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La malédiction du trésor introuvable
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 18 - 07 - 2002

Dans la région de Taroudant, un quatuor rêvait d'exhumer des trésors lui permettant de passer de la pauvreté à la richesse. Mais le rêve s'est transformé en 2 ans de prison.
Douar Aït Rahou, commune Tassousfi, circonscription de Taliouine, province de Taroudant. C'est là que Lahcen a vu le jour en 1975 et c'est là aussi qu'il a très souvent entendu le mot «trésor». Un mot qui lui est resté gravé dans la mémoire depuis son enfance. Tout le monde dans son douar en parle. «Sous la terre de notre région, il y a plein de trésors disaient nos aïeux…Si quelqu'un peut les trouver, il deviendra riche» disent les habitants du douar qui racontent, à ce propos, plusieurs histoires. Ces dernières hantent l'esprit de Lahcen depuis qu'il était à l'école. Il a entendu à plusieurs reprises des histoires sur des gens des autres douars qui sont devenus riches après avoir exhumé des trésors de la terre de son douar. Vraiment, il ne connaît personne d'entre eux. Mais tout le monde en parle. Une réalité? Un mythe ? Peu lui importe. Ce qui compte pour lui, c'est devenir riche. Et pour devenir riche, il faut trouver le trésor dont ils parlent, ni plus ni moins.
Lahcen a vingt-sept ans. L'idée du trésor ne quitte pas son esprit. On doit parvenir à exhumer le trésor pour nous sortir de l'indigence dans laquelle nous sommes noyés…», dit-il à ses trois amis et voisins du douar. Brahim, Othman et L'Housseïne l'entendent avec attention. Ils mémorisent chaque mot. Eux aussi étaient au courant de ce sujet. Seulement, ils attendaient quelqu'un qui les encouragerait dans cette aventure. «On doit travailler pour le rechercher et on doit être patient pour le trouver», leur explique Lahcen. Ses trois amis se sont mis d'accord avec lui et ont fixé, ensemble, un rendez-vous. «La recherche du trésor doit être effectuée la nuit, depuis minuit jusqu'à l'aube…», leur a-t-il expliqué.
Jour J. Vers vingt-deux heures. Le quatuor se rencontre chez Lahcen. Ils ont dîné ensemble, se sont mis d'accord pour ne divulguer le secret à personne. Ils ont prié et ont imploré Dieu de les aider à parvenir à leur objectif. Minuit sonne. Ils sortent, empruntent le chemin à destination du cimetière du douar Aït Rahhou, des pioches à la main. «Mon grand-père m'avait dit qu'il est riche en trésors», leur dit Lahcen. Ils marchent longtemps et espèrent que cette nuit sera le pont qui les mènera de la pauvreté à la richesse. Ils arrivent.
L'obscurité est totale. Chacun d'eux se saisit de sa pioche, s'éloigne de quelques mètres de son ami et commence à creuser. Ils creusent avec abnégation. Personne ne dit mot. On n'entend que les coups de pioches et leurs souffles haletants. L'aube s'approche et rien n'apparaît. Pas la moindre once d'or. «Qui d'entre vous n'a pas fait ses ablutions ?», crie Lahcen en s'adressant à ses trois compagnons. Personne ne répond. Ils se contentent de se regarder l'un l'autre. Ils rangent leurs pioches et rebroussent chemin. Chacun rentre chez lui et s'endort immédiatement, épuisé. Le lendemain, le quatuor se rencontre une fois encore. «Quelqu'un de nous n'est pas un vrai croyant, un hypocrite…», dit Lahcen avec une grande nervosité. Othman n'a pu tenir sa langue : «Un peu de respect, Lahcen. Nous ne sommes pas tous les mêmes…Il ne faut pas nous traiter d'hypocrites…Toi aussi tu es l'un d'entre nous». Lahcen tente de le calmer : «Non, je ne voulais pas vous insulter…Mais je veux qu'on soit à la hauteur, sinon nous pouvons être tués par le diable qui garde le trésor, c'est très dangereux…Ce n'est pas facile… Si je réagis ainsi c'est parce que j'ai peur qu'on soit perdu en un clin d'œil…». Othman se calme en souriant et propose : «Je crois qu'il n'y a rien au cimetière et nous devons changer de cap et aller vers la forêt qui se trouve au douar Aghir». C'est un douar situé dans la commune Sidi Hssayne, Caïdat Saktana, à Taliouine. Les trois amis ont approuvé la proposition.
Le lendemain, ils se rencontrent chez Othman, ils dînent, prient et prennent leurs pioches. Leur destination: la forêt. Ils y arrivent, commencent à creuser. Ils y passent toute la nuit. Chacun d'eux creuse sans parler à l'autre, suant à grosses gouttes.
Seul le son des coups de pioches trouble le silence.
L'aube arrive. En vain. Ils retournent chez eux. Le lendemain. Ils se rencontrent une fois encore. «C'est pénible, vraiment c'est pénible, je n'ai pas pu me réveiller aujourd'hui…», affirme Brahim. Et il ajoute, après un silence : «Un ami à moi qui demeure au douar Tawrirte m'a parlé d'une habitation abandonnée dans son douar…Il m'a dit qu'un certain Idou Ali y passe de temps en temps des nuits…et que cette habitation renferme des trésors, comme disent les habitants du douar bien qu'ils n'y entrent pas…En plus, et ce qui est intéressant, c'est qu'il n'y vient pas la nuit du dimanche au lundi, car il se rend lundi au Souk hebdomadaire de Tnine Taliwine…». Le quatuor décide d'y aller la nuit du dimanche au lundi suivant.
Les quatre chercheurs se rencontrent à la sortie de la commune Tassoussfi. L'Housseïne, qui dispose d'une voiture, les a emmenés jusqu'au cimetière de Sidi Rzigui, à une distance de 400 mètres de la maison abandonnée. Le quatuor laisse la voiture et se dirige à pied vers la maison abandonnée. N'y entrent que Lahcen et Othman. Les deux autres restent en dehors pour la surveillance. Lahcen et Othman trouvent la porte d'une chambre fermée à l'intérieur. Ils l'ont brisée, ils entrent. Ils échangent des regards sans dire mot. Ils avancent à pas lents. «Une valise ?», s'interroge Lahcen. Othmane lui demande de se taire. Ils avancent encore. Othmane met ses mains sur la valise, l'ouvre avec force, la fouille. Il y trouve 750 DH, un bracelet et un collier en argent et des documents, des contrats qui remontent à des dizaines d'années. «On partage la somme d'argent sans informer les autres», dit Lahcen. Othmane accepte. Chacun d'eux empoche sa part. Ils sortent avec les documents renfermés dans un petit sachet. «Ils comprennent sans doute des informations sur le trésor enterré dans la maison…Nous devrons consulter le Fkih du douar», propose Brahim. Ils acceptent.
Le lendemain. Idou Ali arrive à la maison abandonnée, constate la disparition de la valise, avise les gendarmes. Jamaâ, un habitant du douar, passait la nuit du dimanche au lundi près du cimetière. Il a remarqué la présence de la voiture garée, dont il a noté le numéro d'immatriculation. Il croyait que des gens venaient d'enterrer quelqu'un ou bien étaient en train d'exhumer un cadavre pour l'utiliser en sorcellerie. Il a livré le numéro aux gendarmes. C'est celui de la voiture de L'Housseïne qui était en compagnie de Lahcen, Brahim et Othman. Ils ont été arrêtés et condamnés par la chambre criminelle près la Cour d'appel d'Agadir à 2 ans de prison ferme pour vol qualifié. La malédiction d'un trésor introuvable.


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