Conflits, changements climatiques, pressions migratoires et disparités économiques... La région euro-méditerranéenne est confrontée à un enchevêtrement de défis majeurs, nécessitant une réponse humaine, concertée et ambitieuse, selon le président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi El Alami. Prenant la parole lors de la 18e session de l'Assemblée parlementaire de l'Union pour la Méditerranée (UpM) à Malaga, Talbi El Alami a souligné la nécessité de « revenir en détail sur l'ensemble des défis et problématiques qui affectent notre région, dont les principaux titres sont : les conflits et les guerres à l'Est de la Méditerranée et dans ses environs géopolitiques, les migrations et les déplacements forcés, les dérèglements climatiques, la crise énergétique, l'insécurité alimentaire, ainsi que le fossé persistant entre le Nord et le Sud en matière de richesses et de technologies ». Le président de la Chambre a insisté sur l'idée que ces défis sont interdépendants et que « ce sont les peuples qui paient le prix de cette dégradation, et que la principale victime de cet état de fait reste le peuple palestinien, car à l'origine des crises de la région se trouve la question palestinienne et le conflit israélo-palestinien ». Pour lui, la clé de lecture réside dans une approche fondée sur la paix, le dialogue et la coopération. De plus, il a tenu à rappeler l'importance d'une lecture équilibrée de la question migratoire, notant que les guerres, les conflits, les dérèglements climatiques, ainsi que l'insuffisance du développement, constituent les causes principales des mouvements migratoires, avec tout le coût humain et social qu cela implique, appelant à dépasser les représentations négatives. Talbi El Alami a aussi plaidé pour une approche réaliste et constructive. « En tant que législateurs et élites, nous avons la responsabilité de corriger les représentations erronées sur la migration, sa portée et son lien avec certaines problématiques sociales dans les pays d'accueil », a-t-il précisé, dénonçant son instrumentalisation à des fins politiques. Dans une perspective de solutions concrètes, le responsable a salué la coopération bilatérale maroco-espagnole, citée comme modèle de gestion migratoire. « Je réitère l'importance de la coopération exemplaire et de la coordination étroite entre les Royaumes du Maroc et d'Espagne, dans la gestion des flux migratoires en provenance de divers pays du Sud, dans une approche humaine, respectueuse des droits, en parfaite conformité avec l'esprit du Pacte de Marrakech pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, tel qu'adopté par les Nations Unies », a-t-il affirmé. D'une autre part, le président de la première Chambre du parlement marocain a insisté sur l'importance de préserver la mémoire historique et culturelle partagée de la région, en mettant en lumière la contribution décisive du bassin méditerranéen à la construction de la civilisation humaine. Il a souligné les valeurs qui ont façonné cet espace au fil des siècles, notamment la coexistence, la solidarité, l'amour de la vie et la liberté. Il a ainsi conclu son intervention en félicitant la présidence espagnole de l'Assemblée pour son engagement, saluant « un pays méditerranéen, fier de son identité et profondément attaché à la paix, à la solidarité et au respect de l'autre ».