Un chargeur contenant une seule cartouche a été découvert samedi 28 juin dans le sac de voyage d'Asif Mahmud Shojib Bhuiyan, conseiller auprès de plusieurs ministères du Bangladesh alors qu'il s'apprêtait à embarquer à l'aéroport international Hazrat-Shahjalal à destination du Maroc où il devait représenter son pays au sein du programme international de la «capitale de la jeunesse de l'OCI», rapporte la presse locale. L'objet litigieux, un chargeur de pistolet contenant une seule balle, a été repéré par les agents de sécurité lors du passage aux rayons X. L'intéressé, connu pour sa proximité avec les milieux gouvernementaux, occupe une fonction assimilée à celle de ministre au sein de l'exécutif provisoire. Il est notamment conseiller du ministère de l'administration locale (LGRD) et de celui de la jeunesse et des sports. «Cela s'est propagé sur les réseaux sociaux, et les images des caméras ont été vues par des milliers d'internautes. Il est vrai qu'un chargeur a été retrouvé dans les bagages de M. Bhuiyan», a confirmé Ragib Samad, directeur exécutif de l'aéroport, cité par la même source. «Toutefois, il s'est immédiatement montré coopératif et a reconnu les faits.» Le conseiller a poursuivi son voyage après avoir remis l'objet à un agent de son équipe protocolaire. L'enregistrement vidéo montre M. Bhuiyan reprenant ses effets personnels après le contrôle avant d'être brièvement retenu par les autorités de l'aéroport. Explication publique depuis Marrakech Dans une publication diffusée depuis Marrakech dimanche 29 juin sur son compte Facebook authentifié, M. Bhuiyan a apporté sa version des faits. «Je possède une arme à feu légale et enregistrée, pour des raisons de sécurité. Face aux menaces qui pèsent sur les figures des mouvements populaires, il est légitime d'assurer soi-même la protection de sa famille lorsque l'escorte officielle est absente», a-t-il écrit. Poursuivant son explication, il affirme avoir laissé l'arme et un autre chargeur à son domicile. «En rangeant mes affaires avant le vol prévu à 6 h 50 (heure locale), j'ai, par inadvertance, glissé un chargeur dans le sac. Une fois détecté, je l'ai immédiatement remis à mon officier de protocole. Il n'y avait aucune intention dissimulée. Que ferais-je d'un simple chargeur sans arme ? Si j'avais eu des intentions malveillantes, j'aurais emporté l'arme elle-même.» Il a également nié toute intervention pour censurer les médias : «L'accusation selon laquelle des articles auraient été retirés sous pression est dénuée de fondement. J'étais en vol pendant dix heures. À mon arrivée, j'ai découvert l'ampleur de la polémique. Je rappelle à mes concitoyens que toute personne confrontée à une menace sérieuse peut, conformément aux règles, obtenir un permis légal pour détenir une arme.» Exemption d'âge et silence du service de presse Certains internautes se sont interrogés sur la légalité de cette possession d'arme, la législation bangladaise fixant à 30 ans l'âge minimum pour demander un permis. Mais les fonctions de rang ministériel étant exemptées de cette disposition, le conseiller serait juridiquement dans son droit.