Etablis dans une dizaine de pays à travers le monde, pas moins de trente-quatre cadres et acteurs de la société civile marocains résident à l'étranger ont annoncé la création d'une plateforme à même de renforcer leur participation politique au Maroc. Dans leur appel ouvert à la signature, ils plaident pour une dynamique post-31 octobre. Une trentaine de ressortissants marocains résidant dans différents pays d'Europe, d'Amérique et d'Afrique ont annoncé la création d'un «Front du 31 octobre pour les droits politiques des Marocains du monde». En faveur d'une pleine citoyenneté dans le pays d'origine, ils insistent sur une participation politique plus active. Dans leur appel parvenu à Yabiladi, les premiers signataires indiquent que leur initiative intervient dans un contexte marqué par «la récente résolution de l'ONU soutenant l'initiative d'autonomie sous la pleine souveraineté du Royaume du Maroc sur ses provinces du Sud», le 31 octobre étant décrété jour férié national «pour renforcer les valeurs d'unité nationale». L'annonce intervient également en commémoration du vingtième anniversaire du discours royal du 6 novembre 2005, «considéré par les Marocains de l'étranger comme la feuille de route de leur citoyenneté et de leur participation politique». Elle naît dans le sillage de «la nouvelle dynamique sur la scène nationale, notamment suite à la rencontre entre les Conseillers Royaux et les chefs de partis politiques concernant les propositions concrètes pour la mise en œuvre de l'initiative d'autonomie», selon la déclaration. Cet appel est signé par des professionnels, des experts et des militants de la société civile issus de la diaspora marocaine. Tous se disent «engagés dans la défense des droits constitutionnels liés à la pleine citoyenneté et à la participation des Marocains de l'étranger à la vie politique, en tant que candidats et électeurs, dans leurs circonscriptions électorales respectives au sein de leurs pays de résidence». Pour une participation politique au Maroc depuis le pays de résidence En prévision de ce qu'ils qualifient du «Maroc post-31 octobre 2025», les signataires considèrent cette étape comme «un tournant historique dans l'édification d'un Maroc nouveau, fondé sur la cohésion nationale, la justice territoriale et la pleine citoyenneté, quel que soit le lieu de résidence des Marocains». Ils plaident ainsi pour leur contribution à «bâtir un avenir commun plus juste et plus prospère». Elections au Maroc : Quelle place pour la participation politique des MRE d'ici 2026 ? Cette initiative est annoncée aussi à l'approche du scrutin de 2026 au Maroc. A chaque échéance électorale qui se profile, le vote et la représentation des MRE depuis le lieu de résidence recréent en effet le débat. Bien qu'unanimes sur la participation des Marocains du monde, les partis n'arrivent pas encore à s'accorder sur les modalités permettant de rendre possible la mise en œuvre d'un tel changement. Alors que les questions demeurent sur la place de cette participation dans le cadre de la réforme du code électoral, les initiateurs du front considèrent que la date charnière du 31 octobre, qui marque le vote onusien au Conseil de sécurité, doit constituer un tournant également sur ce plan-là. «Ce Maroc associe les valeurs d'appartenance et de responsabilité. Il fait de la participation des Marocains de l'étranger un levier stratégique pour consolider la démocratie et renforcer l'influence du Royaume dans son environnement régional et international», affirment les signataires. Des déclarations à venir À ce titre, les initiateurs mettent en avant «la participation, non l'exclusion», dans «un Maroc compétent et dynamique, fermement ancré dans ses principes fondateurs et ouvert à tous ses enfants, au pays comme à l'étranger». Elections 2026 : A quand l'unanimité des partis sur le mode de participation des MRE ? Dans le même contexte, le Front a annoncé l'élaboration et la publication ultérieure de «déclarations détaillées et de documents de référence exposant ses positions et présentant des propositions pratiques, juridiques et institutionnelles pour l'activation des droits à la citoyenneté politique des Marocains de l'étranger». Selon la même source, ces documents seront adressés «en premier lieu à l'Institution royale, garante des droits des citoyens», de manière à participer au renforcement de «la défense de l'intégrité territoriale et des intérêts supérieurs du Maroc».