Le printemps arabe constitue un “véritable séisme” et exige de tous de rester vigilants parce que le mouvement des manifestants peut être récupéré à tout moment par les contre-révolutionnaires, ont mis en garde, lundi à Fès, les participants à une rencontre placée sous le thème “Printemps arabe: Nouveaux horizons du Maghreb”. Lors de cette rencontre, initiée dans la cadre du forum de Fès “une âme pour la mondialisation”, prévu à la 17ème édition du festival des musiques sacrées du monde, les intervenants ont qualifié cette révolution d'un “genre nouveau”, estimant qu'elle était “pure” et bâtie sur des principes de paix et de sacrifice, qui rejettent toutes sortes de violence. A partir de cette phase du mouvement de contestation du printemps arabe, qui a “fait entrer le monde dans une autre ère”, la transition démocratique s'inscrit dans un processus qui devient délicat, ont-ils fait observer. Ils ont insisté, dans ce contexte, que des gardes-fous s'imposent afin de prémunir cette révolution contre sa récupération par les contre-révolutionnaires, particulièrement les revendications légitimes des manifestants, à savoir de “non violence”, de “démocratie”, de “liberté”, de “dignité”, de “justice”, de “mieux d'Etat”. Evoquant l'influence de ce printemps arabe sur d'autres régions du monde, les intervenants ont rappelé qu'il avait pris de court tout le monde, pour devenir “universel “ et influencer d'autres mouvements non seulement dans le monde arabe, mais également en Occident (Espagne-Portugal), ont-ils dit. En témoignent également, ont-ils ajouté, les nombreuses manifestations politiques, artistiques et culturelles qui lui sont consacrées à travers le monde, en France, en Italie, etc. A ce titre, les manifestations, qui ne sont pas le fait d'un complot, comme veulent le faire croire certains, doivent être tenues à distance de toute instrumentalisation, qui les guette à tout moment et de toutes parts, ont-ils relevé. Abordant les nombreux problèmes auxquels sont confrontés les pays arabes, les intervenants ont affirmé qu'ils ne sont pas seulement liés à une question de “gouvernance”, mais plutôt à des “problèmes de fond “, à “leur devenir” et à “leur destin”. Au programme de ces rencontres, initiées dans le cadre du forum de Fès, est prévu, demain, une conférence intitulée “Culture, gouvernance et corruption”, qui va s'articuler notamment autour du fléau de la corruption, les errances, et dérapages de gouvernance qui posent des problèmes non seulement politico-juridiques, mais également éthiques et culturels.
