne, sans honte et sans peur: Je suis un fainéant! Voilà, je l'ai dit! Il m'a fallu énormément de courage et beaucoup d'efforts et d'endurance et de sueur pour le dire!
Oui, je suis un fainéant, un paresseux, un oisif inactif, un indolent nonchalant, un clampin lent, un cossard pantouflard, un lézard! Et ne me dites surtout pas que c'est un défaut, un vice ou un péché! Au contraire, c'est bon, délicieux, exquis, sublime! Mes deux verbes préférés dans la langue de Baudelaire ne sont autres que " paresser" et " fainéanter" parce qu'ils n'expriment au juste aucune action. Mes activités, mes loisirs, mes distractions et mes hobbies préférés ne peuvent être que la cosse et la flemme. Je m'adonne à cœur joie à mon sport et à mon passe-temps préférés: Ne rien faire! Quoi de plus jouissif et de plus délectable que l'oisiveté; l'inaction la plus stagnante; aucun mouvement, aucun effort inutile, aucune sueur, aucun geste; quel délice! La paresse n'est pas seulement physique, c'est aussi une activité mentale: Quand je pense à ne plus penser, quand je décide de ne rien décider, je me détends, je fais le vide dans ma tête; le vide absolu, parfait. Je me repose, je me délasse, je me prélasse délicieusement. C'est plus bénéfique que le yoga. Je tire ma flemme. J'allonge les pieds, ferme les yeux et rêvasse voluptueusement. Le temps passe, repasse, rien ne se passe et jamais je ne me lasse. Rien ne me dérange et personne ne me tracasse. Je me délecte à savourer ce moment succulent d'inertie, d'oisiveté, de silence et de paix et je voyage dans l'espace et dans le temps. Tous mes muscles, tous mes sens sont en repos, en vacances; quelle extase! Mes nerfs se détendent et s'apaisent; quelle béatitude! Ma fatigue, ma colère, ma peine, mon cafard, mes soucis et même ma tristesse se dissipent; quelle thérapie!...Et dire que les autres perdent une fortune considérable pour chasser le stress dans des centres spécialisés! Pour moi, c'est gratuit: Il me suffit de fermer les yeux! Ils s'alourdissent peu à peu et je somnole comme un chat; quelle euphorie! C'est précisément à ce moment-là que j'atteins l'extase et le Nirvana; quelle transcendance! Et c'est justement à cet instant-là qu'il ne faut pas réveiller le chat qui dort en moi et qui risque de griffer et de mordre!
Détrompez-vous, je ne lézarde point en automne. J'adore cette saison où le vent, coureur de jupons, aime à dénuder les arbres, les laissant tout nus sans retenue, sachant pertinemment que le printemps suivant, élégant galant, leur offrira de somptueux vêtements pour fêter la vie et chanter le changement. J'aime la délicieuse langueur et la mélancolique grisaille vespérale idéale pour me dégourdir les jambes en badaudant.
Je ne suis guère fainéant en hiver. J'adore me promener sous la pluie sans parapluie pour avoir de beaux cheveux comme je le faisais quand j'étais enfant. Quand il pleut, je sors humer la terre. Quand la pluie vient embrasser et caresser la terre pour la nourrir et l'abreuver après sa soif estivale, la terre est tellement ravie et épanouie qu'elle exhale une senteur particulière et singulière. Cette fragrance m'enivre, me ravive et me ravigote. La pluie me lave de mes souillures et rend mon âme pure.
Et ce n'est nullement au printemps que j'ose devenir fainéant, non! Durant cette saison de renouveau et de changement, d'amour et de floraison, de parfum et de senteurs, de fougue et d'ardeur, comme c'est bon d'aller flâner dans les champs, chassant les papillons, cueillant les coquelicots, trottant derrière les sauterelles, admirant le vol des hirondelles, et dire que la vie est belles! Le printemps est le temps de toutes les magies, toutes les féeries, toutes les couleurs, toutes les senteurs, tous les désirs, tous les plaisirs!
Cela pourrait vous paraître étrange mais c'est en été que j'aime l'inertie, la tranquillité, l'oisiveté et l'apathie. La chaleur invite le corps à la mollesse et à la nonchalance par excellence! Mon programme quotidien pendant les vacances estivales est ô combien attrayant! Déjà les activités matinales me sont un vrai régal: La grasse matinée! Ronfler comme un ours et roupiller comme un loir jusqu'à dix heures du matin; quel plaisir! Rester allongé sur le dos sans faire le moindre geste brusque comme le caméléon, déguster ces minutes de repos, souriant de joie, sachant qu'une longue journée m'attend durant laquelle je n'aurai rien à faire, absolument rien! Après le petit déjeuner, je vais au café jouer aux mots fléchés et faire un brin de causette avec les copains et avoir les nouvelles des choses et des êtres ici et sous d'autres cieux. Après le déjeuner vient le bonheur incommensurable et indescriptible de la méridienne dans la pénombre. Ensuite retour au café qui a un charme différent et un certain romantisme, le soir. Et la nuit est faite pour la veillée et ses délices nocturnes que je ne dévoilerai pas ici: Chacun a les siens et chacun est libre de choisir; ne sommes-nous pas différents et avons droit à la différence?
Vive l'été! Vive la flemme estivale!


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