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L'irrationalité de la démarche espagnole
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 30 - 07 - 2002

L'historien et spécialiste des Affaires étrangères de l'USFP, Mohamed Lakhssassi, analyse et décortique les trames du comportement espagnol vis-à-vis du Maroc.
A première vue, la position espagnole, belliqueuse et insolite, à l'égard d'un acte banal de souveraineté, imprimé par les autorités marocaines sur l'îlot du Persil, dont l'appartenance au Maroc n'est jamais contestée par l'Espagne, effare au plus haut point. A méditer les trames du comportement espagnol, tout indique que l'option militaire était déjà inscrite à l'ordre du jour ; elle semble primer toutes les autres démarches qui s'offraient au gouvernement espagnol pour traiter politiquement la question.
De surcroît, le recours immédiat à l'épreuve de force dénote le peu de cas que le gouvernement espagnol fait des dispositions du traité d'amitié et de solidarité signé par les souverains des deux pays et qui est sensé préserver les rapports entre les deux pays de tel dérapage. Aussi la voie du dialogue est-elle d'emblée écartée et le recours à la force est expressément privilégié.
Il faut dire que le forfait commis par le gouvernement espagnol, le 17 juillet, en occupant militairement l'îlot marocain et en violant impunément l'intégrité des eaux et de l'espace aérien du Maroc, s'inscrit en réalité dans l'état d'embarras, de perplexité et d'incertitudes qui caractérisent ses rapports avec le Maroc.
En effet, nombreux sont les contradictions, les paradoxes et les contre-sens qui caractérisent la position géopolitique espagnole, donnant lieu à des ressentiments, voire à des comportements d'adversité, vis-à-vis du Maroc.
Au niveau de la logique politique, l'Espagne œuvre inlassablement pour apurer le contentieux qui l'oppose à l'Angleterre, à propos du statut de Gibraltar.
L'issue du différend envisagée par les deux protagonistes, sur la base d'une «souveraineté partagée» sur le rocher, est de nature à remettre à l'ordre du jour le problème d‘occupation espagnole des deux villes, Ceuta et Melilla et des îles marocaines le long de la côte méditerranéenne du Maroc, et de soulever la question de leur statut colonial au regard de la légalité internationale et en conformité avec les principes du droit international.
Au niveau de la problématique géostratégique, la récupération par l'Espagne du rocher de Gibraltar, tout en maintenant sa main-mise coloniale sur Ceuta et Melilla, ne manquera pas de créer, dans le bassin occidental de la Méditerranée, une situation de puissance stratégiquement inacceptable et insoutenable : le maintien, sous domination espagnole, d'un passage maritime hautement stratégique, mettra les riverains voisins, européens et nord-africains, dans une position géographiquement et stratégiquement embarrassante et menaçante, difficile à assumer.
Au niveau de la référence démocratique et des valeurs de la modernité, l'Espagne, en maintenant sous occupation coloniale, Ceuta et Melilla et les îles attenantes, est le seul membre de l'Union européenne à conserver encore un statut de colonisateur, dès lors que toutes les puissances coloniales, ou presque, de l'Europe, y compris la Grande-Bretagne, ont liquidé ou en cours de liquider leurs domaines coloniaux.
Or, il se trouve que l'aiguisons de ces contradictions sans cesse exacerbées, à caractère politique, géopolitique et géostratégique, réside dans la problématique des rapports maroco-espagnols . D'où le cafouillage et les distorsions qui caractérisent la politique espagnole à l'égard du Maroc. Le caractère à la fois versatile et hostile du gouvernement espagnol à l'égard de la question du Sahara marocain – pour ne citer qu'un seul exemple de ces paradoxes – illustre parfaitement la dualité inextricable de la politique espagnole.
Signataire du traité de Madrid, en 1974, acte international au terme duquel la puissance colonisatrice espagnole rétrocède les régions sahariennes au Maroc, en vertu des dispositions et des principes de la légalité internationales en matière de décolonisation, l'Espagne, en continuant de soutenir, en sous-main, les séparatistes du Polisario d'une part et en secondant, de l'autre, la politique hégémonique et interventionniste du régime algérien, affecte de paraître renier impunément ses engagements internationaux souscrits, quand bien même ses forces armées s'engagent résolument dans une guerre sans merci pour contrer les projets séparatistes de ses propres nationaux basques et autres.Conscients du fait que la dynamique d'émancipation et de mutation ne peut que s'accentuer et s'intensifier dans la région, les milieux rétrogrades et de droite en Espagne s'ingénient à contrer les tendances qu'ils savent incompatibles avec la situation anachronique qui prévaut à Ceuta et Melilla ; ce qui explique d'ailleurs l'irrationalité et les volte-face qui caractérisent la politique espagnole vis-à-vis du Maroc, depuis deux ans notamment.
• Mohamed Lakhssassi
(militant de l'USFP)


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