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L'accent mis sur l'élément humain, la bonne gouvernance et la lutte contre les inégalités et la rente
Publié dans Albayane le 12 - 12 - 2023


Rencontre du CERAB sur l'Etat social
Par Jamal Eddine FELHI
Le Centre d'études et de recherches Aziz Belal (CERAB) a organisé, lundi au siège national du Parti du Progrès et du Socialisme à Rabat, une table ronde autour du thème de « L'Etat social entre le discours et la réalité », l'occasion pour les participants, dont des économistes et des acteurs politiques, de s'interroger sur le concept de l'Etat social et « d'apprécier le discours officiel à l'aune de la réalité », comme l'a annoncé le modérateur de cette table ronde, Hicham Sadok, professeur à l'Université Mohammed V.
Etat social et Etat de droits
Si la déclaration universelle des droits de l'homme a vu le jour au lendemain de la deuxième guerre mondiale, il a fallu attendre 1966 pour que soient adoptés le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, deux traités internationaux qui ont façonné le droit international des droits humains et qui sont à l'origine du concept de l'Etat social, a tenu à souligner Abdelhafid Oualalou, membre du comité central du PPS et membre fondateur de l'Organisation marocaine des droits de l'homme (OMDH).
Il s'agit, entre autres, des droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux, lesquels sont devenus des droits constitutionnels comme le droit à l'accès aux soins, au logement, à l'éducation, à la formation, et à l'emploi, qui viennent s'ajouter aux droits politiques et civiques. Ce sont aussi des droits que le Maroc se doit de respecter en vertu des conventions internationales auxquelles il a adhéré en plus des recommandations des instances relevant des Nations Unies comme l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'UNICEF.
Cependant, « suffit-il de s'autoproclamer Etat social pour être considéré comme un Etat social ? », s'est interrogé Abderrahim Bansar, membre du bureau politique du PPS, pour qui la justice sociale ne constitue pas la priorité absolue de la politique du gouvernement actuel. Il a relevé, à cet égard, le déficit social important qui s'aggrave de jour en jour, estimant que l'Etat social véritable doit d'abord se traduire dans les faits par des choix politiques de mobilisation des ressources, de production des richesses et de leur redistribution.
De son côté, le président du CERAB, Mohamed Chiguer, a déploré que l'élément humain dans un Etat de libéralisme économique, capitaliste, soit considéré seulement comme un instrument et évalué en termes de coût pour son éducation, sa santé... alors que toutes les dépenses en matière sociales sont en réalité des investissements d'autant plus que le monde est en train de passer à une économie du savoir fondée essentiellement sur la matière grise.
Pour lui, le Maroc a les capacités de mener une véritable politique sociale, à condition de changer de méthodologie en abandonnant l'approche comptable et en coordonnant l'ensemble des efforts des acteurs de l'Etat, gouvernementaux et du secteur privé. « La paix sociale n'a pas de prix alors que la question des équilibres macroéconomiques est une question comptable seulement », a-t-il enchaîné.
L'Etat social dans le contexte actuel
Pour de nombreux intervenants, le discours sur l'Etat social a fait jour au Maroc, après l'accumulation des effets néfastes de la politique d'ajustement structurelle (PAS), mise en œuvre pendant les années 80, puis, plus récemment, suite à l'impact de la pandémie de Covid-19. Selon eux, des changements sont ainsi intervenus dans les discours politiques et même dans les recommandations de la Banque mondiale et du FMI qui commencent, aujourd'hui, à mettre l'accent sur les questions sociales (la lutte contre la pauvreté et la précarité, le pouvoir d'achat, la classe moyenne...).
Le recours au discours autour du concept de l'Etat social dans le contexte actuel est une réponse politique du gouvernement aux problèmes sociaux qui se posent avec force, surtout, après la pandémie de Covid-19, estime Abdelahad Fassi Fihri, membre du bureau politique du PPS, qui a relevé les crises que connaissent plusieurs secteurs sociaux, dont ceux de l'enseignement et de la santé. C'est pour dire que ces questions sont prises en considération par le gouvernement, au moment, selon lui, où l'Etat a d'autres rôles de régulateur, d'investisseur, et de stratège, entre autres.
Cependant, un Etat, a-t-il souligné, ne peut pas se prévaloir d'être social sans être un « Etat développementiste ». C'est-à-dire avoir pour objectif le développement du pays aux plans économique, social, et démocratique. La question est donc de savoir si la politique publique poursuivie vise réellement la résolution des questions sociales ou bien seulement à atténuer certains effets d'une politique fondamentalement libérale, s'est-il interrogé avant de souligner, par ailleurs, que le développement économique et le développement social n'ont jamais été antinomiques.
Pour leur part, plusieurs intervenants ont aussi posé la question de la pérennité des mesures sociales annoncées par le gouvernement.
Estimant que le véritable problème n'est pas la pauvreté mais surtout les inégalités sociales, territoriales et entre les secteurs public et privé, lesquelles disparités engendrent et exacerbent le sentiment de frustration, le modérateur de la table ronde, Hicham Sadok, a indiqué que les 51 milliards de dirhams prévus pour le financement de la couverture sociale de 23 millions de citoyens à l'horizon de 2025 restent en-deçà des budgets consacrés par des pays de la région et du même niveau de développement que le Maroc, sachant le fort endettement de l'Etat et les problèmes démographiques que commencent à connaître le pays (vieillissement de la population).
Il s'agit aussi pour les intervenants de s'interroger sur la question des ressources pour garantir le financement de la politique sociale au moment où le secteur informel et même une grande partie des professions libérales restent en dehors du régime de protection sociale ou refusent d'y souscrire.
Pour l'ensemble des intervenants, la question de la pérennité des financements des mesures sociales annoncées par le gouvernement dépend aussi de la politique fiscale, de la gouvernance des administrations et des établissements publics. Ils ont été unanimes à mettre l'accent sur la nécessité de placer l'élément humain au centre des politiques publiques, du renforcement de la démocratie, de la lutte contre les inégalités sociales et territoriales dans le cadre d'une économie saine bannissant la rente et promouvant la concurrence loyale.


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