Peut-on mettre en application les dispositions du code de la route à l'encontre des piétons qui ne traversent pas sur les passages cloutés sans s'attirer la colère des populations? Nos routes sont-elles suffisamment sécurisées et mises à niveau pour permettre l'application de ce genres de mesures? La réponse est négative. Loin des réactions satiriques et des commentaires railleurs des uns et des autres sur les réseaux sociaux, la question se pose et s'impose comme l'aurais dit notre ami, le véreux. Si ces mesures «visent à assurer la protection de ces usagers de la route selon une approche privilégiant la prévention à la sanction», comme le répètent certains responsables, pourquoi recourir alors à la sanction, aussi minime et insignifiante soit-elle ? Cette protection aurait pu s'effectuer sur étapes. La première concerne la sensibilisation des automobilistes qui ne respectent pas le passage piétons. Ensuite, les informer de l'existence d'une telle loi, qui leur interdit de traverser n'importe comment la route et enfin, l'amélioration de la signalisation sur nos route de manière à rendre surtout les passages piétons plus visibles. Viendra ensuite l'étape de la verbalisation des piétons qui ne respectent pas le passage clouté et qui tombent sous le coup de l'article 187 du Code de la route qui stipule que «tout piéton ne traversant pas sur le passage clouté doit désormais payer une amende allant de 20 à 50 DH». Rappelons que l'article 94 du code de la route dispose que «tout piéton doit, lors de l'usage de la voie publique, prendre les précautions nécessaires à éviter tout danger, soit pour lui, soit pour autrui, respecter les règles spéciales de circulation le concernant fixées par la loi et s'interdire tout acte pouvant porter préjudice à l'environnement de la route». Cela relève du bon sens, mais toujours est-il qu'il faudrait apprendre à porter l'existence des lois, même de bon sens, à la connaissance des citoyens. A bon entendeurs ...
