Les frappes de l'armée de l'occupation sur le plus grand camp de réfugiés de Gaza ont fait « des dizaines » de morts, des bombardements que l'ONU a assimilés à de possibles « crimes de guerre ». Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est dit « atterré » par les frappes sur le camp de Jabaliya où vivent d'ordinaire 116.000 réfugiés dans le nord de la bande de Gaza, ciblé par des bombardements mardi et mercredi. Le Haut-commissariat aux droits de l'homme de l'ONU a estimé mercredi soir que ces bombardements pourraient constituer « des crimes de guerre », « compte tenu du nombre élevé de victimes civiles et de l'ampleur des destructions ». Une première opération d'évacuation a permis mercredi à 76 blessés palestiniens et 335 étrangers et binationaux, selon un responsable égyptien, de quitter le territoire via le poste-frontière de Rafah. Mais l'ONG Médecins sans frontières (MSF) a souligné que « plus de 20.000 blessés restent à Gaza, avec un accès limité aux soins de santé ». Et « l'attention ne doit pas se détourner des besoins encore plus grands » de milliers de malades « dont la santé est trop précaire pour être évacués », a averti l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). La Turquie et l'Iran ont appelé à la convocation d'une grande conférence internationale. Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a affirmé mercredi que la région ne connaîtrait pas de stabilité si les Palestiniens n'obtenaient pas leur « indépendance ». L'armée israélienne a par ailleurs annoncé la mort de 332 de ses soldats, dont certains à la frontière libanaise, sous le feu du Hezbollah. 16 hôpitaux non opérationnels Dans la bande de Gaza, près de 8.800 personnes, dont 3.648 enfants, ont été tuées depuis le 7 octobre dans les bombardements israéliens. Plus de 2.000 personnes sont portées disparues sous les décombres. L'évacuation de blessés et d'étrangers de Gaza mercredi a constitué une rare éclaircie depuis le début de la guerre. Les blessés ont été les premiers à passer par le poste-frontière de Rafah, avant l'évacuation de binationaux et d'étrangers, dont des Américains, Italiens, des Français, des Australiens et des Autrichiens. Mercredi, 16 hôpitaux n'étaient plus opérationnels, sur les 35 que compte le territoire, selon l'OMS. L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a indiqué que plus de 70 de ses collaborateurs avaient été tués depuis le 7 octobre, « souvent avec leurs familles ». Mais l'UNRWA « restera avec les Palestiniens à Gaza », a assuré sont directeur, Philippe Lazzarini, qui s'est rendu à Gaza mercredi. Soixante-et-un camions transportant des médicaments et de la nourriture sont arrivés dans la bande de Gaza mercredi, après 59 la veille, selon les autorités israéliennes. Mais l'ONU insiste sur la nécessité d'une aide beaucoup plus massive. Il faut dire que les attaques menées par les soldats de l'entité sioniste ont exacerbé les tensions à la frontière libanaise et en Cisjordanie occupée, où plus de 125 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre par des tirs de soldats ou de colons israéliens.