sort du silence. Après l'agression dont l'écrivain marocain et sa femme Jocelyne avaient été victimes le 19 octobre dernier à leur domicile à Harhoura, Abdellatif Laâbi avait tenté de rassurer ses fans sur les réseaux sociaux par un post tout en les remerciant pour leur sollicitude. Cela n'aura pas suffi pour rassurer plusieurs. Hier, l'écrivain Marocain s'est confié davantage sur cet évènement qui a provoqué beaucoup d'émoi chez les Marocains. Dans un message diffusé aux médias, Abdellatif Laâtif, qui est actuellement à Créteil en France avec sa femme, a exprimé sa gratitude pour la solidarité qui leur a été manifestée. Il s'est également exprimé sur son état de santé et celui de sa femme qui a dû subir 8 points de suture à la tête, après le macabre évènement. Côté juridique, il a confié avoir remis le dossier entre les mains de l'avocat Abderrahim Jamaï qui devra se charger de faire la lumière sur cette affaire aux motifs toujours obscurs. Je tiens de nouveau, au nom de Jocelyne et en mon nom propre, à remercier toutes celles et tous ceux qui nous ont manifesté leur solidarité suite à l'agression que nous avons subie le 19 octobre dernier. Des messages d'amitié continuent à nous parvenir, nous apportant du baume au cœur. Beaucoup d'entre eux expriment des inquiétudes sur notre état de santé et s'interrogent sur la signification de ce qui nous est arrivé. Le moment est donc venu de répondre à ces inquiétudes et ces interrogations. Côté santé, nous avons hélas perdu du temps avant d'être en mesure d'entreprendre les explorations médicales nécessaires afin de mesurer l'étendue des dégâts. Les blessures à la tête infligées à Jocelyne ont nécessité huit points de suture. Un éclat de la poterie utilisée par l'agresseur pour la frapper est encore incrusté dans sa boîte crânienne. D'autres coups lui ont cassé trois dents et provoqué de multiples ecchymoses. Me concernant, le coup de couteau porté à mon cou est passé à quelques millimètres de la carotide mais il a touché ma trachée artère, ce qui a provoqué un emphysème sous-cutané. En outre, ma cage thoracique a été sérieusement endommagée (plusieurs côtes cassées). Les médecins qui m'ont pris en charge le 30 octobre dernier à l'Hôpital intercommunal de Créteil m'ont prescrit des explorations supplémentaires dont ils attendent les résultats pour se prononcer sur la réalité de mon état de santé et me prodiguer les soins adéquats. Quant à la signification de ce qui nous est arrivé, nous n'avons plus de doute au moins sur un point : l'intention de notre agresseur n'était pas le vol. Dès son intrusion dans notre maison, il m'a attaqué directement au couteau et en visant avec précision un endroit du corps où l'arme pouvait causer l'irréparable. Mais, en toute objectivité, nous ne pouvons pas nous prononcer sur le mobile d'un tel acte, et donc sur l'hypothèse qu'il ait pu être commandité. Quoi qu'il en soit, nous nous en sommes remis à Maître Abderrahim Jamaï, du barreau de Rabat, pour suivre le dossier, demander aux autorités judiciaires de mener des interrogatoires complémentaires de l'accusé afin qu'aucune piste ne soit négligée. Que dire de plus ? Inutile de se cacher que le choc psychologique a été rude, et qu'il nous faudra du temps et de la ténacité pour le dépasser. Miraculés ! Voilà comment nous nous sentons aujourd'hui, heureux de retrouver notre petite famille et de renouer avec la vie, plus unis que jamais.