Le Secrétariat d'Etat suspend la commercialisation des huîtres de Boutalha    Marché immobilier : Les dessous d'une «fausse» crise [INTEGRAL]    L'humeur : Alaoui et BHL à Tanger, la confusion    Ligue 1 : Igamane doublé, Sahraoui conclut... Lille écrase Lorient    CHAN 2024 / Jour de Finale : Les Lions botolistes 2025 à l'assaut d'une troisième étoile continentale    Dialogue entre un Pain de Sucre et un Coq    Un samedi chargé pour les Lions de l'Atlas : entre finale africaine et chocs européens    Oussama El Azzouzi, le pari gagnant d'Auxerre selon Christophe Pélissier    Sektioui : Confiance, respect et détermination, clés pour remporter le CHAN    Risques sanitaires : L'Agence marocaine du médicament interdit les produits contenant du TPO    Eaux Minérales d'Oulmès : Le chiffre d'affaires semestriel progresse de 12,6%    Secteur non financier : La progression du crédit bancaire décélère à 3,4% en juillet    Fonds d'équipement communal: Un PNB de 328 MDH au 1er semestre    Tourisme : des recettes record de 67 MMDH à fin juillet 2025    Innovation énergétique : Le Maroc inaugure la première centrale solaire flottante    Quand le journal "Le Monde" se moque des règles d'éthique professionnelle    Essais nucléaires : l'ONU exhorte les dirigeants mondiaux à arrêter de « jouer avec le feu »    La Guinéenne Diene Keita nommée Directrice exécutive du FNUAP    Le Trésor place 3,7 MMDH d'excédents de trésorerie    USA : la procédure accélérée d'expulsion de migrants bloquée    Le temps qu'il fera ce samedi 30 août 2025    Les températures attendues ce samedi 30 août 2025    France: 20% des vols annulés à l'aéroport d'Orly à cause d'un épisode orageux    Benjamin Ziff nouveau chargé d'affaires de la mission des Etats-Unis au Maroc    Le Maroc et l'Irak renforcent leur coopération judiciaire    Clasificación de futsal FIFA: Marruecos avanza 16 puestos en la categoría femenina    Marruecos: Los partidos denuncian los artículos del diario Le Monde y las filtraciones de Jabraoot DZ    Provincia de Taroudant: Ocho muertos en un accidente de tráfico en la RN11    En l'absence d'un chef désigné, la zaouïa Boutchichiya reporte son forum sur le soufisme    Bong Joon Ho to chair jury at 22nd Marrakech International Film Festival 2025    Mode : Ces icônes et célébrités internationales qui ont brillé en caftan marocain    Rapport CE : Sur un million de produits, seuls 82 subissent un contrôle douanier dans l'UE    Des congressmen US réaffirment la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur son Sahara et souhaitent voir davantage d'investissements américains dans cette région    Enquêtes Le Monde : la commission de la presse dénonce un manque de rigueur    CHAN 2024 / Finale Maroc - Madagascar : A 90 minutes de la gloire !    CHAN 2024 : Sektioui mise sur la confiance et détermination pour soulever le trophée    Tindouf, l'angle mort algérien : Quand l'Etat se dérobe à ses responsabilités    Les Lionnes de l'Atlas marquent l'histoire dans le classement FIFA et confirment le leadership du Maroc en Afrique    Vers des élections numériques au Maroc ?    Benjamin Ziff prend la direction de la mission diplomatique des Etats-Unis au Maroc    Casablanca créative : Peut-elle devenir la capitale culturelle du sud de la Méditerranée ?    Province de Taroudant : un accident sur la RN11 cause huit morts    Le réalisateur sud-coréen Bong Joon Ho, auteur de Parasite, à la tête du jury du Festival de Marrakech    Aziz Akhannouch : « Des manœuvres flagrantes pour saper les acquis de notre pays »    L'Association pour la culture et l'industrie Maroc-Israël condamne vigoureusement "Le Monde" pour un article jugé offensant envers le roi Mohammed VI    « Wish You Were Here » : La vie en Pink    Donald Trump s'exprimera à l'ONU en septembre    Maroc Telecom clôt avec faste la 21e édition de son festival des plages    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«Contes de l'ogre Amẓa et autres contes berbères inédits» de Hassan Benamara
Publié dans Albayane le 15 - 09 - 2020

Hassan Benamara est professeur de linguistique française à l'Université Mohamed I, à Oujda.
Il vient de publier aux Editons Achab (Alger, 2020) un recueil de contes amazighe intitule «Contes de l'ogre Amẓa et autres contes berbères inédits». L'ouvrage est préfacé par le chercheur amazighe Mohand Akli Salhi, spécialiste en littérature amazighe.
A son actif plusieurs publications et articles (certains sont publiés dans la revue Tifinagh) sur la littérature, la langue et la culture amazighe dont un «Dictionnaire amazighe-français». Parler de Figuig et ses régions, édité par l'Institut Royal de la Culture Amazighe (2013).
L'ouvrage est une contribution majeure dans le domaine de la sauvegarde du patrimoine littéraire oral amazighe.
Entretien avec Hassane Benamara
«J'espère que les Nord-africains se réconcilieront avec leur culture profonde»
Propos recueillis par Moha Moukhlis
Vous venez de publier un recueil de contes amazighes, parlez-nous de sa genèse?
Hassane Benamara : Le livre est né dans des conditions un peu particulières. Il vient de sortir juste après le livre intitulé Proverbes, devinettes et expressions figées berbères (parujuin 2020) chez l'Harmattan. J'ai déjà, de par le passé, travaillé sur le conte berbère de la région de Figuig et j'ai publié en 2006 des contes Tanfust(Ministère de la Culture et IRCAM), en 2011 chez Harry Stroomer (BerberStudies N°34), chez Achab en 2013, et dans un livre collectif paru chez l'Harmattan en 2014 (8 contes). Dernièrement, je travaillais, et je travaille encore, sur la mythologie berbère dans sa réalisation figuiguienne. J'en découvre des merveilles insoupçonnées ! Curieusement, au cri de désespoir de certains anthropologues, de certains archéologues, et mythologues (Jean Loïc Lequellec par exemple) et même de certains historiens quant à l'inexistence d'une mythologie berbère, il faut répondre que rien n'est tout à fait perdu. Si l'écrit n'a pas fait son travail, nous pouvons nous en passer et interroger d'autres formes de conservation et de transmission d'une culture et d'un patrimoine.
Dans mon travail sur la mythologie, j'ai donc constitué un grand corpus de récitsque j'ai recueillissur le terrain à Figuig et à Ich. Ils sont essentiellement peuplés d'ogreset de géants. J'avais l'idée de les mettre en annexe à ce travail sur la mythologie mais, comme ils sont très nombreux, l'idée m'est venue d'en faire un livre à part et j'ai demandé à Achab si cela l'intéressait. La réponse était positive et elle ne s'est pas faite attendre. Mais en poursuivant ma recherche, j'ai découvert d'autres contes qui ne sont pas forcément liés aux ogres et je me suis dit qu'il faut les publier tous dans le même volume et ce livre est né ainsi. La gestation a duré quelques années !
De quoi est-il composé?
Le livre s'intitule Contes de l'ogre Amẓa et autres contes berbères inédits. Il est constitué de 148 récits de tailles allant de plusieurs pages pour les grands à un ou deux paragraphes pour les petits. Il est très volumineux (450 pages grand format, taille de police 11) et nous pensions, l'éditeur et moi, lors de sa conception en faire deux tomes mais nous avons changé d'avis par la suite. Il est préfacé par Mohand AkliSalhi, spécialiste de la littérature amazighe et professeur de littérature au Départementde Langue et Culture Amazighes à l'Université Mouloud Mammeri, Tizi-Ouzou (Algérie). On y trouve une étude sur le conte local, sur ses personnages hors du commun pour qui les montagnes ne constituent qu'un jouet d'enfant, ses spécificités… Une comparaison entre le conte de Figuig et celui de plusieurs régions berbères ou non s'y trouve aussi. J'y ai aussi comparé le conte de Figuig et celui de Kabylie (recueillis par Frobenius) aux récits des Mille et Une Nuits et je n'ai trouvé qu'un seul conte qui peut être soupçonné avoir un lien avec ces récits arabo-persans. Donc ce qui se dit sur l'influence ou le plagiat des Mille et Une Nuits n'est qu'une généralisation hâtive et simpliste dénuée de toute science ou alorsil s'agit de manipulation idéologiquement bien intentionnée. Les récits tinfas y sont présentés dans leur langue d'origine tamazight et accompagnés de leur traduction française en face ou en vis à vis ce qui peut rendre la comparaison et la compréhension de nos textestrès aisée.
Où placez-vous votre contribution?
C'est vrai, c'est une contribution ! De toutes les façons moi, je ne travaille pas dans un cadre institutionnel mais à titre individuel et par conviction car un tel travail use et nécessite une vraie conviction et un énorme investissement. Ma contribution abzarinuxse situe dans l'effort qui se déploie un peu partout dans le monde amazighe pour la sauvegarde et la valorisation d'une littérature berbère aujourd'hui ignorée même par ses propres enfants pour bien des raisons. Notre littérature est très riche et il n'est pas trop tard de la (re)travailler. Pour les jeunes auteurs, elle peut être une source d'inspiration ; ils peuvent se ressourcer dans ce travail et prendre conscience des particularités de la littérature berbère de façon générale. Comme les jeunes mamans ne savent plus narrer des contes à leur progéniture, un livre peut remédier à ce problème et garder ou rappeler aux jeunes leur patrimoine. Les jeunes qui aiment le cinéma, les animations etc. peuvent y puiser aussi… Pour les anthropologues, mythologues… c'est un vrai régal.
Quels sont vos futurs projets?
J'ai plusieurs travaux en cours d'achèvement mais celui sur lequel je travaille depuis maintenant cinq ans c'est celui de la mythologie berbère dans la région de l'Atlas Saharien (Figuig et son aire). Il s'intitule Une mythologie berbère. Les autres seront des surprises àvenir.
Un dernier mot peut être?
Je dois d'abord remercier mon cher ami Moukhlis qui m'a permis de m'exprimer sur ce journal pour sa générosité intellectuelle. Cela dit, j'espère que les Nord-africains se réconcilieront avec leur culture profonde etleur âme et cessent de s'égarer en cherchant une culture d'accueil. Il est temps quece complexe d'infériorité qui nous ravage se transforme en fierté et nous avonsvraiment de quoi être fiers !
Ssaramɣawimtuderttaẓiṛaṛt d wussaniẓiḍen s waṭṭaṣ ! Tanemmirt !


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.