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«La tour Hassan représente un des vecteurs clés de la modernité»
Publié dans Albayane le 13 - 03 - 2016

Rabat dispose d'un patrimoine aux multiples facettes. La ville fascine sur le plan architectural grâce à ses bâtiments emblématiques ancestraux qui ont été depuis toujours une source d'inspiration pour les architectes d'hier et d'aujourd'hui. La préservation et la promotion de ce patrimoine à la fois matériel et immatériel incombent à tous les acteurs concernés. Pour Fikri Benabdallah, président de l'association «Rabat-Salé Mémoire», Rabat ne peut être distingué aujourd'hui de Salé pour des raisons évidentes qui sont humaines, historiques et qui sont dictées par les valeurs économiques. Les propos.
Al Bayane : Comment se porte le patrimoine matériel et immatériel de la ville de Rabat ?
Fikri Benabdallah : De prime abord, il faut savoir qu'aujourd'hui, Rabat ne peut être distingué de Salé pour des raisons évidentes qui sont humaines, historiques et qui sont dictées par les valeurs économiques. En effet, l'entité Rabat Salé est liée par une vallée, par des rapports sociaux ancestraux. Les deux villes ont un patrimoine de très forte expression. Aujourd'hui, comme de nombreuses villes impériales, Rabat et Salé disposent de bâtiments emblématiques dont Kasbah Challah, Hassan, Bourj Roukni, Kasbah des Oudayas, Bab Rouah, Bab Lamrissa... Si on devait se questionner sur l'état actuel de ce patrimoine, on se rendra compte de la régression de l'état de ce patrimoine, ou de son maintien voire de son développement via plusieurs activités...On observe une prise de conscience très forte, entre autres du fait que certaines zones importantes de la ville de Rabat ont été reconnues comme patrimoine mondial de l'UNESCO. C'est une grande avancée pour le pays puisque c'est une distinction d'un grand intérêt et d'une grande légitimité sur le plan historique, mais qui, par ailleurs se trouve en face de Salé, une ville qui a connu des échanges et des faits historiques avérés et dont le patrimoine devrait être réhabilité et reconnu. A Salé, un patrimoine ancestral est présent essentiellement dans la médina ancienne, mais celui-ci n'est pas reconnu ne serait-ce qu'en tant que patrimoine national. On se retrouve avec une aberration assez choquante, à savoir d'un côté, la ville de Rabat portée au statut de patrimoine mondial de l'UNESCO et de l'autre côté, Salé, une ville probablement de moindre importance sur le plan volumique et physique, mais qui possède un patrimoine ancestral de très grande valeur. Le sens de notre combat profond et prioritaire au sein de l'association réside dans le fait de porter Salé au moins au titre de patrimoine national. Dans ce cadre, nous travaillons avec Monsieur Sbihi, ministre de la Culture, ainsi qu'avec les associations qui représentent la cité slaouie... Nous avons espoir que cela aboutira dans les prochains mois.
Sur le plan architectural, quels sont les courants architecturaux existant à Rabat?
Nous avons une chance à Rabat-Salé. En effet, l'ensemble du patrimoine historique de plusieurs villes marocaines est regroupé dans la médina. Rabat, par contre, dispose de bâtiments emblématiques : tours, mosquées, kasbahs, sites archéologiques d'une très grande valeur. La ville est marquée par l'architecture du 20e siècle qu'on retrouve sur les faubourgs de Rabat qui attestent d'une très grande vigueur et créativité, et qui sont une espèce de musée à ciel ouvert témoignant de la progression des courants architecturaux contemporains du siècle dernier.
Sur le plan architectural, la touche architecturale magnifique, qu'on observe sur l'avenue Allal Ben Abdellah, ainsi que dans un certain nombre de quartiers du centre de la ville ou de la commune de Hassan, fait de ces lieux des livres ouverts sur le plan de la progression stylistique, typologique... La trame verte de Rabat et de Salé constitue également aujourd'hui une richesse extraordinaire avec ses jardins aménagés tels que Nazhat Hassan, les jardins ancestraux des oudayas... A noter que Rabat a été construit sur une logique physique et géographique prenant en compte sa façade maritime, fluviale, ses forêts...
En matière de patrimoine immatériel, Rabat et Salé ont abrité toute l'influence andalouse, ont développé ce patrimoine, l'ont modernisé à travers les métiers, l'art, l'écriture, les arts plastiques, le théâtre, les expressions télévisuelles et radiophoniques. Dans ce sens, Rabat a abrité, bien avant les années 50, les premières radios et télévisions, les premières troupes de théâtre et les premiers groupes musicaux de la nation. La préservation et le développement de ce patrimoine immatériel représentent un devoir lourd pour notre association «Rabat Salé-mémoire» aux côtés du corps élu, des institutions étatiques, des secteurs de la Culture, de l'urbanisme, de l'architecture, du tourisme... Nous n'oublions bien évidemment pas l'ouverture sur le grand public à travers la sensibilisation, l'intégration de cette connaissance dans les programmes didactiques.
Comment faire, à votre avis, de ce patrimoine un vecteur de croissance pour le développement de la ville?
Je pense que l'autorité politique première de la nation a insufflé une dynamique tout à fait nouvelle en faveur de Rabat et sa vallée et par extension, Salé. On assiste à des travaux d'infrastructures impressionnants à l'intérieur de la ville, sur les grandes voies, en matière de prise en charge d'un certain nombre d'édifices emblématiques ancestraux comme la tour Hassan. Le chemin à parcourir est encore long. En revanche, ce qui est fait aujourd'hui doit être salué et encouragé. Il doit probablement aussi permettre aux instances politiques et aux acteurs concernés d'adhérer à cette dynamique et la promouvoir sur l'ensemble des cités du pays dans le but de mettre en valeur les richesses naturelles, patrimoniales et architecturales des autres villes. La dynamique et la prise de conscience de la valeur du patrimoine aux multiples expressions et expériences peuvent constituer des locomotives pour d'autres villes, à l'image de Rabat.
En tant qu'architecte, quels sont les bâtiments emblématiques qui vous inspirent?
En tant qu'architecte, il est naturel que le Chellah ou les Oudayas ou encore la tour Hassan constituent des sujets d'éternelle admiration. A travers mes voyages professionnels ou non professionnels, je n'ai jamais ressenti autant d'émotions, autant d'admiration et d'interrogation pour les dimensions, les dispositions architecturales et décoratives d'un bâtiment, au même titre que la tour Hassan. Elle représente pour moi un des vecteurs clés de la modernité du fait de son positionnement, de son expression plastique, de sa relation avec la mer, le paysage urbain, de sa hauteur par rapport à la vallée. Bref, elle constituera toujours un élément de référence absolu.


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