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Volvo: Une marque ressuscitée à coups de rachats
Publié dans Albayane le 10 - 07 - 2017

Depuis son rachat par le milliardaire chinois Li Shufu (Geely) en 2010, Volvo connaît une nouvelle jeunesse et une santé financière explosive : plus de 534 000 véhicules vendus en 2016, soit 6% de plus que le record de 2015, un bénéfice net part du Groupe en hausse de 90% à 5,94 milliards de couronnes (633 millions d'euros), et un chiffre d'affaires de 10% à 180,6 milliards de couronnes. Son nouveau propriétaire est sans doute pour beaucoup dans la conversion au tout électrique du constructeur annoncée il y a quelques jours,et qui devrait lui permettre de nouveau de rivaliser avec les allemandes. Zoom sur la saga d'une marque qui en plus de 90 ans d'existence a été maintes fois au bord du précipice.
«Je Roule» ! Il s'agit de la signification du mot «Volvo» en latin. Le nom Volvo apparaît pour la première fois en juin 1915, sur un roulement à billes de la firme suédoise SKF (Svenska Kullager Fabriken, producteur des roulements à billes et de rouleaux métalliques), conçu pour l'industrie automobile. Consciente de l'importance que revêtira plus tard l'industrie automobile, SKF dépose le nom Volvo pour toutes sortes d'activités liées à celle-ci : roulements à rouleaux, transmissions,cycles, etc. C'est ainsi qu'on verra des gazogènes et des caravanes pliantes Volvo.
Cadre de SKF, Assar Gabrielsson rentre en Suède, en 1923, après avoir dirigé la succursale française de la firme.
C'est à cemoment qu'il jette les plans d'une automobile. La décision de la construire interviendra pendant l'été 1924, quand il rencontrera un autre ingénieur du Groupe, Gustaf Larson. Tout commence donc en 1925, année durant laquelle les deux ingénieurs Assar Gabrielsson (directeur des ventes chez SKF) et Gustaf Larsson ébauchent le projet de doter la Suède d'une industrie automobile nationale. Un véritable défi. Le contexte est dissuasif à plus d'un titre: échec des précédentes tentatives industrielles, concurrence sévère des importations, notamment américaines, rigueur du climat et un réseau routier embryon- naire… La détermination des deux hommes, conjuguée à la prospérité du pays qui a su préserver sa neutralité pendant le premier conflit mondial… tout en vendant des matières premières aux belligérants des deux camps, va cependant balayer les obstacles.
Gabrielsson réussit à inciter le puissant Groupe suédois SKF à soutenir et à financer le projet. SKF, convaincu, met l'une de ses usines à la disposition des deux hommes et finance sans réserve l'installation des premières chaînes de montage. Les premiers prototypes sont construits en 1926 et la commercialisation démarre l'année suivante sous la marque Volvo, une ancienne filiale de SKF mise en sommeil en 1920 pour cause de rentabilité insuffisante. Lancée en avril 1927, la première Volvo – ÖV4- s'inspire largement de la Ford T, qui, elle, connaît un gros succès dans le pays. Simple, rustique et solide, cette voiture populaire, rapidement surnommée Jakob par les ouvriers, ne reçoit d'abord qu'un accueil frileux. Une décapotable est, en effet, utilisable peu de jours par an sous le climat scandinave. Un faux pas rapidement corrigé par la commercialisation d'une berline l'année suivante, puis par la mise en production d'une gamme de modèles à moteur 6 cylindres qui seront cédés aux principales compagnies de taxis du pays. L'entreprise malgré son succès conserve une taille qui n'en fait encore qu'un «artisan de l'automobile» comparée aux géants américains et même français de l'époque.
Premier pare-brise feuilleté au monde
Ce n'est seulement qu'après la seconde Guerre mondiale que Volvo prend véritablement son envol avec le lancement de la petite berline PV 444. Première voiture de série au monde dotée d'un pare-brise feuilleté, cette solide petite berline aux lignes arrondies sera aussi la première à séduire la clientèle américaine. L'exportation vers les Etats-Unis sera bientôt la clef de la prospérité de la marque qui devient dans le même temps le fer de lance de la sécurité passive. Séduisant les familles américaines avec ses croisades pour la sécurité, Volvo n'hésite toutefois pas à jouer sur tous les tableaux en se donnant une image sportive en Europe. Ainsi, les PV 544 d'abord, puis les 122 S «Amazone», vont régner longtemps sur les rallyes hivernaux tandis qu'un certain Simon Templar, dit «Le Saint», fera une superbe promotion pour un coupé plus esthétique que vraiment sportif. A partir du milieu des années soixante, la politique de Volvo sera plus cohérente et plus restrictive en se fondant uniquement sur la sécurité et en cultivant une image de robustesse. Dès lors, les gammes vont se décliner sans grand bouleversement et surtout sans grande originalité esthétique. Sages et aussi profilées que des boîtes à chaussures, les Volvo vont pourtant séduire à travers le monde une vaste clientèle bourgeoise et familiale. Rattrapées puis dépassées par la concurrence en matière de sécurité, de garantie mais aussi de fiabilité, notamment sur les petits modèles, les voitures suédoises vont voir peu à peu leurs ventes s'effriter. La venue tardive à la traction avant, le montage encore plus tardif de trains roulants modernes et enfin l'échec d'une fusion avec Renault mettront provisoirement un terme à la prospérité de la firme à la fin des années 80. Une profonde restructuration de la gamme avec l'apparition de nouveaux modèles enfin séduisants et plus modernes sur le plan technique relancera la marque qui se positionne désormais dans les hauts de gamme. L'accord industriel signé avec Renault mènera à la naissance tardive, en 1985, de la première traction avant de Volvo, la 480, par ailleurs dotée d'une suspension Lotus et dont le succès fut considérable. Ce partenariat censé aboutir à une fusion a finalement échoué dans la décennie 90, en partie à cause de relations houleuses entre les puissants ego des staffs dirigeants! Distancée par une concurrence européenne dynamique, notamment sur les petits modèles qui lui font défaut, Volvo connaît à ce moment de sérieuses difficultés financières.
L'intervention de Ford
Le salut de Volvo viendra des USA où sa solide réputation et le profil sécuritaire de sa gamme séduit le géant Ford. Racheté en 1999 pour la modique somme de 6,45 milliards de dollars, le Groupe Volvo mettra à profit cette manne financière et l'appui commercial considérable de la firme américaine pour se restructurer à grands coups d'innovations techniques et ergonomiques. C'est en 2004 que le Volvo XC60, Sport Utility Vehicle (SUV), que l'on appelle simplement en bon français «Tous chemins», se voit couronné comme le meilleur au monde dans sa catégorie. Pari de nouveau gagné avec la réussite commerciale étonnante de ce modèle en 2008, au plus fort de la crise économique mondiale, puisque la compagnie devint la seule marque haut de gamme rentable du Groupe Ford. Les caractéristiques techniques de la gamme DRIVe à laquelle il appartient, labellisée «Pro- tection de l'environnement et économie de carburant», propulsent le XC60 vers un titre de voiture familiale de l'année 2009, décerné par la presse féminine européenne… Une petite révolution pour cette marque au logo emblème de puissance et de virilité. Confortée dans un positionnement de type Premium, Volvo devient très attractive et convoitée jusqu'en Asie.
Le virage asiatique
En pleine crise des subprimes, Ford se déleste de la division auto de Volvo en la cédant pour 1,8 milliard de dollars au géant chinois Geely. C'est au printemps 2010 que le mariage sino-scandinave sera conclu. Industriel de l'automobile de masse fondé en 1986 par Li Shufu, Geely est expérimenté en matière d'acquisitions internationales. Le Groupe chinois sait tout l'intérêt d'utiliser Volvo pour faire évoluer son offre vers le haut de gamme et concurrencer les marques Premium, notamment les allemandes, sur le marché chinois. En nommant immédiatement à la tête de Volvo Stephen Jacoby, ancien président-directeur général de Volkswagen USA, Li Shufu prend toutes les assurances pour atteindre ses objectifs. Il s'agit de réussir l'intégration de Volvo à la sphère automobile chinoise, tout en défendant les parts de marché du Groupe en Europe et aux Etats-Unis. Qui dit «Chine» sous-entend le plus souvent «délocalisations» dans les esprits européens. Il n'en est rien ! Volvo est et reste une société de droit suédois, avec son siège social historique et opérationnel à Göteborg et des usines en Suède et en Belgique. Loin de réduire la voilure et à l'apparente surprise des syndicats locaux, le nouveau dirigeant a recruté au- delà de toute espérance depuis la transaction. Mieux encore et contrairement à Ford, il n'y aurait aucune ingérence chinoise dans le quotidien de l'entreprise. Volvo poursuit sa route en faisant évoluer les lignes de ses modèles avec succès, comme en témoignent la S60 et sa déclinaison break V60 commercialisées dès 2010, aux performances et aux courbes séduisant une plus large clientèle. Autre confirmation de la créativité suédoise et d'une farouche volonté de relance, la V40 disposant de tous les atouts nécessaires pour concurrencer les luxueuses allemandes, est l'un des succès des salons automobiles de 2012. Dans La lignée du projet drivE, Volvo poursuit aujourd'hui sa course à l'innovation en créant un modèle électrique utilisant la plateforme de la C30. Objectif premier : équiper une flotte d'entreprise avec ce véhicule sans aucune émission de gaz. Actuellement en cours d'expérimentation, la C30 serait équipée de batteries lithiumion américaines de marque Enerdel et disposerait d'un moteur suisse Brusa. Reste bien sûr une question que certains soulèvent, le transfert de technologie. Les partenaires chinois et suédois travaillent actuellement de concert à la création d'une usine répondant aux standards internationaux sur le sol chinois. Le projet semble aujourd'hui tenu d'une main de fer par les ingénieurs et syndicats suédois installés depuis plus d'un an sur place. Pour l'instant, la gamme Volvo actuelle comportant 11 modèles de référence, déclinés en S pour les berlines, V pour les breaks et XC pour les Tout-terrain connaît un succès très honorable sur les marchés européens.


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